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Suicide d’une collégienne: des élèves dénoncent «l’abus d’autorité de la direction»

16 septembre 2014, 10:14

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Suicide d’une collégienne: des élèves dénoncent «l’abus d’autorité de la direction»

Humiliation, menaces, insultes… C’est ce à quoi les élèves du collège Hindu Girls feraient face régulièrement de la part du manager, Padma Sewraz. Et le suicide d’une collégienne de Form II, mercredi dernier, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Des centaines d’élèves ont manifesté devant ce collège situé à la rue Farquhar, Curepipe Road, hier matin, 15 septembre, pour dénoncer cette situation.

 

Les collégiennes ont également réclamé justice pour la victime et ont exigé la révocation du manager. Cette manifestation a réuni les proches de l'adolescente ainsi que les parents des élèves. Les manifestants dénoncent «l’abus d’autorité de la direction» qui aurait enfermé les élèves de Form I et II dans leurs salles de classe afin qu’elles ne prennent pas part à la manifestation.

 

«Depuis le suicide de l’adolescente, on n’est plus motivé. On veut réussir nos examens, certes, mais le coeur n’est pas à la révision. En fait, l’atmosphère est lourde à l’école», confient des élèves.Certaines d’entre elles ont même refusé de se rendre dans leur salle de classe, jeudi et vendredi derniers. Mais face à des menaces, elles ont dû obtempérer.

 

«Hormis une minute de silence qu’on a observée à l’heure de l’assemblée, jeudi matin, on nous a seulement dit que c’était une fille à problèmes, qu’elle faisait l’école buissonnière et qu’elle avait des problèmes familiaux. Nous on n’y croit pas», soutiennent les collégiennes. Mercredi dernier, le corps de l’adolescente avait été repêché dans Bassin-Bleu qui se trouve non loin de sa résidence. La veille, elle aurait été traitée de«voleuse» par le manager, devant ses camarades de classe.Terme qui aurait été repris par ces dernières.

 

«On a appris auprès de ses amies qu’elle avait ramassé un téléphone portable dans l’autobus de l’école, lundi. Et mardi, elle l’avait apporté avec elle. Si elle avait vraiment volé ce téléphone portable, elle ne l’aurait sûrement pas apporté à l’école. D’autant plus qu’elle avait son propre téléphone», soulignent des collégiennes.

 

Et de poursuivre : «Mardi, le manager est venu dans sa classe et aurait dit à la fille qu’elle allait la traiter de voleuse devant toute l’assemblée le lendemain». Le père de l’élève dont le portable aurait été volé s’est aussi rendu à l’école.

 

La jeune fille avait, dans un premier temps, été convoquée au bureau du manager, où on lui aurait demandé de vider le contenu de son sac. Selon les élèves, l’adolescente était en larmes après les cours. Elle avait dit à une amie qu’elle ne viendrait pas à l’école le lendemain (NdlR : mercredi). Ses parents avaient été priés de se rendre à l'école à la suite de ce vol allégué.

 

«On comprend mal comment le manager a pu traiter l’adolescente de voleuse sans lui donner la chance de s’expliquer. Sans compter que selon les règlements de l’établissement, les effets personnels sont entièrement à la responsabilité de l’élève», indiquentces collégiennes.

 

Sollicitée pour une réaction, Padma Sewraz n’a pas souhaité faire de commentaire en indiquant qu’une enquête policière est en cours.