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À Madagascar: une sexagénaire étranglée pour sa pension à son retour de France

14 juillet 2015, 13:03

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À Madagascar: une sexagénaire étranglée pour sa pension à son retour de France

Dans la nuit de mercredi 8 juillet, aux alentours de minuit, le corps inerte d’une femme a été découvert dans les broussailles sur la route nationale 1, à proximité de Miarinarivo. Marie Jeannette Razafindrafara, une femme de soixante-neuf ans, a été violée puis étranglée par son chauffeur alors qu’elle rentrait à peine d’un voyage en France. L’employé a été arrêté avec une partie de l’argent de la pensionnaire. Livré devant le parquet le lundi 13 juillet, il a été placé en détention préventive à la maison de force de Tsiafahy.

Arrêté, quarante-huit heures plus tôt, son chauffeur, un chef de famille de trente-trois ans, a conduit les gendarmes de Section des recherches criminelles (SRC) jusqu’à l’endroit où il a abandonné la dépouille. Une corde avec laquelle la victime a été étranglée a été prise en sa possession. Soumis au feu roulant des questions, celui-ci a dans la foulée permis aux gendarmes, de mettre la main  sur le butin du crime. Près de 1,38 million d’ariary  ainsi que 2.400 euros en devises (plus de Rs 100 000 au total), cachés chez sa petite amie, résidant à Tana, ont été au passage retrouvés.

La victime travaillait en France du temps où elle était encore en activité. Admise  à la retraite, il y a maintenant neuf ans, elle jouissait d’une  pension de 3.000 euros qu’elle perçevait en France tous les six mois. «La sexagénaire, installée à Analavory depuis sa retraite, a engagé le suspect comme chauffeur à son service. La défunte reste cinq mois à Madagascar puis s’envole  à l’étranger, pour y rester pendant quatre semaines, juste le temps de  percevoir sa pension. Elle fait le déplacement deux fois par an.», indique un lieutenant de la SRC à Fiadanana, qui a dirigé les enquêtes.

 

VIOLÉE ET ÉTRANGLÉE

Dans la nuit du  5 au 6  juillet, le chauffeur avait accueilli à l’aéroport d’Ivato la femme, revenue de la France avec ses devises. Le lendemain, ils en ont ensemble échangé une partie, puis ont pris la Peugeot 405 de la pensionnaire, direction Analavory. De source auprès de la SRC, le chauffeur incriminé est plus tard passé aux aveux.

Au terme d’un interrogatoire serré, il aurait avoué avoir tué sa victime à Ambohi­mahalefoka Miarinarivo, le lundi 6 juillet vers 15h30, lorsque celle-ci lui a demandé de s’arrêter pour des besoins pressants.

«Des traces de viol sont relevées sur la dépouille de la femme. Son cou porte de surcroît, des marques de strangulation. Après en avoir fini avec elle, son bourreau l’a laissée pour morte dans les broussailles puis a pris le volant de la Peugeot 405 en emportant avec lui le sac contenant tout l’argent. Après le double crime, il a fait demi-tour pour revenir à Tana, afin de cacher son butin. C’est seulement après qu’il a repris la  route pour Miarinarivo », ajoute, quant à lui, un gendarme principal hors classe qui a diligenté les recherches.

Selon ses explications, le chauffeur était allé inventer une histoire montée de toutes pièces à la gendarmerie ainsi qu’à la famille de la pensionnaire à son arrivée à Analavory. Dans ses  premières déclarations, il indique que sa patronne aurait été enlevée par un soi-disant gang armé, qui les aurait pris en filature avec une Land Rover.

N’ayant  pas été dupes, les proches de la victime ont porté plainte contre lui à la SRC le mardi 7 juillet et il s’est fait coincer le jour même.