Eau: le régime de coupures maintenu à travers l’île

19 décembre 2014

19 décembre 2014, 12:31

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Eau: le régime de coupures maintenu à travers l’île

Hormis La Nicolière et Mare-aux-Vacoas, qui étaient hier, jeudi 18 décembre, à 64 % et 54 % respectivement de leur capacité, tous les réservoirs affichent un taux de remplissage en deçà de 50 %. Toutefois, à la Central Water Authority (CWA), on affirme que la situation n’est «pas alarmante». Et pour la période des fêtes de fin d’année, précise-t-on, il n’y aura pas de nouveau régime de coupures. Celui décrété en novembre étant maintenu jusqu’à nouvel ordre.

Ainsi, la capitale et ses agglomérations continueront à être approvisionnées pendant quatre à six heures par jour. Alors que la fourniture d’eau dans plusieurs régions du Nord, de l’Est et du Sud est entre trois heures et 21 heures. À la CWA, on fait ressortir que l’arrivée des grosses pluies devrait être bénéfique aux réservoirs. Pour l’heure, la plupart sont à environ 45 % de leur capacité.

Du côté de Beau-Bassin-Rose-Hill, la nouvelle que l’approvisionnement en eau ne se fera que pendant quelques heures, même en cette période festive, suscite la colère de plus d’un habitant. «La situation n’a pas beaucoup évolué. Nous continuons à recevoir de l’eau seulement quelques heures par jour», indique Sadic Inous, un habitant de Trèfles. Selon lui, l’eau coule à partir de six heures et s’arrête avant huit heures. «Tard durant la nuit, entre minuit et quatre heures du matin, la CWA ouvre à nouveau les valves mais cela ne sert à rien parce que nous dormons tous à cette heure-là.»

À Beau-Bassin, Pinky Ummur avoue également ne pas avoir remarqué de différence dans la fourniture d’eau, après que les nouvelles mesures ont été appliquées. «Chez moi, c’est toujours pareil. L’eau commence à couler à 17 heures et jusqu’à 19 heures, la pression est forte. Mais après, elle diminue jusqu’à complètement s’arrêter autour de 20 heures», confie cette secrétaire. Elle a appris à effectuer ses tâches ménagères selon les horaires de distribution d’eau.

Gaëtan Jacquette, un habitant de la rue Crétin, à Camp-Levieux, avance, quant à lui, que la fourniture d’eau a empiré depuis quelques jours. «Il y a deux jours, l’eau a complètement arrêté de couler chez nous. C’était la panique totale», déclare-t-il. Le comble, selon lui, c’est que jamais auparavant ce quartier n’a été privé d’eau pendant toute la journée. «Par moments, la pression d’eau diminuait dans les robinets mais jamais le robinet n’a été à sec.»

Vieux tuyaux remplacés

Autre son de cloche à Camp-Levieux, chez Selven Allagapen. «Depuis deux semaines à peu près, nous avons de l’eau tous les jours», fait-il ressortir. Il assure que l’eau coule dans les robinets de 10 heures à 15 heures, de sorte que les ménagères «kapav fer zot louvraz». Il explique qu’avant l'application des nouvelles mesures, les habitants de son quartier ne recevaient pas l’eau courante au quotidien.

Manifestation contre la pénurie d’eau à Camp-Levieux, le 23 novembre.
© NASURUDIN KERAMUTH

Parmi les nouvelles mesures appliquées par la CWA, il y a le remplacement de tuyaux datant de plus de 50 ans et qui se retrouvaient souvent bouchés. Une autre mesure concerne l’ajout d’eau d’une nouvelle nappe phréatique, celle qui se situe à Palma-Quatre-Bornes, au réservoir de Stanley, ce qui a permis d’augmenter la capacité d’eau par 2 000 m³ supplémentaires par jour.

À Rose-Hill, l’eau d’une nappe phréatique de Moka a été raccordée à un réservoir. En sus de ces mesures, les officiers de la CWA effectuent des vérifications la nuit pour détecter les fuites dans les tuyaux et faire des réparations s'il y a lieu.

Selon le ministère de l’Énergie et des Services publics, ce n’est que la construction du Bagatelle Dam qui pourra régler le problème d’eau dans les basses Plaines-Wilhems de façon durable.