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On a testé pour vous : Trajet en bus, gare aux nerfs

28 octobre 2013, 12:58

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On a testé pour vous : Trajet en bus, gare aux nerfs

Il est 14 h 52 sous le soleil rosehillien. J’entre en gare. Je m’impatiente sous un abribus avec d’autres lions en cage. Vingt minutes plus tard, notre carrosse est avancé. Un « katchak charlie », digne représentant de la Compagnie nationale de tacots. La bête pète le feu mais pas la forme.

 

Une horde d’élèves mal élevés se rue sur le tas de ferraille. Six coups de coude, cinq regards assassins et quatre prises de kungfu plus tard, je parviens à me hisser à bord. Mais le panier à salade est déjà bien rempli. Ma fesse gauche prend place sur un des sièges du milieu. La droite attendra.

 

Trois toussotements tuberculeux et deux faux départs plus tard, l’animal se déplace. Mes reins et mon foie aussi. Mes vertèbres claquent des dents, mon cou en prend un sale coup. Adieu brushing. Ça décoiffe. Qu’est-ce donc, à côté ? Des portemanteaux ? Des plantes ornementales ? Non, des petits vieux et des femmes enceintes qui n’ont pas eu de place assise.

 

Sur le siège arrière, un collégien a un ticket avec une jeune fille. Pour le plus grand bonheur de ses camarades, qui lui dispensent des cours de séduction dans un langage fleuri. Le receveur a visiblement du mal à les contrôler.

 

Mon esprit a l’art de s’évader. Sur le dossier du siège en face, des artistes en panne sèche d’inspiration ont donné libre cours à leur imagination. De vrais chefs-d’oeuvre. Titre de l’expo : la guerre des organes génitaux contemporains. Interdite aux moins de 16 ans.

 

J’arrive bientôt à destination. J’actionne la sonnette. La corde pend entre mes doigts mais elle n’émet aucun son. En habitué, le chauffeur maîtrise sa monture, qui s’arrête d’un coup sec. Je m’empresse de descendre de cette montagne russe. La morale de l’histoire ? Si grimper à bord de ce genre d’autobus t’es obligé, ton frein tu devras ronger.