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Safer Internet Day: Protégez-vous !

9 février 2016, 11:27

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Safer Internet Day: Protégez-vous !

 

Aujourd’hui est célébré le «Safer Internet Day». D’origine anglo-saxonne, cette journée existe depuis 2004 et vise à promouvoir un Internet plus sûr.

C’est un fait incontestable: l’avènement d’Internet et des nouvelles technologies a fait voler en éclats les notions de barrières physiques et géographiques, mais a aussi bouleversé notre façon de communiquer et de consommer. Cependant, chaque changement apporte son lot d’avantages et d’inconvénients.

Justement, c’est en vue de sensibiliser aux méfaits et les dangers d’Internet qu’a été créé le Safer Internet Day. Il s’agit d’un événement mondial, organisé par le réseau européen Insafe /Inhope pour le compte de la Commission européenne. Célébré dans 110 pays en 2015, le Safer Internet Day s’est imposé comme un rendez-vous mondial en matière d’éducation au numérique et d’e-sécurité.

Et qu’en est-il de Maurice? Les internautes mauriciens sont-ils suffisamment conscients des dangers qu’ils encourent en ligne ? Selon Ish Sookun, membre de l’ICT Advisory Council, la réponse est non. «Les gens utilisent l’Internet passivement mais ne sont pas Internet literate. Soyez conscients de ce que vous faites en ligne et ne faites pas confiance à tout le monde ou à n’importe qui», déclare-t-il. Selon l’expert en informatique, un énorme et nécessaire travail d’éducation à l’Internet doit être fait par les parents mais aussi par les éducateurs.

Ces propos sont corroborés par Subramanian Moonesamy, représentant de l’association Mauritius Internet Users. «La situation à Maurice est telle qu’il y a très peu d’encadrement pour l’internaute mauricien moyen ou pour les jeunes. Il n’y a pas suffisamment d’informations sur l’efficacité réelle des campagnes de sensibilisation relatives à un safer internet», explique-t-il. Prenant appui sur des cas répercutés dans la presse locale, Subramanian Moonesamy énumère, à titre d’exemple, 11 cas d’usurpation d’identité, de détournements de mineurs, de chantage et de violence sexuelle et/ou conjugale, entre autres, tous liés à l’Internet et/ou aux réseaux sociaux.

Selon lui, ces 11 cas, qui ont été rapportés dans la presse, ne sont que le sommet de l’iceberg. Subramanian Moonesamy maintient que de nombreux Mauriciens sont victimes de toutes sortes de délits en ligne. Il y a le cas du Ramsomware : un logiciel malveillant qui crypte délibérément les données de l’ordinateur ou du smartphone d’un individu. Ce dernier doit alors fournir une rançon dans un laps de temps prédéfini afin d’avoir à nouveau accès à ses données.

D’autres exemples sont le Sextortion et le Revenge porn. Dans le premier cas, un prédateur arrive à convaincre sa victime de lui envoyer des photos et/ou vidéos à caractère sexuel. Il utilise ensuite ces éléments pour faire du chantage à la victime. Le prédateur menace alors de rendre ces éléments publics pour soutirer de l’argent à sa victime. Dans le cas du Revenge porn, un individu publie ouvertement des photos et/ou vidéos sexuellement explicites de son ancien(ne) partenaire, sans le consentement de ce(cette) dernier(ère), et ce dans le but de lui nuire et de se venger.

De nombreuses personnes sont également victimes de phishing ou de hameçonnage. C’est la technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but d’usurper une identité. La technique consiste à faire croire à la victime qu’elle s’adresse à une tierce personne de confiance issue d’une banque, d’une école, d’une administration, etc. afin de lui soutirer son mot de passe, son numéro de carte de crédit, etc.

Un autre exemple d’arnaque en ligne consiste à demander à la victime d’envoyer de l’argent via Moneygram ou Western Union, en guise de caution ou d’avance pour l’achat d’un produit ou d’un service. Une trentenaire a été victime de ce genre de fraude : on lui a volé Rs 50 000 via Moneygram. «En octobre 2015, j’avais repéré une annonce sur le site d’un journal en ligne relative à la vente d’une voiture à Rs 50 000. Le vendeur m’a demandé un virement Moneygram. Je me suis renseignée auprès de plusieurs banques de l’île et toutes m’ont assuré qu’il n’y avait aucun problème », explique-t-elle, sous couvert de l’anonymat.

Suite à l’extorsion de ses Rs 50 000, la jeune femme est allée porter plainte au Central Criminal Investigation Department (CCID). Mais l’exercice s’est avéré surprenant. «Bann ofisier ti pe riy mwa. Au lieu de m’aider, ils se sont moqués et m’ont demandé comment j’avais fait pour tomber dans cette arnaque», raconte la jeune femme. Elle soutient que malgré sa démarche et les deux heures passées au CCID, aucun suivi n’a été fait par rapport à sa plainte. Et elle n’a jamais retrouvé ses Rs 50 000.

Même si la démarche de la trentenaire est demeurée vaine, celle-ci est à saluer. Subramanian Moonesamy du Mauritius Internet Users regrette qu’il existe une sorte de tabou ou de fatalisme concernant les délits d’Internet. En effet, surtout par rapport aux cas de Sextorsion et de Revenge porn, il semble que les gens ont  peur d’aller de l’avant, peur de porter plainte, peur du regard des autres et du qu’en-dira-t-on. Subramanian Moonesamy déplore l’absence d’une structure vers laquelle ces victimes peuvent se tourner et se confier.

En ce Safer Internet Day, soyez vigilants en ligne et faites-en une habitude quotidienne. «Soyez sceptique de tout ce que vous voyez sur Internet, et ce, afin de ne pas être déçu. Assurez-vous que vos ordinateurs et smartphones soient correctement mis à jour», conseille notre interlocuteur.

Le fait de parler et de communiquer permettra également un Internet plus sûr, pour petits et grands, car nul n’est à l’abri. «Toute victime d’usurpation d’identité, de Sextortion, de Revenge porn ou de tout autre crime en ligne, doit porter plainte à la police. Les enfants doivent aussi être encouragés à parler à leurs parents s’ils sont gênés par quelque chose qui s’est passé en ligne», conclut Subramanian Moonesamy.