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Quand le changement climatique devient une «urgence médicale»

10 juin 2015, 08:40

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Quand le changement climatique devient une «urgence médicale»

 

Inondations, canicules et autres phénomènes météorologiques extrêmes augmentent les risques de maladies infectieuses, de malnutrition et de stress, soulignent des spécialistes dans un rapport rendu public le mardi 23 juin. La pollution des villes, où les habitants passent de longues heures à travailler sans avoir le temps ni l'espace pour marcher, faire du vélo ou se détendre, est mauvaise pour le coeur, les poumons et la santé mentale, ajoutent-ils.

 

Près de 200 pays se sont fixé pour but de limiter la hausse moyenne des températures dans le monde à 2 degrés Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle d'ici la fin du siècle, mais la trajectoire actuelle pourrait conduire à une hausse de 4 degrés.

 

«Cela a des effets très graves et potentiellement catastrophiques pour la santé humaine et la survie des hommes», a déclaré Anthony Costello, directeur de l'institut de santé mondiale de l'University College de Londres (UCL), l'un des auteurs du rapport, lors d'une conférence de presse à Londres.

 

«Nous considérons le changement climatique comme un enjeu majeur de santé, qui est trop souvent négligé dans les débats», a-t-il souligné.

 

Le rapport a été commandé et publié par l'hebdomadaire médical britannique The Lancet. Il compile les travaux de spécialistes européens et chinois du climat, de la géographie, de l'environnement, de l'énergie, de la biodiversité et bien sûr de la santé.

 

Le document estime que les réponses visant à atténuer le changement climatique ont des conséquences positives, directement ou indirectement, sur la santé (de la réduction de la pollution de l'air à l'amélioration des régimes alimentaires) et qu'un effort concerté sur le climat pourrait donc être une formidable occasion d'améliorer la santé mondiale.

 

«Le changement climatique est une urgence médicale», a déclaré Hugh Montgomery, directeur de l'institut pour la santé humaine à l'UCL, qui a participé lui aussi à la rédaction du rapport. «Il exige une réponse urgente en s'appuyant sur les technologies déjà disponibles.»

 

Les scientifiques soulignent en effet qu'il existe déjà des moyens d'engranger des bénéfices en matière de santé publique grâce à une action sur le climat. Brûler moins d'énergies fossiles réduit par exemple les maladies respiratoires, encourager la marche ou le vélo réduit la pollution, les accidents de la route, l'obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité dans le monde (17 millions de décès par an selon l'Organisation mondiale de la Santé).