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Ensam Nou Kapav: petit parti, grandes ambitions

6 juillet 2014, 17:43

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Ensam Nou Kapav: petit parti, grandes ambitions
Les membres d’Ensam Nu Kapav, tous des professionnels qui excellent dans plusieurs domaines, entendent bien faire de la politique autrement.
 
 
Ensam Nou Kapav, nouveau-né dans le monde politique, entend incarner l’alternance rêvée par beaucoup. Les 10 000 followers de leur page facebook, obtenus en un week-end, en sont la preuve. Mais parviendront-ils à durer dans un contexte politique qui se complique de jour en jour ?
 
Incarner l’alternance politique. Beaucoup s’y sont essayés. Tous ou presque s’y sont mordu les doigts. Pas de quoi pourtant décourager les nombreux mouvements et autres partis qui rêvent tous d’une chose : faire de la politique autrement. L’un des derniers-nés du paysage politique local n’est autre qu’Ensam Nu Kapav. Ce mouvement, qui en est encore à ses balbutiements, est emmené par Roshni Mooneeram et une poignée de professionnels convaincus de pouvoir sortir du lot. 
 
«Nous nous sommes réunis parce que nous ne pouvons plus supporter en silence cette absence de direction et de bonne gouvernance qui continue inlassablement d’étouffer le développement du potentiel de chaque Mauricien», clament les membres de ce nouveau parti. Si les observateurs politiques préfèrent pour l’heure réserver leur jugement sur ce nouveau mouvement, les internautes se montrent eux plus enthousiastes. 
 
La page Facebook de ce nouveau parti politique, affirment ses responsables, aurait recueilli plus de 10 000 «j’aime» en un week-end seulement. Une preuve, affirment-ils, que la jeune génération, lasse des politiciens actuels, est prête à encourager et accompagner la relève politique. «Nous nous attendions à des réactions positives mais l’engouement est au- delà de nos espérances. C’est la raison pour laquelle je peux vous affirmer en toute conviction que l’heure est venue pour Ensam», lâche Roshni Mooneeram, figure de proue du mouvement. 
 
Toujours tirée à quatre épingles, la jeune femme multiplie les interviews et les réunions pour promouvoir son parti. L’équipe d’Ensam Nu Kapav se rend ainsi chaque semaine aux quatre coins de l’île pour y rencontrer un public curieux de voir à quoi ressemblent ces nouveaux politiciens. Parmi les thèmes abordés : la pauvreté, l’économie, le chômage, l’environnement et l’éducation. 
 
Si la fatigue se lit parfois sur son visage, elle fait pour l’heure montre d’une détermination à toute épreuve. «Il est temps pour qu’un nouveau parti crédible marque l'histoire. Les trois principaux partis existants ne répondent plus aux besoins de lîle Maurice d'aujourd'hui», explique-t-elle, n’hésitant pas à les qualifier de « has been ». Les principaux intéressés apprécieront. 
 
Face aux dinosaures de la politique locale, Ensam Nu Kapav entend aligner une brochette de professionnels : Gaëtan Siew, Audit Parasmanee, Jean Yves Valls, Puran Pokiri, Francesse de la Peyre, Ramdass Mootanah ou encore Selven Naidu. Visage connu de l’industrie cinématographique, ce dernier, qui occupe le poste de porte-parole du parti, explique avoir été séduit par le idées et le sang neuf au sein d’Ensam Nu Kapav. « Les membres de ce parti sont des visages neufs, des professionnels qui ont fait leurs preuves dans leur vie professionnelle est qui veulent aujourd’hui travailler pour le bien de leur pays. Vous ne trouverez pas de roder bouts au sein d’Ensam Nu Kapav », soutient Selven Naidu. 
 
Si elle débute en politique, Roshni Mooneeram a vite appris à distribuer les coups. Et à en recevoir aussi. La politicienne en herbe a ainsi déjà suscité l’ire de quelques femmes engagées en politique. Elles n’auraient semble-t-il pas apprécié que Rishni Mooneeram pointe du doigt la propension des politiciennes à imiter leurs homologues masculins. 
 
La principale intéressée, elle, persiste et signe : « Etre ‘bien emmerdée’ par le fait que je ne suis pas a répliquer le modèle politique existant, c’est un peu fort. Le comportement verbal de nos leaders dégoûte beaucoup de Mauriciens. Je ne vois pas comment l’émulation de ce comportement, que les jeunes jugent risible, serait un apport à une nouvelle génération de politiciens. Leur réaction démontre la déshumanisation du politicien mais surtout de la politicienne ». On attend avec impatience une confrontation par micro interposé entre ces deux fortes têtes. 
 
Rien ne prédestinait pourtant cette universitaire à entrer dans l’arène politique. Elle s’envole pour l’Angleterre à l’âge de 19 ans pour y entreprendre des études de littérature. Elle fera ensuite une maîtrise en littérature post-coloniale et un doctorat avant de s’envoler pour la Chine, où elle participera à l’implantation d’un campus de l’Université de Nottingham. De retour sur le sol natal en 2012, elle explique avoir voulu faire profiter son pays de son expérience.
 
L’ambition politique, explique-t-elle, est venue par la suite, au fil de rencontres et de réflexions entamées avec des connaissances. « Nous nous sommes réunis parce que nous ne pouvons plus supporter en silence cette absence de direction et de bonne gouvernance qui continue inlassablement d’étouffer le développement du potentiel de chaque Mauricien. Aucun de nous n’a besoin de faire de la politique active pour exister, nous avons tous fait nos preuves ailleurs. Mais nous avons pris cet engagement parce que maintenant plus que jamais, il est temps de donner le meilleur de nous-mêmes afin de faire repartir ce pays extraordinaire », explique Roshni Mooneeram, qui au contraire des autres partis nouvellement créés, entend bien durer.