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Séquestration à Mont-Roches: les parents en cour ce jeudi matin

2 avril 2015, 09:05

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Séquestration à Mont-Roches: les parents en cour ce jeudi matin

Ils ont été interrogés tôt ce matin, jeudi 2 avril. Et, Satiaven et Batmavadee Teeroovengadum, les parents des deux hommes «libérés»  comparaîtront en cour de Rose-Hill incessamment. Une charge provisoire de séquestration a été retenue contre eux lors de leur arrestation hier. Ils avaient été, dans un premier temps, conduits au poste de police de Résidence Barkly avant d’être transférés ailleurs, chacun de son côté. L’homme a été emmené au poste de police de Rose-Hill et la femme à celui de Sodnac.

 

C’est à la mi-journée hier, après de longues heures d’attente que les officiers ont pu pénétrer au domicile des Teeroovengadum. Le père refusant l’accès aux policiers. Il leur avait dit de revenir aujourd’hui. Ce qu’ils ont découvert, c’était pour eux une véritable maison de l’horreur. Une odeur pestilentielle émanait des lieux.

 

«Merci, merci, merci»

 

 

Kevin Teeroovengadum aidé par son père et un officier tandis que son frère Yovam est porté jusqu’à une voiture de police.

 

Dans une pièce, se trouvait Yovam, âgé de 20 ans. Visiblement affamé, le jeune homme squelettique était ligoté à un meuble qui fait office de lit. Ne pouvant marcher, un policier a dû le tenir dans ses bras pour le faire sortir et le transporter jusqu’au fourgon de la police. «Merci, merci, merci.» Ce sont les trois mots qu’il a lancés à l’officier. Dans une autre pièce tout aussi lugubre était assis dans un coin Kevin, âgé de 25 ans. Il avait l’air traumatisé. Sous les protestations des parents, visiblement énervés, les frères ont été transportés dans un fourgon à l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard.

 

À l’arrivée des policiers hier, une foule de personnes s’est massée devant la modeste demeure des Teeroovengadum. Mais ils ne s’attendaient pas à être témoins d’une telle scène d’horreur. «Je ne comprends pas comment des parents peuvent traiter leurs enfants de cette façon. C’est inhumain», lance une habitante de la région.

 

Les langues se sont déliées

 

Toutefois, une fois les parents arrêtés et les frères conduits à l’hôpital, les langues ont commencé à se délier. Une voisine raconte que Satiaven Teeroovengadum, qui est fonctionnaire à l’état civil, apportait vraisemblablement de quoi manger à ses enfants, à sa sortie du travail. «Kan li sorti travay ou trouv li ek so sak plastik. Mais sinon enn zourné sa bann zanfala kriyé pou gagn manzé», confie une voisine.

 

Pour rappel, toute cette affaire a éclaté après la publication d’un article dans l’édition de l’express samedi du 28 mars. Ce jour-là, des policiers s’étaient rendus sur place dans la soirée s’enquérir de la situation. Mais on leur avait refusé l’accès de la maison, vu qu’ils n’avaient pas de mandat. Ils avaient retenté le coup le lundi qui a suivi. Sans succès. Ils ont, entre-temps, envoyé un rapport à la FPU qui, à son tour, l’a remis au ministère. Le commissaire de police a ensuite reçu des instructions et signé un mandat.