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Interview exclusive Didier Six, ex-selectionneur du Club M : «Est-ce que tu peux rencontrer les gens qui t’ont poignardé dans le dos ?»

29 mai 2015, 09:10

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Interview exclusive Didier Six, ex-selectionneur du Club M : «Est-ce que tu peux rencontrer les gens qui t’ont poignardé dans le dos ?»
Limogé par le Club M lundi, c’est un Didier Six à la voix marquée qui nous a accordé une interview hier dans le but de laver son honneur de toutes «les faussetés» dont il a été accusé en son absence. Il réfute en bloc d’avoir démissionné verbalement et d’avoir abandonné le Club M pour partir en France. Surpris d’avoir été renvoyé et déçu, il n’entend pas se laisser faire…
 
Didier Six, vous souhaitiez réagir par rapport aux critiques faites par les deux consultants de l’émission Lékip Foot lundi dernier…
– Je ne sais pas quelles histoires ils veulent inventer pour se mettre en évidence par rapport à des choses qui sont fausses. Cela fait cinq ans que je ne fais plus de stages en France, je ne peux pas laisser dire ça. Après on va dire que je pars régulièrement en France alors que cela fait deux mois et demi que je n’y étais pas allé. J’étais à tous les matches du championnat, qu’on ne me mette pas des choses fausses sur le dos.
 
On vous a reproché d’avoir disparu dans la nature…
– Je fais mon boulot 24 heures sur 24 avec le Club M. Je n’étais pas injoignable. Mon portable était allumé. La preuve, certains de vos confrères ont pu me joindre. Je n’ai pas aimé le ton narquois ou ironique des commentaires dans l’émission en disant qu’avant on m’appelait Dundar Siz. C’est vrai que j’ai dû prendre la nationalité turque à un moment mais c’était le cas de plusieurs joueurs à ce moment-là…
 
A cause de la loi des trois étrangers imposée à l’époque qui forçait certains clubs à avoir des quotas de joueurs étrangers…
– Oui, c’est ça. Ces critiques sont gratuites et je voulais réagir par rapport à ça. Faut arrêter avec toutes ces conneries. Les gens qui m’ont critiqué dans l’émission sont des fouille-merdes. Ils ne savent rien et se permettent de raconter n’importe quoi.
 
Vous avez quitté le Club M après la COSAFA Cup en Afrique du Sud pour vous rendre en France, ce que la MFA vous reproche…
– J’avais dit que je partais trois ou quatre jours en France parce que j’avais un papier important à signer. Qu’on ne dise pas que je n’étais pas avec la sélection mauricienne. Je ne me suis pas enfui. J’étais avec la sélection, à l’aéroport, jusqu’au bout, après le dernier match. J’ai toujours défendu les couleurs de Maurice. Je n’ai jamais voulu abandonner mon poste, c’est faux de dire le contraire.
 
Aviez-vous informé la MFA que vous ne rentreriez pas avec la délégation ?
–- Oui bien sûr, ils étaient au courant. J’avais prévenu Didier Pragassa (NdlR : secrétaire général de la MFA) que je partais très tôt. J’ai même la preuve écrite, par e-mail, d’un match qu’on devait jouer contre le Gabon le 8 juin. Tout était payé. Moi ça me permettait de faire venir les frères Bru pour qu’ils jouent ensuite contre le Ghana. Vous croyez que j’aurais fait tout ça si j’avais l’intention de démissionner ?
 
Et le bilan négatif à la COSAFA Cup ?
– La COSAFA a fait du bien dans l’apprentissage du Club M. Je leur ai dit dans ma dernière causerie que cela fait partie des expériences de la vie. Que c’est comme ça qu’on grandit.
 
Selon la MFA, vous auriez pourtant dit à deux représentants de la MFA (NdlR : le chef de la délégation Mario Thomas et Nazir Bowud, assistant secrétaire de la MFA), sur place en Afrique du Sud, après le premier match perdu contre le Zimbabwe, que vous aviez l’intention d’arrêter avec la sélection…
– Ce n’est pas ce que j’ai dit. De toute façon, le chef de délégation était complètement transparent, dès le premier match. On ne l’a jamais vu. Ensuite, on me dit que je ne peux pas aligner deux joueurs de mon équipe type juste avant le premier match alors que j’ai préparé un schéma tactique depuis un mois ? Je ne dis pas qu’on aurait gagné ce match, mais il y avait autre chose à faire et on aurait pu montrer autre chose sans ces contraintes.
 
Mais avez-vous dit que vous vouliez quitter la sélection à ce moment-là ?
– Après le premier match, on était à table avec Nazir Bowud et je lui ai dit que je voulais discuter avec lui. Je lui ai dit : «Tu as vu, les joueurs sont complètement perturbés avec tout ce qui s’est passé. Je ne peux pas continuer dans ces conditions là !» Voilà ce que j’ai dit. Je n’ai pas dit que je m’en vais. J’étais là sur les deux autres matches. Je suis resté jusqu’au bout.
 
Pourquoi avez-vous été licencié selon vous ?
– D’après moi, la décision était mûrie avant la COSAFA. Les raisons sont financières.
 
Pensez-vous que la MFA peut vous réintégrer ?
– Salir l’image de quelqu’un ça peut aller loin… Mais pour l’instant je vais donner une conférence de presse, pour donner tous ces points qu’il faut savoir. J’ai déjà rencontré le ministre des Sports (NdlR : Yogida Sawmynaden), et je le rencontrerai encore.
 
Le ministre est favorable à votre retour ?
– Il ne comprend pas non plus pourquoi. Il ne comprend pas du tout les données.
 
Allez-vous rencontrer la MFA pour essayer de dialoguer ?
– Tu peux rencontrer des gens comme ça qui te poignardent dans le dos, sur des choses qui sont complètement fausses ? Je suis rentré quand je devais rentrer, qu’on ne me mette pas des choses qui sont impossibles sur le dos.
 
Comment réagissez-vous par rapport aux agissements de la MFA à votre égard ?
– J’ai été surpris. C’est inattendu. Ou alors c’était prémédité.
 
Et aux critiques concernant votre fort caractère et vos problèmes d’indiscipline à la COSAFA ?
– Après mon expulsion je suis allé raccompagner Ravina aux vestiaires. Quand j’arrive aux vestiaires, je vois Ravina qui n’est pas bien à ce moment-là en plus. Je vais voir pour trouver une ambulance. Mais il n’y a pas d’ambulance, pas de docteur. Ils ont dû attendre 45 minutes entre le moment de sa sortie et le moment où ils l’ont soigné. En 45 minutes, un joueur peut faire une phlébite. C’est non assistance à personne en danger.
 
Que comptez-vous faire désormais ? Profitez des vacances ?
– Ah non. Je dois expliquer ce qui s’est vraiment passé et rétablir les faits concernant les faussetés qui ont été dites.
 
Lékip Foot et Didier Six
 
Invité dans l’émission Lékip Foot dans les studios de LSL Radio à La Sentinelle, à Riche-Terre, début avril, Didier Six nous avait accordé une interview d’une demi-heure sur son projet avec le Club M et ses objectifs à la tête de la sélection. Lundi dernier, peu après avoir appris la décision de la MFA d’évincer Didier Six du poste de sélectionneur national, un débat s’est enclenché dans Lékip Foot avec les deux consultants Philippe Auclair et David Magri qui ont exprimé leur point de vue. David Magri a même dit qu’il pouvait se présenter pour prendre les rênes de la sélection nationale.