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Vire Mam: l’histoire d’un tube

21 décembre 2014, 19:13

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Vire Mam: l’histoire d’un tube
Il a fait un tabac, un carton. Le clip «Vire Mam» est devenu culte en l’espace de quelques mois, ayant récolté des centaines de milliers de vues sur «YouTube» et les réseaux sociaux. Mais qui en sont les concepteurs? Comment est-il né? Nous avons posé ces questions aux pères.
 
Certains en ont fait leur sonnerie. Des publicitaires s’en sont inspirés pour leur campagne. L’expression a été utilisée à toutes les sauces, voire «devire» dans tous les sens. D’aucuns l’ont même élu disque de l’année. Le fait est que le clip Vire Mam a été propulsé au hit-parade du classement des plus gros tubes au cours des derniers mois, ayant été vu 430 000 fois sur YouTube, au vendredi 19 décembre… Mais comment et où est née cette idée? De quelle imagination fertile? Qui a donné le tempo?
 
Pour le savoir, petite virée du côté du Sun Trust Building, à Port-Louis. À l’accueil: une orange. Non, Vikram Jootun. L’homme aux cheveux carotte, au T-shirt mandarine et au bracelet chair de papaye carbure visiblement à la vitamine C. Âgé de 36 ans, marié, il est le chef d’orchestre, l’auteur principal du best-seller en question. «Nous sommes tout de même cinq à avoir bossé dessus, à vrai dire. Nous voulions quelque chose de fort qui allait marquer les esprits», confie le photographe et vidéographe attitré du Mouvement socialiste militant (MSM). «C’est un ami, Krishna, qui nous a montré les images d’un meeting qu’avait tenu Navin Ramgoolam le 1er Mai 2009. C’est là qu’il a prononcé la fameuse phrase», ajoute-t-il, en précisant qu’il est également directeur de films.
 
Le travail a démarré par quelques séances de brainstorming, l’imagination a fait le reste. «Nous avons ajouté des phrases prononcées par Paul Bérenger lors d’un meeting à Belle-Rose en 2013 et le montage a été fait rapidement.» Il fallait toutefois faire attention, car «nou pa ti anvi fer zafer malprop, samem nou finn servi zot bann prop parol. Il fallait également faire attention par rapport à la diffamation», souligne-t-il. Vikram Jootun tient néanmoins à faire ressortir qu’à l’origine, le clip avait pour titre Paul ek Navin pe valser.
 
Il a été projeté pour la première fois à cité Mangalkhan, lors d’un congrès du MSM, renchérit Kinsley Lai, membre de la cellule de communication du parti soleil. Ce dernier fait également partie des concepteurs de la vidéo qui a fait mouche. L’alliance Lepep n’avait pas encore vu le jour, fait valoir celui qui se définit comme le «zenn zan kare» de la bande. Mais déjà, «les quelque 1 200 personnes qui avaient visionné le clip avaient vu en lui une graine de star».
 
Le petit n’a pas tardé à grandir. «Ce sont des amis du PMSD qui y ont rajouté de la musique. Nous avons accordé nos violons et c’est là que Vire Mam est vraiment devenu culte!» entonnent les deux compères en choeur. Il a été diffusé sous la version la plus connue à Quatre-Bornes puis le Net a pris le relais.
 
Carillonnons à la porte des bleus. Au bout du fil, Adrien Duval, qui, selon les rumeurs, ne serait pas étranger au succès de l’hymne électoral en question. «Il serait faux de dire que j’ai participé à sa création. J’ai tout simplement donné un coup de main, je lui ai fait de la pub via les réseaux sociaux, notamment», admet le député. Nous avons tenté de rencontrer les autres instrumentistes, le bémol étant qu’ils ont tenu à garder l’anonymat.
 
Qu’à cela ne tienne et quitte à répéter le même refrain, «c’est grâce à un travail d’équipe que Vire Mam a pu voir le jour», martèle Vikram Jootun. «Nos amis du PMSD ont d’ailleurs enchaîné avec Vire Mam 3 et Vire Mam 4…» Des spin-offs qui ont vu le jour grâce au succès aussi colossal qu’inattendu du premier volet. «Ti extraordiner sa! Kan nou ti trouv reaksyon dimounn dan cite Mangalkhan, nou mem nou finn gagn pa krwar!»
 
Hormis les concerts de louanges de la part des leaders, les récompenses ont-elles été au rendez-vous? «Les félicitations, oui, et cela nous suffit. On a fait ce clip avec nos tripes et cela s’est avéré payant.» Finalement, est-il juste de dire que Vire Mam a été un, si ce n’est le meilleur agent de l’alliance Lepep? «Non, nos meilleurs agents ont été Navin Ramgoolam et Paul Bérenger.»