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Roshi Bhadain: «Rien n’a été respecté en termes de bonne gouvernance»

4 novembre 2016, 11:28

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Roshi Bhadain: «Rien n’a été respecté en termes de bonne gouvernance»

Face à la presse jeudi 3 novembre, le ministre des Services financiers et Megh Pillay, l’ex-CEO d’Air Mauritius, se sont attardés sur les principes de bonne gouvernance dans les entreprises. Roshi Bhadain insiste sur les fonctions d’un Chairmain et  d’un directeur.

Au Parlement, il a été dit qu’Air Mauritius est une compagnie cotée en Bourse. Vous parliez des fondamentaux chez MK, quelles sont les mesures correctives qui doivent être prises ?

Oui, c’est une compagnie privée listée à la Bourse ; les gens peuvent en acheter des actions. Mais MK est aussi classifiée comme un organisme public, dont le gouvernement est actionnaire majoritaire. La mesure corrective est déjà énoncée dans les décisions du Conseil des ministres, qui démarque très clairement le rôle du CEO et celui du Chairman. Si chacun fait son travail comme il faut, les vaches seront bien gardées.

Quid du fait qu’un «board» anime une réunion sans prévenir les autres membres ?

Il y aura des ramifications, des implications. Il y a quatre points fondamentaux que j’ai expliqués (voir encadré). Je retiens la dernière partie et c’est une leçon pour tout le monde. On doit prendre le meilleur de cette situation. Et que cela ne se reproduise pas dans d’autres compagnies à Maurice.

Il doit y avoir une démarcation claire entre le rôle d’un CEO et celui d’un Chairperson. C’est pour cela qu’on introduit un nouveau Code of Corporate Governance. Nous allons le présenter au Conseil des ministres, qui prendra une décision. Nous allons mettre en place un  système transparent.

Le Premier ministre a dit qu’il n’avait pas d’opinion concernant la décision prise par Air Mauritius la semaine dernière. Après votre rencontre avec Megh Pillay, allez-vous le briefer ? Avez-vous pris cette initiative personnellement ?

Le Premier ministre a dit qu’il ne siège pas au board. Moi non plus et je ne peux pas usurper la prérogative du conseil d’administration et dire ce qui est bon ou ne l’est pas. Le Premier ministre ne l’a pas fait. C’est lui qui m’a confié ce portefeuille. Je dois lui rendre des comptes. Il est malheureux que le Chairman Arjoon Suddhoo ne soit pas venu. Je lui aurais expliqué les ramifications en termes de bonne gouvernance. 

Est-ce que la décision de mettre fin au contrat de Megh Pillay peut être renversée ?

C’est au conseil d’administration de s’en occuper. Ce n’est pas ma prérogative. Les gens diront qu’il y a ingérence politique. En tant que ministre, je ne peux pas aller dire à un conseil d’administration ce qu’il faut faire ou pas. Il y a des lois dans ce pays.

Si ses droits ont été lésés, Megh Pillay peut réclamer justice et demander réparation. Si le conseil d’administration a pris la bonne décision, il n’a pas à avoir peur. Au cas contraire, il doit subir les conséquences. Ce dont je suis sûr, en termes de bonne gouvernance, c’est que rien n’a été respecté.

Megh pillay : «A l’assemblée des actionnaires de révoquer un directeur»

<p>&laquo;La culture de bonne gouvernance doit se répandre partout dans le pays, mais aussi dans les entreprises publiques et privées. Chez MK, il y a un comité de bonne gouvernance. Il décide de ce qui est le mieux pour lui en fonction des spécificités de son industrie par rapport aux autres. Quand le directeur général accepte ce poste, il devient l&rsquo;Accountable Manager. C&rsquo;est un poste de grande responsabilité. C&rsquo;est un siège dangereux. Les pouvoirs doivent être équilibrés, distribués et balancés. Le conseil d&rsquo;administration n&rsquo;a pas le droit de révoquer un directeur ; c&rsquo;est l&rsquo;assemblée des actionnaires qui a le droit de le faire. La gouvernance d&rsquo;entreprise au sein de la compagnie est devenue extrêmement confuse. Si ce départ peut servir à améliorer l&rsquo;éthique de la bonne gouvernance dans l&rsquo;entreprise, je me sentirai réconforté.&raquo;</p>