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Les parents d’un ado de 14 ans attendent le feu vert de l’Éducation

21 septembre 2016, 19:00

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Les parents d’un ado de 14 ans attendent le feu vert de l’Éducation

Vanessa et Kesaven Parmanun ne savent plus à quelle porte frapper pour que leur fils de 14 ans, suspendu depuis le 11 juillet, puisse réintégrer son collège. «Si bizin fer lagrev lafin pou mo garson reintégré, mo pou fer li», affirme la mère de famille, la mine défaite par l’inquiétude. Son fils est en Form IV dans un collège des Plaines-Wilhems.

Les faits ayant mené à son interdiction au collège par le ministère de l’Éducation remontent au 7 juillet. L’enseignant devant assurer le cours du matin n’étant pas là, l’adolescent s’absente de la classe. Piqué par la curiosité en voyant une pièce sombre entrouverte, il allume un briquet pour l’éclairer. Mais aussitôt, un papier s’enflamme et d’autres aussi. Pris de panique, il se blesse au passage. Il court chercher sa bouteille d’eau pour tenter d’éteindre le feu. C’est peine perdue. Il avertit alors le recteur  qu’un incendie s’est déclaré dans une salle avant de se rendre à l’infirmerie.

Bien que les pompiers soient avertis, un enseignant et des élèves réussissent à maîtriser le feu à l’aide d’un extincteur. Le recteur interroge le fils des Parmanun. L’adolescent admet qu’il a accidentellement déclenché l’incendie et présente ses excuses. Après l’inventaire des dégâts, qui sont sans conséquence, le recteur le suspend pour une semaine. Et il tombe d’accord avec les parents pour que l’élève vienne aider le concierge à repeindre la salle durant les vacances.

Antécédents de désordre

Sauf que le 11 juillet, le ministère de l’Éducation, qui a été notifié de l’incident, décide de suspendre l’adolescent «until further notice». Le cas est rapporté à la police. Le garçon n’est pas autorisé à prendre part aux examens du deuxième trimestre. Depuis, il n’a toujours pas été notifié de sa réintégration. Le père, qui a été reçu par des hauts cadres du ministère de l’Éducation, est informé que son fils avait des antécédents de désordre à l’école. Chose qu’il ignorait car l’école ne l’aurait jamais convoqué à ce propos. «On m’a aussi dit que la hiérarchie de l’Éducation serait consultée et qu’une décision nous serait annoncée», souligne Kesaven Parmanum.

Or, depuis, sa femme et lui n’auraient pas cessé d’appeler au ministère pour savoir quand leur fils pourra reprendre l’école, mais invariablement on leur annonce que les conclusions de l’enquête policière sont attendues. C’est aussi ce qu’une source à ce ministère nous a indiqué. Selon nos informations, bien que l’enquête policière soit presque bouclée – il ne manque que le rapport de l’Electric Services Division du ministère des Infrastructures publiques – une source policière  affirme que la réintégration de l’élève «est à la discrétion du ministère de l’Éducation».

Interrogée, Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children, n’a eu qu’un commentaire à faire. «Même si cet enfant est en conflit avec la loi, son droit à l’éducation doit être respecté. Nous avons des conventions internationales, dont celle relative aux droits de l’Enfant ,qui le disent clairement.»

Il nous revient que d’autres élèves de ce collège, impliqués en juin dans l’agression de l’un des leurs et qui font aussi l’objet d’une enquête policière, sont, eux, toujours scolarisés. En attendant qu’une décision leur soit communiquée, les parents de l’adolescent reçoivent tous les jours la notification par SMS du ministère à l’effet que leur fils est absent de l’école…

«Une suspension ne peut excéder cinq jours»

<p>La <em>&laquo;Student Behaviour Policy&raquo;</em> du ministère de l&rsquo;Éducation en date de décembre 2015 est riche en enseignements. Il y est dit notamment qu&rsquo;une suspension ne doit pas excéder cinq jours. Et que <em>&laquo;temporary suspension shall be resorted to only in cases of gross or persistent serious misconduct&raquo;</em>. Et d&rsquo;ajouter que les principes de protection et de sauvegarde des droits de l&rsquo;enfant doivent demeurer <em>&laquo;at all times central to behaviour policies&raquo;</em>.</p>