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Tension sociale: des internautes arrêtés

8 septembre 2015, 11:02

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Tension sociale: des internautes arrêtés

La police n’a pas chômé depuis le week-end. Des pages sur les réseaux sociaux ont été passées au crible. Et pas moins d’une dizaine d’internautes ont été emmenés par la police au bureau de la Cybercrime pour y être interrogé, le lundi 7 septembre. Il leur est reproché d’avoir proféré des menaces jugées racistes ou fait des commentaires déplacés sur Facebook notamment.

 

Ces internautes ont passé la nuit en cellule policière et seront traduits en cour de Port-Louis le mardi 8 septembre. Leurs proches sont, eux, consternés. Chez une famille à Port-Louis, on explique qu’aux alentours de 16h30, des policiers ont débarqué à leur domicile pour emmener le fils cadet. Ce dernier avait posté des commentaires sur Facebook durant le week-end.

 

Les internautes montent au créneau

 

Toutefois, plusieurs internautes ont démontré sur les réseaux sociaux leur volonté à promouvoir la paix sociale et le respect des religions. Plusieurs pages qui avaient jusqu’ici reçu des commentaires à caractère raciste ont été colorées de messages de paix.

 

«Nu pli gran risess se nu larmoni social, pa rent dan piez kominal. Mauritius one nation, one heart, one love», peut-on lire sur le mur d’une page Facebook qui avait jusqu’ici reçu des commentaires incitant à la haine raciale.

 

Autre image percutante, celle d’une carte de Maurice peinte aux couleurs du drapeau national. «For great men, religion is a way of making friends. Small people make religion a fighting tool. Don’t let these people divide us», peut-on y lire. Sans oublier la vague de "Je suis mauricien" qui commence à prendre de l’ampleur depuis que des rassembleurs ont lancé une campagne  prônant la paix sociale.

 

Position ferme

 

La conférence de presse de sir Anerood Jugnauth est également commentée. Les internautes réagissent, entre autres, sur la position ferme prise à l’encontre de leurs pairs qui circuleraient des messages racistes.

 

Ils saluent au passage le Commissaire de police Mario Nobin pour sa prompte intervention. En effet la Cybercrime Unit et le Central Criminal Investigation Department ont été alertés de la situation et ceux semant la zizanie ne seront pas laissés impunis.

 

Entre fermeté et appel au dialogue

 

Pour le père Philippe Goupille, président du Conseil des religions, «la paix est comme une plante endémique. Nous l’avons reçue des générations passées. On doit l’entretenir, la préserver, l’arroser, la mettre au soleil. Autrement, elle risque de disparaître».

 

Les membres du Conseil des religions ont d’ailleurs déploré les récents événements, lorsqu’ils ont été reçus à la State House par la présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim hier après-midi. Ils ont aussi réitéré leur engagement à éviter tout dérapage et à promouvoir la paix sociale.

 

Cependant, pour l’ancien président Cassam Uteem, la détermination de sir Anerood Jugnauth est insuffisante. Il estime qu’il ne faut pas simplement punir mais aussi dialoguer. Il préconise ainsi une rencontre entre les diverses organisations socioculturelles de la région afin qu’elles fassent une déclaration commune.

 

Cassam Uteem est aussi d’avis qu’un comité de sages, représentant les différentes composantes de la société, devrait voir le jour. Il plaide pour la création d’un fonds commun pour financer les réparations des lieux de culte endommagés «et, pourquoi pas, une manifestation en faveur de la paix, par des élèves du primaire et du secondaire de la région concernée».