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Questions à Didier de Senneville, organisateur de Tomorrows Hotel Conference : «Le but est le remplissage optimum des hôtels à prix optimum»

17 mai 2015, 20:34

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 Questions à Didier de Senneville, organisateur de Tomorrows Hotel Conference : «Le but est le remplissage optimum des hôtels à prix optimum»

Du 26 au 28 août, lors d'une conférence internationale sur le tourisme, seront évoqués les défis auxquels Maurice et la  région font face : une industrie en expansion, la forte concurrence dans ce secteur et l'évolution des habitudes des voyageurs, notamment. Quelque 300 acteurs régionaux sont attendus. 

 

Vous organisez en août une conférence d’envergure intitulée «Tomorrows Hotels: The First International Conference on Design and Trends for Tropical Beach Hotels of the Indian Ocean». De quoi s’agit-il au juste?
C’est une conférence sur les nouveaux enjeux touristiques pour Maurice et pour la zone de l’océan Indien. Elle aura lieu entre les 26 et 28 août au Sugar Beach Hotel. Quand je dis l’océan Indien, c’est n’est pas que Maurice et les îles Vanille. C’est Zanzibar, Mombassa, le Sri Lanka, tous les pays de la région.  Aujourd’hui avec la mondialisation, la zone océan Indien est en compétition avec les zones Asie-Pacifique et les Caraïbes et il faut réagir.

 

Quels sont les acteurs que vous souhaitez attirer?
Les gouvernements, les autorités, les hôteliers, les responsables de lignes aériennes, les Destination Management Companies, les agences de voyages, les architectes, les designers et les analystes de marché.

 

Pourquoi réunir le design, les tendances  et le tourisme ?
On ne peut proposer un produit si l’on ignore ses tendances. C’est très important de connaître les enjeux futurs et du moment qu’on les connaît, on met l’accent sur le design pour qu’il s’adapte à eux.

 

De quelles tendances parlons-nous ?
Nous sommes à la croisée des chemins. Il y a cinq ans, Cuba accueillait 300 000 visiteurs l’an. Aujourd’hui, il en accueille 3 millions l’an. Nous, nous stagnons à un million de visiteurs par an. Si n’on avance pas, on recule. Il faut passer à la vitesse supérieure. Le Sri Lanka devient populaire à grande vitesse, les Maldives le sont déjà et les Seychelles montent modérément. Nous sommes concurrencés. Autrefois, nous avions l’hôtel No Problem et nous pouvions miser sur un joli pays et un personnel hôtelier gentil et même si nos prestations comportaient des faiblesses, c’était équilibré par le No Problem.

Aujourd’hui, on ne peut plus se reposer dessus. Il faut savoir à quoi va ressembler le touriste de demain et pour connaître les tendances, il faut savoir qui cibler, le touriste des marchés traditionnels ou celui des marchés émergents, s’il s’agit d’un touriste familial ou d’investissement. Il faut impérativement savoir à quoi va ressembler ce touriste pour pouvoir lui offrir des prestations impeccables auxquelles il s’attend et qui le feront revenir chez nous et nous faire devenir le numéro 1. Quand on sait à quoi il ressemblera, il faut s’organiser pour le faire venir jusqu’à notre destination et là, cela concerne les compagnies aériennes. Il n’existe pas de ligne aérienne régionale. Si un touriste chinois veut, mettons, faire un voyage mixte mer-safari, il ne dispose d’aucune ligne aérienne pour relier Maurice et la Tanzanie par exemple. Il faudra savoir si le touriste de demain veut voyager en première classe ou en avion low cost.

Actuellement, ceux intéressés à investir dans les Integrated Resorts Schemes ne trouvent pas de place en première, ni en business class. Et ce ne sont pas des gens qui voyageront 11 heures en classe économie. Il faut une adéquation entre la capacité et le confort. Il est aussi important de savoir comment ce touriste de demain va faire sa réservation hôtelière, si c’est par l’agence de voyages ou par voie numérique. Les hôtels de Maurice et de la région sont-ils équipés comme il faut sur le plan digital ou accusent-ils un retard? Il existe par exemple des logiciels informatiques qui ajustent automatiquement à la hausse ou à la baisse des prix d’hébergement lorsqu’il y a une catastrophe dans une région à destinations touristiques. Ce logiciel informatique est en train de devenir la norme. Les hôtels mauriciens et ceux de la région le possèdent-ils ? Ce touriste de demain va-t-il loger dans une grande chaîne d’hôtels ou dans des boutiques d’hôtels? Va-t-il privilégier des destinations où l’authenticité et le sense of place priment ou cherche-t-il à retrouver le déjà-vu? Les hôtels eux-mêmes devront décider s’ils veulent faire partie d’une grande chaîne hôtelière et nouer des partenariats stratégiques ou rester indépendants? Àmoins d’avoir la prétention d’acheter des hôtels ailleurs et imposer leur marque.

 

Qui animera cette conférence ?
Elle sera animée par huit conférenciers internationaux, notamment Jean-Michel Offe, vice-président exécutif – Développement et Innovation des hôtels Shangri La & Resorts de Hong Kong, Thomas Le Berre, directeur de SeaMarc Ltd aux Maldives qui élabore des stratégies pour les îles tropicales pour lutter contre la dégradation de l’environnement marin, Mariette Du Toit-Helmbold, présidente directrice générale de Destinate d’Afrique du Sud, leader en marketing de destinations, Zia Hansen, architecte et décoratrice du groupe Blink de Singapour pour ne citer que ceux-là. Ils s’adresseront à l’assistance qui comprendra tous les professionnels de la région et ils répondront à toutes les questions susmentionnées. L’interaction sera favorisée car je suis convaincu que le succès des Maldives ou du Sri Lanka rejaillira surla région.

 

Combien d’acteurs attendez-vous ?
300 personnes de la région.

 

Et si l’on aborde la question des enjeux rien que pour Maurice ?
Les seules certitudes que nous ayons, c’est que l’industrie est en expansion, que les offres s’étendent aussi à travers le monde et que les stratégies seront multiples. Peut-être que nous n’aurons pas besoin de rester dans la stratégie mais attaquer toutes nos niches de manière optimum.  Le but de cette conférence qui sera annuelle et qui tournera dans la région est le remplissage optimum des hôtels à prix optimum.