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Syndicats : La privatisation au centre des débats

10 mars 2016, 22:00

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Syndicats : La privatisation au centre des débats

Les désavantages liés à la privatisation, le progrès réalisé et les futurs développements envisagés, la façon dont opère DP World à l’étranger… Tant de sujets qui ont été abordés lors d’une demi-journée de réflexion organisée autour du thème «Indépendence, souveraineté et privatisation», ce jeudi 10 mars. L’initiative revient à la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA) en collaboration avec la General WorkersFederation (GWF) et le Centre for Alternative Research and Studies (CARES). Cela, dans le cadre du 48e anniversaire de l’Indépendance du pays.

«Le port constitue un composant de l’histoire de notre pays. Et il fait face à une menace importante : la privatisation», a déclaré Ashok Subron, négociateur de la PLMEA et CARES. Fernand Fanor, le secrétaire du syndicat du port a fait ressortir que le port a fait des investissements à hauteur de Rs 8 milliards dans ce secteur et que d’autres développements sont prévus. À savoir l’extension du quai de 560 mètres à 800 mètres du port afin d’accommoder des bateaux longs de 365 mètres. Le parc pour les containers passera de 8,5 hectares à 15,5 hectares. Par ailleurs, l’acquisition de nouveaux équipements aux coûts de USD 31,6 millions est aussi à l’agenda.

«Comment expliquer qu’une compagnie qui investit autant doit être privatisé ?» se demande-t-il. Et d’ajouter que même la productivité a augmenté au fil des années. En effet, indique Fernand Fanor, 20 containers ont été manipulés par heure en 2015, contre 15 en 2005. 

Pour Rashid Imrith, président de la Federation of Public Sector and Other Unions, la privatisation représente «une étape vers la destruction de l’État providence. Or, c’est l’État qui doit avoir la responsabilité pour les nécessités de base». Selon le syndicaliste, «les capitalistes veulent installer une politique de colonisation

Aichah Soogreea, elle, a souligné que la privatisation va entrainer la perte des droits des citoyens. Selon ce membre de CARES, «on n’aura plus accès au service comme avant». Elle ajoute que les smart cities forment aussi partie du plan de privatisation. «On va reculer, on va travailler pour missié la é madam la», a-t-elle affirmé.

Par ailleurs, Jean-Yves Chavrimootoo, a fait un exposé sur la façon dont DP World opère à l’étranger. «DP World veut une concession pour 99 ans alors qu’en Afrique, celle-ci dure entre 25 à 30 ans. Sans oublier que cela est passé à travers un appel d’offres», a déclaré l’animateur de la PLMEA/GWF. Ce qui n’est pas le cas pour Maurice. Toujours en Afrique, l’actionnariat de DP World demeure minoritaire alors qu’à Maurice, cet organisme souhaite un actionnariat à 75 %. Jean-Yves Chavrimootoo a également évoqué l’implication de DP World dans des cas de fraude et corruption, aussi bien que les relations industrielles conflictuelles.