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Pravind Jugnauth: une démission «par principe»

27 juin 2015, 10:03

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Pravind Jugnauth: une démission «par principe»

La clinique MedPoint aura finalement été une épine dans la carrière politique de Pravind Jugnauth. À deux reprises, en l’espace de 46 mois, le leader du MSM aura quitté un gouvernement à cause de cet établissement ayant appartenu à sa soeur cadette Shalini Devi et à l’époux de cette dernière, le Dr Krishan Malhotra.

 

Le mercredi 1er juillet, l’héritier politique de sir Anerood Jugnauth va soumettre sa démission à la présidente de la République en tant que ministre de la Technologie, de la communication et de l’innovation. Il compte attendre que son procès en appel contre ce verdict soit entendu par les juges de la Cour suprême avant de siéger de nouveau au Conseil des ministres.

 

«Respect envers les institutions»

 

Réunissant la presse à son domicile, à Vacoas, peu après 21 heures mardi 30 juin, Pravind Jugnauth a justifié sa décision malgré les avis contraires de ses camarades au MSM. Il a fait ressortir qu’il «a toujours été guidé par des principes» tout au long de son cheminement en politique et que c’est le «respect envers les institutions, surtout le judiciaire» qui a motivé sa démarche.

 

 

«J’ai relu le verdict en détail et je peux dire que je suis encore plus déçu», a lancé Pravind Jugnauth au début de son point de presse. «Quand j’ai quitté le tribunal plus tôt dans l’après-midi, j’ai déclaré que j’avais déjà une décision en tête», a-t-il souligné.

 

Au préalable, dit-il, il a eu une rencontre avec le Premier ministre pour l’informer de sa démission. Il a également précisé avoir décidé de ne pas assister aux délibérations du bureau politique du MSM mardi. Celui-ci s’était réuni en début de soirée à l’initiative de Nando Bodha et de Showkutally Soodhun, secrétaire général et président du parti soleil, au Sun Trust. Ils ont même tenu un point de presse vers les 19 heures, enjoignant leur leader «à ne pas démissionner».

 

Entouré de son épouse Kobita et de membres du MSM, Pravind Jugnauth a tenu à «remercier» Xavier-Luc Duval et Ivan Collendavelloo, les leaders du Parti mauricien social démocrate et du Muvman Liberater, pour leur «solidarité» à son égard (voir plus loin). Il annonce qu’il va désormais se «concentrer » sur son procès en appel tout en opérant comme leader du MSM.

 

À l’heure des questions, Pravind Jugnauth n’a pas voulu s’attarder sur la teneur de sa conversation avec le chef du gouvernement. «Mo pa ti anvi etal sa en publik. Mo kapav dir nou lor mem longueur d’onde», renchérit-il.

 

Présent sur le terrain

 

Il a aussi admis que son absence du Conseil des ministres «sera définitivement un gros handicap» pour lui. Une telle situation, dit-il, le «motivera» à travailler davantage sur le terrain.

 

À l’express, il a refusé de commenter le verdict prononcé contre lui, indiquant qu’il veut que la Cour suprême en prenne connaissance au préalable. Un brin irrité, il s’est refusé de dire si un ministre sera nommé pour le remplacer. «Guete sa bizin poz sa kestyon la Premye minis... Se li ki ena prerogative pou nomm enn minis», a-t-il lâché.

 

«Mo touzour dir kan mo konsiens kler, mo serein, mo pu touzour amen mo kombat. Nou va guete pli devan ki ena», a-t-il conclu en prenant la main de son épouse, la remerciant pour son soutien. A l’issue de la conférence de presse, Kobita Jugnauth a, elle, déclaré que «Pravind ne mérite pas cela».

 

 

Jusqu’à tard mardi, des sympathisants du parti soleil ont fait le pied de grue devant le domicile de leur leader. Nombre de députés et de ministres du MSM ont tenu à être présents à ses côtés. De même que son ancien conseiller Sherry Singh, parachuté dans le fauteuil de Chief Executive Officer de Mauritius Telecom, et son homologue de Business Parks of Mauritius Ltd Koomaren Chetty.

 

Au MSM, chacun y va de son commentaire sur le «move» de Pravind Jugnauth. Tout le monde dit avoir été «surpris» du verdict et de la décision de leur leader à démissionner. Ce n’était un secret pour personne qu’il allait sauter le pas d’après sa déclaration à la presse à sa sortie du tribunal.