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Nine-Year Schooling: interrogations des syndicats et enseignants

17 août 2015, 07:59

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Nine-Year Schooling: interrogations des syndicats et enseignants

Le Nine-Year Schooling divise. Le projet de réforme de l’éducation sera dévoilé cette semaine.Toutefois, certains grincements de dents sont à prévoir. Les syndicats qui ont été consultés par le ministère de l’Éducation sont partagés quant à l’application de la réforme du Nine-Year Schooling. Certaines zones d’ombre les intriguent.

 

Au niveau de l’éducation primaire, le fait d’avoir une alternative au Certificate of Primary Education (CPE), soit le Primary School Achievement Certificate, est très bien accueilli. Vinod Seegum, président de la Government Teachers' Union, souligne qu’un examen à la sortie du primaire est important. «On réclamait cette mesure pour ne pas avoir de passerelle directe vers le secondaire», souligne notre interlocuteur. Selon lui le Nine-Year Schooling est un pas en avant. Il avance que la régionalisation favorisera une compétition au niveau régional et non national.

 

Toutefois, sur la question de la disparition du prévoc, Vinod Seegum se demande comment se fera le soutien aux enfants ayant un faible niveau. «La remedial education n’aidera pas 100 % des enfants. Tous ne vont pas s’adapter et certains d’entre eux ont besoin de plus d’attention à cause de problèmes de discipline. La ministre doit éclaircir certains points», souligne-t-il.

 

Des zones d’ombre

 

Du côté de la Mauritius Head-Teachers' Association (MHTA), on évoque de nombreuses zones d’ombre. «Nous ne sommes pas contre, mais il y a de nombreuses interrogations sur la mise en pratique de la nouvelle formule, proposée par la ministre de l’Éducation», affirme Jaganarden Sunassee, président de la MHTA.

 

Ce dernier dit appréhender la mise en application de la réforme. «Les écoles primaires font déjà face à de multiples problèmes, comme le manque de personnel. Il faudra d’abord résoudre ces urgences», ajoute Jaganarden Sunassee.

 

«Ni plan, ni vision»

 

Pour sa part, Madoo Ramjee, président de l’Association des recteurs, s’interroge sur la création des académies. Selon lui, les parents doivent être informés de ce qu’il adviendra aux enfants qui seront en Grade 6 en 2017. Par ailleurs, Madoo Ramjee soutient qu’il faut aussi considérer le nombre d’élèves qui entrent en Form I et évaluer combien d’entre eux prennent part aux examens du HSC.

 

Les enseignants des collèges d’État, eux, sont contre le projet de réforme de l’éducation. La Fédération du service civil, à travers son président, Naraindranath Gopee, critique la ministre de tutelle. Ce dernier soutient que la réforme comporte des lacunes à divers niveaux. «Il n’y a ni plan, ni vision. Cette réforme a été pensée par l’ancien ministre Kadress Pillay et a repris quelques éléments de la réforme Obeegadoo. Quel est l’apport de la ministre ?» se demandeNaraindranath Gopee.

 

Selon notre interlocuteur, la réforme doit s’installer de manière «smooth», graduellement au fil des années. Il conclut en préconisant de ne pas introduire le Nine-Year Schooling à la rentrée 2017.

 

«Il faut un dialogue national»

 

Reza Issack, membre du bureau politique du Parti travailliste, pour sa part, ne passe pas par quatre chemins pour dire qu’il «faut en finir avec le système élitiste». «Cette nouvelle formule est attrayante mais comment cela va se passer dans la pratique ? Il faut un système qui soit à l’avantage des enfants, des enseignants et du pays», dit-il. Selon lui, il faut enlever toutes les confusions autour.

 

D’ailleurs, comme lui, nombreux sont ceux qui estiment qu’il faut des concertations entre les différents acteurs concernés. Steven Obeegadoo, porteparole, de la commission éducation du MMM abonde dans le même sens. Il plaide pour un système moins stressant pour les élèves. «Le nouveau système intrigue car c’est un sujet qui touche la nation entière», soutient-il.

 

Plusieurs structures

 

Selon lui, il faut savoir comment s’y prendre pour que le Nine-Year Schooling soit une réalité. «Il faut un dialogue national. Sans cela, on ne va pas réussir.» Toutefois, il lance qu’il y a des questions qui restent posées. Notamment concernant le cursus scolaire.

 

«Je crois vraiment en la réforme de notre système éducatif. Or, pour arriver à cela, il faut mettre en place plusieurs structures», indique,pour sa part, l’ancien ministre de l’Éducation, Vasant Bunwaree.

 

Cependant, il déplore qu’il y ait toujours des zones d’ombre. Ainsi, il estime que la ministre de l’Éducation doit jouer la carte du dialogue et de la transparence.

 

Dharam Gokhool, ancien ministre de l’Éducation, préconise des discussions en vue de déceler les problèmes de notre système actuel et de proposer un plan d’implementation avec des solutions à court, moyen et long termes. Cela, pour que nos élèves ne soient pas pénalisés.