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The Amazing Spider-Man 2 : Le retour de l’éternel adolescent

13 mai 2014, 00:00

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The Amazing Spider-Man 2 : Le retour de l’éternel adolescent

RÉSUMÉ

Ce n’est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man, est celui qu’il mène contre lui-même, en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu’il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur.

Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bondissant d’un gratte-ciel à l’autre, et les doux moments passés aux côtés de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix : il est le seul à pouvoir protéger ses concitoyens new-yorkais des abominables méchants qui menacent la ville. Face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui. Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp.

 

LA NOTE : 7/10

 

Les Spider-Man s’enchaînent, mais le héros demeure invariablement jeune. Et celui d’Andrew Garfield a tous les symptômes de l’étudiant cool qui n’arrive pas à se jeter dans l’âge adulte, délaissant donc la pertinence psychologique et l’évolution prônée par Sam Raimi dans sa trilogie (qui avait dérapé au 3e numéro).

 

Ainsi, The Amazing Spider-Man 2 repart sur les mêmes défauts, à savoir une régression adolescente (alors qu’on rêve de voir Parker endosser davantage de maturité) ou règne une surenchère de destruction.

 

Dans cette (très longue) suite, les enjeux sont principalement ceux d’une romance entretenue avec le personnage de Gwen Stacy, joué par Emma Stone. L’actrice, qui ne fait pas beaucoup d’efforts ici, semble ne pas faire la différence entre une romcom simplette et un film de super-héros, comme le démontrent les nombreuses scènes de couple, insipides. Les tiraillements amoureux qui préoccupent notre adolescent-araignée forment l’essentiel du blockbuster, où le héros fait également beaucoup de blagues idiotes et s’amuse énormément dans l’action, jusqu’au point où la comédie espiègle l’emporte parfois sur le spectaculaire. Une volonté assumée par le réalisateur et les scénaristes qui aiment glisser des éléments de «screwball comedy».

 

 

Spider-Man est également préoccupé par la disparition de ses parents (surtout de son père, sa mère étant curieusement le cadet de ses soucis). Ainsi, Peter Parker semble toujours en être aux premiers balbutiements de sa vie d’adulte, incapable de s’extirper de réflexes infantiles. Parker, l’enfant abandonné, exprime sa détresse dans le flou qui entoure la disparition sans explication de ses parents plus que par un mal-être réel. Dommage.

 

Dans un contexte de psychologie au rabais, même les deux grands baddies du film (sont-ils vraiment si méchants que cela d’ailleurs ?) confirment l’absence d’empathie possible à l’égard des personnages. Electro (Jamie Foxx), caractère pathétique brossé de façon grossière (il n’y a qu’à voir sa coupe de cheveux !), sorte de geek transparent, trouve sa revanche dans un accident électrique. Grâce à cet accident, il va enfin absorber l’attention de toute la ville qui le piétinait, en s’appropriant le courant de la métropole. Créature de colère qui devient un pur effet spécial, Electro ne restera sans doute pas au panthéon des grands méchants du cinéma.

 

Dane DeHaan en Harry Osborn/Green Goblin, garçon mal dans sa peau que l’on avait adoré dans «Chronicles», voit également son personnage bâclé. L’acteur pourtant très attractif quand il s’agit d’évoquer les déficiences psychologiques, se préoccupe ici surtout de sa survie, en raison d’une maladie génétique qui le voue à une mort prématurée.

 

La bande-annonce du film

Autant Sam Raimi réussissait à faire du même personnage joué par James Franco dans la trilogie originelle un être intrinsèquement torturé par sa relation au père et au destin, autant ici Harry Osborn n’a pas vraiment l’occasion de s’étendre sur ses traumas et doit plutôt assurer ses arrières en trouvant le stratagème biologique qui permet à Spider-Man de se régénérer et de côtoyer une sorte d’invincibilité face à la mort. Cela limite le potentiel de cet ancien ami de Peter Parker qui n’est que trop secondaire dans ce film.

 

Si sa réalisation est plutôt efficace, notamment dans ses recours spectaculaires au ralenti, à la façon des Wachowski de la grande époque, elle est aussi totalement artificielle, incapable de donner le grand frisson, même dans l’action où l’on ne retiendra que la très belle séquence d’introduction aérienne qui met à mort les parents de Spider-Man, et la scène de Time Square, où Electro court-circuite le quartier touristique. À voir pour les fans du premier volet.

 

Fiche technique

Genre : Action, fantastique, superhéros

Durée : 2 h 21

De : Marc Webb

Avec : Andrew Garfield, Emma Stone,

Jamie Foxx

Salles : Star Caudan, Bagatelle, La Croisette

 

Egalement à l’affiche :

47 Ronin

Captain America, le Soldat de l’Hiver

96 heures

Noé