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Xavier-Luc Duval: «Si on se réinvente, on pourra répondre aux attentes de l’électorat»

13 septembre 2014, 09:47

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Xavier-Luc Duval: «Si on se réinvente, on pourra répondre aux attentes de l’électorat»

Comment se porte le camion de l’opposition ? Prêt pour le périple ?

Le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) ainsi que le Mouvement socialiste militant (MSM) ont déjà travaillé ensemble en 1995 et nous sommes toujours restés en bons termes. Cette fois-ci, nous allons affronter l’alliance Parti travailliste (PTr)- Mouvement militant mauricien (MMM). C’est un défi que nous allons relever. Aujourd’hui, les Mauriciens sont mieux informés des risques de la coalition entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, ainsi que des conséquences. Ils se sentent trahis car ces deux dirigeants ne sont, en fin de compte, que des assoiffés de pouvoir. À cause de leurs intérêts personnels, le PTr, le MMM et la population vont en pâtir.

 

Pensez-vous sincèrement que l’opposition va remporter les prochaines élections ?

En Inde, tout le monde a été pris de court par la remontée spectaculaire du BJP. Pourtant le Congress était perçu comme un grand parti. Il a connu la déroute. Ailleurs, en France, par exemple, ce sont des partis considérés comme modestes qui ont remporté les  élections. Si on prend tout cela en exemple et qu’on se réinvente, je crois qu’on va  répondre aux attentes des Mauriciens.

 

Faudrait-il s’attendre à vous voir aux Finances et Robert Desvaux au Tourisme ?

La question des ministères n’a pas encore été abordée. Il n’y a aucune chasse gardée. Cela dit, je ne pense pas que Robert Desvaux se portera candidat aux prochaines élections.

 

Pourquoi cette fédération n’a-t-elle pas encore été conclue ? Quel est votre programme ?

Nous nous penchons en ce moment sur un projet étalé sur cinq ans. Pourquoi se dépêcher ? Cela prendra le temps qu’il faudra. Nous ne sommes pas en train de faire une alliance basée sur les ego. Nous travaillons sur de nouveaux axes de développement pour le pays, tant au niveau économique que social. Le PMSD va publier son manifeste électoral incessamment.

 

Quelles en sont les grandes lignes ?

Un des points importants concerne le mandat du Premier ministre. Il ne pourra exercer plus de deux mandats successifs. Il faut également l’adoption d’un salaire minimum vital. Un salaire calculé au quotidien et par heure et qui permettra à une personne de vivre dignement. Nous avons déjà évoqué le sujet du temps où nous étions au  gouvernement. Mais certains étaient contre un tel projet.

 

Qui sont ces personnes ?

Je ne vais pas entrer dans une polémique. On peut enlever cette question ? Shakeel Mohamed était censé travailler sur un plan, mais rien n’a été fait…

 

Vous et Shakeel Mohamed, ça n’a jamais été le grand amour…

Je ne veux pas en faire une affaire personnelle.

 

Revenons à votre manifeste…

Nous voulons œuvrer davantage en faveur de l’égalité des chances. Aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique. L’Equal Opportunities Commission, elle-même, avoue que la grande majorité des doléances qu’elle reçoit vient du secteur public… Il nous faut revoir le fonctionnement de toutes nos institutions. Comme l’accès à l’eau sur un mode 24/7, nous espérons introduire le Nine-Year Schooling car un élève qui prépare le Certificate of Primary Education n’a pas la maturité pour passer l’examen qui lui est imposé. À 14 ans, ce serait l’âge idéal. Le tourisme mauricien devra s’inspirer de ce qui se fait aux Seychelles. L’Office du tourisme fonctionne mal, tout comme la National Empowerment Foundation et la National Housing Development Company. Il faut des hommes de calibre pour les diriger. Une commission parlementaire aura pour tâche d’avaliser les nominations.

 

Ce ne sont pas des nominés PMSD qui y étaient casés ? Comme Robert Desvaux ?

Qu’est-ce que vous avez contre Robert Desvaux ? Le tourisme stagne depuis que le PMSD a quitté ce ministère. Le fonctionnement de l’Office du tourisme devra être revu. Il ne travaille pas comme au temps où Robert Desvaux en était le président.

 

Aux élections de mai 2010, le PMSD a dû faire de la place pour le MSM.Comment se sont passées les retrouvailles ?

Beaucoup de choses qui ont été dites ne sont pas vraies. Le Premier ministre m’avait proposé le ministère du Tourisme en 2010. Mais comme le portefeuille des  Communications extérieures en avait été excisé, j’ai refusé. Je ne voulais pas d’un ministère économique. J’ai préféré celui de l’Intégration sociale. Je l’ai réclamé et souhaité qu’il soit jumelé à celui de la Sécurité sociale quand le MSM a quitté le gouvernement.

 

Les Communications extérieures, c’est le ministère responsable de l’aéroport…

Effectivement, c’est le cas.

 

Votre programme prévoit-il également la création d’un «Serious Fraud Office» ?

Il est temps que l’Independent Commission against Corruption cesse de s’occuper des petits cas de corruption, comme les pots de vin à Rs 200. Laissons cela à la police.

 

À votre avis, à quel type d’enquête devrait-elle s’intéresser ?

L’actualité est remplie d’affaires qui, malheureusement, auraient pu faire l’objet d’une enquête si la loi avait été plus claire sur la question de proximité d’une personne avec une autre. Surtout sur un possible cas de conflit d’intérêts. Confiner les relations aux parents proches est limitatif.

 

Regrettez-vous d’avoir quitté le gouvernement travailliste ? N’auriez-vous pas voulu participer à l’émergence d’un pays phare tel que décrit par Bérenger ?

J’ai déjà dit que j’ai été choqué par les fausses promesses de Ramgoolam et de Bérenger lors de leur conférence de presse conjointe pour confirmer leur alliance. Je ne crois pas non plus dans une IIe République. Je pense que la majorité des Mauriciens ont apprécié que je sois parti du gouvernement sur une question de principe.

 

À mes yeux, leur projet de IIe République est porteur de germes d’instabilité. Je connais bien les travaillistes. Les ministres rouges ne vont pas rendre des comptes au Premier ministre Bérenger mais bien au président Ramgoolam. Celui-ci est très autoritaire et  quand il nomme quelqu’un, il s’attend à ce qu’il lui soit redevable.

 

Si par malheur, cette alliance obtient sa majorité de trois quarts, on assistera à une lutte de pouvoir et d’influence permanente. On aura deux gouvernements dans un gouvernement… Vous rappelezvous de 1995 ? Du premier budget présenté par Manou Bheenick ? Ils ne cessaient de se tirer dans les pattes. La bonne entente qu’ils affichent, ce n’est que pour la galerie.

 

Ils citent souvent le Cap-Verde, mais il y a quand même des différences majeures entre ce pays et Maurice. Pourquoi donc un président élu pour une durée de sept ans alors que là-bas, elle est de cinq ans ?

 

Combien de tickets seront accordés au PMSD ?

Je ne souhaite pas étaler les détails des négociations dans la presse. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a une entente très cordiale entre le Muvman Liberater et le PMSD.

 

Ivan Collendavelloo et moi-même n’allons pas faire de comptes d’apothicaire. Nous voulons qu’il y ait un équilibre au sein de l’alliance. Point à la ligne. Nous voulons travailler au sein d’une équipe homogène et dynamique qui soit au service du peuple.