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Trafic de drogue : les policiers épinglés pas des «victimes»

5 novembre 2016, 13:17

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Trafic de drogue : les policiers épinglés pas des «victimes»

Constat : en un peu plus d’un mois, cinq policiers ont été épinglés pour trafic ou possession de drogue. D’où la question, y aurait-il des manquements au niveau du recrutement et de la formation ?

L’inspecteur Jaylall Boojahwon concède qu’il y avait bien un certain laxisme lors du recrutement. Aujourd’hui, la force policière en paie les conséquences. «Quatre ans de cela, la Fédération des officiers de la police a remarqué que certaines recrues étaient impliquées dans des délits, dont le trafic de drogue. Nous avions immédiatement alerté le commissaire de police d’alors, qui y a mis un terme

Mais notre interlocuteur est persuadé que ni le système ni la formation ne sont défaillants. «Ceux qui sont impliqués dans le trafic de drogue le font pour une seule raison : se faire de l’argent rapidement. Non parce qu’ils sont mal formés ou en présence de toxicomanes.» L’inspecteur Jaylall Boojahwon d’ajouter qu’«aucun policier dans le monde n’est à l’abri de la corruption, mais ce ne sont pas quelques éléments qui empêcheront la police de faire son travail». Et s’il reconnaît que les policiers sont «humains», n’empêche, «le trafic de drogue est inexcusable».

L’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, abonde dans le même sens. Il affirme qu’«une infime partie de la force policière est véreuse et l’encadrement n’est pas le problème. Ce sont ces limiers qui décident de céder à la tentation». Il souligne que ces arrestations ne doivent pas empêcher le public d’avoir confiance en la police.

À quel moment un policier devient-il un suspect ? Selon l’inspecteur Boojahwon, «dans certains cas, l’on a des soupçons sur un officier, mais sans preuves tangibles à l’appui. On ne peut l’inculper. Ce sont des enquêtes longues et fastidieuses qui tardent à porter leurs fruits». Pour sa part, l’inspecteur Coothen insiste que «lapolis pa get figir».

Les cinq cas

Le 22 septembre, Rooben Nair, de la Very Important Personality Security Unit, est pris en flagrant délit de vente de drogue estimée à Rs 500 000. Il incrimine alors Vijayen Moothoo de la Criminal Investigation Division de Quatre-Bornes. Par la suite, le 10 octobre, c’est le constable Tounaiven Armoogum qui est pris dans les filets de l’Anti Drug and Smuggling Unit. Il avait acheté une dose d’héroïne durant ses heures de travail. Il avait indiqué qu’il s’en était procuré pour «kas yen». Et deux semaines plus tard, soit le 25 octobre, Arvind Hurreechurn est intercepté à sa descente de l’avion, avec environ Rs 30 millions d’héroïne dans ses bagages. Il était déjà dans le collimateur de la douane. Son interpellation mène à l’arrestation de deux autres hommes, dont un autre policier, Gary Gopaul.