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Attaques terroristes à Paris : des Mauriciens au cœur de la «tragédie»

15 novembre 2015, 20:50

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Attaques terroristes à Paris : des Mauriciens au cœur de la «tragédie»

Colère, consternation, incompréhension… Les attentats survenus à Paris, vendredi soir, qui ont fait 128 morts et quelque 300 blessés, ont choqué les gens du monde entier. Parmi eux, nos compatriotes, qui ont vécu ce drame de l’intérieur. Témoignages.

 

Tony Trompeuse : «On croyait qu’il s’agissait d’un gros pétard»

 

 

Tony Trompeuse (à dr.) et son ami Ludovic Rousseau, quelques minutes avant la première déflagration.

 

Il se trouvait au Stade de France à ce moment-là, pour assister à la rencontre entre la France et l’Allemagne. Ce, en compagnie d’un autre Mauricien, Ludovic Rousseau. «Il y avait une très bonne ambiance, des familles, des enfants. Quinze minutes après le début du match, on a entendu un gros boum ! On ne s’est pas inquiété. On croyait qu’il s’agissait d’un gros pétard. Quelques minutes plus tard, un autre boum !» raconte Tony Trompeuse, qui habite en France depuis 12 ans. Mais la réalité n’a pas tardé à faire surface, grâce aux téléphones portables. La nouvelle s’est répandue à travers les gradins, comme une traînée de poudre. «Nous venions d’apprendre que deux bombes avaient explosé et qu’il y avait une vingtaine de morts…»

 

Erwin Lamoureux : «C’était comme à la guerre»

 

 

Ce Mauricien fait partie de la Brigade anticriminalité de la police française. Et il était de service au moment des attentats. «Nos supérieurs nous ont demandé d’être sur nos gardes. Il fallait sortir l’artillerie lourde afin de parer à toute éventualité», explique Erwin Lamoureux. 

«François Hollande se trouvait au Stade de France et les deux kamikazes n’ont heureusement pas pu y accéder. Ils ont alors fait exploser les bombes devant la porte…» Du côté du Bataclan, les premiers coups de feu ont été entendus. «Les gens pensaient que c’était la musique du concert et quand les terroristes ont commencé à tirer, c’était la panique. C’était comme à la guerre.»

 

Sweeta Kullean : «Une tragédie»

 

 

Cela fait 6 ans que Sweeta Kullean vit à Paris. Et hier, la jeune femme s’est rendue du côté de la Place de la République, où les attentats ont eu lieu, pour rendre hommage aux victimes. «C’est une tragédie. C’est très triste. C’est très dur.» Elle essaie également de «comprendre» ce qui a pu se passer, dit-elle. 

«Je devais me rendre dans le centre de Paris, vendredi soir. Mais comme je suis sortie la veille, j’ai annulé le rendez-vous. Je suis sous le choc. Cela aurait pu être moi ou mes cousines, là…», dit-elle. Et d’ajouter : «Je ne me sens pas en sécurité.»

 

Jordan Moonesawmy : «Un moment tragique»

 

 

«On est en deuil. Cet incident a bouleversé la vie de millions de gens.» Ce sont là les propos de Jordan Moonesawmy, un étudiant mauricien âgé de 20 ans. Cet habitant de Boulogne-Billancourt affirme que les Français ne se sentent désormais plus en sécurité. «Je devais me rendre en ville, vendredi, pour assister au match dans un pub. Mais heureusement que j’ai changé mes plans à la dernière minute, sinon qui sait…»

 

Sarah Sevatheean : «Un cauchemar»

 

 

C’est à travers les infos que cette Mauricienne de 27 ans, établie en France depuis 11 ans, a appris la nouvelle. Et Sarah Sevatheean, qui habite à Fréjus, dans le Sud, a l’impression de vivre un véritable «cauchemar». D’autant qu’il y a à peine «quelques jours, les forces de l’ordre ont déjoué un attentat, de justesse, à Toulon».

En découvrant «l’horreur» devant les bulletins d’informations, «mes proches et moi avons eu des frissons. Des gens couraient dans tous les sens. On a du mal à réaliser que tout cela se passe en France, un pays où l’on croyait être en sécurité». Mais elle a très vite été rattrapée par la réalité, confie-t-elle, la gorge nouée.

 

Sécurité renforcée à Maurice

 

Elles ne se sont pas fait attendre. Des mesures ont été prises afin de renforcer la sécurité à Maurice après les attentats survenus à Paris. Un comité de crise, présidé par le directeur général par intérim du National Security Service, également responsable de la cellule antiterroriste, Lockhdev Hoolash, s’est réuni aux Casernes centrales, samedi 14 novembre.

 

Le National Security Advisor, Brijan Kumar Kayoche, le secrétaire au Home Affairs, Nayan Kumar Ballah, et le commissaire de police, Mario Nobin, participaient également à cette réunion, à l’issue de laquelle le niveau de sécurité a été rehaussé au niveau de l’aéroport et du port. Le quartier des ambassadeurs, à Floréal, sera par ailleurs aussi étroitement surveillé tout comme les établissements scolaires français et autres institutions.

 

Au niveau du comptoir du Passport and Immigration Office, des consignes ont été données pour que les policiers fassent preuve de plus de vigilance par rapport aux personnes fichées sur la liste rouge d’Interpol. Depuis samedi 14 novembre, des patrouilles policières sont organisées dans plusieurs régions du pays.