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Congrès MSM à Mare-d’Albert: SAJ croit toujours au Remake

10 mai 2014, 07:45

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Congrès MSM à Mare-d’Albert: SAJ croit toujours au Remake

Il aura beau fustiger Paul Bérenger dans ses différents discours, mais sir Anerood Jugnauth (SAJ) n’a pas pour autant fait de croix sur une éventuelle réconciliation avec les mauves. Lors du congrès tenu par le MSM, hier après-midi, vendredi 9 mai, au shivala de Mare-d’Albert, il a renouvelé son appel au leader du MMM.

 

«Paul Bérenger inn less li couyone par Navin Ramgoolam. Retourn ek Remake pou kontiyn lalit. Pou akonpli mision pou sov pei», a-t-il lancé.

 

Comme à son habitude, SAJ a pris pour cible Navin Ramgoolam. L’ex-président de la République estime que le Premier ministre n’est pas du tout intéressé à réaliser la réforme électorale. «Il s’en sert comme une arme politique. Malheureusement, Paul Bérenger se laisse prendre à ce petit jeu comme un enfant à qui on fait faire des acrobaties pour obtenir un chocolat», a-t-il déclaré.

 

SAJ a aussi mis en garde le MMM et le PTr qui pourraient sous-estimer les capacités du MSM à tirer profit de la frustration que le comportement de Paul Bérenger a suscité chez certains électeurs, en particulier dans ses propres rangs. «Ils ne sont malheureusement pas à l’abri de surprises», a-t-il lancé.

 

Incompréhension au sein du MMM

 

De fait, la confusion serait «totale» au sein de la direction du MMM. Alors que leur leader, Paul Bérenger, martèle qu’il est «totalement déçu» par la position du gouvernement de Navin Ramgoolam, beaucoup de ses lieutenants affirment qu’ils vivent, eux, depuis quelque temps dans le flou. Si personne parmi les cinq membres du bureau politique (BP) que l’express a contactés n’a souhaité parler ouvertement, tous, pourtant, tiennent plus ou moins le même discours.

 

«Nou pe ramass bel problem lor terin. Zoure ki nou pe gayne...», raconte cet élu mauve d’une circonscription des Plaines-Wilhems. «La situation devient invivable dans ma circonscription. Même si je jouis d’une certaine crédibilité personnelle, je ne sais pas combien de temps je pourrai tenir», renchérit un autre membre du BP et député de la capitale.

 

Personne n’ose rien dire

 

Il ajoute que ce chambardement est dû, principalement, à l’amalgame entre réforme électorale, seconde République et alliance. «Je ne pense pas que Bérenger souhaite cet amalgame. Il est évident que c’est Ramgoolam qui lui a imposé cette condition. Mais tant que le leader continuera à prendre sur lui en ménageant son vis-à-vis, alors ce sera toujours nous qui devrons l’assumer sur le terrain», poursuit le député de la capitale.

 

Il semblerait que la confusion ait encore été accentuée ces derniers jours. Après avoir annoncé, pendant la semaine, que les négociations se sont poursuivies entre le MMM et le Parti travailliste, par personne interposée, alors qu’il avait déclaré qu’elles étaient «définitivement» terminées, Paul Bérenger a encore une fois changé d’avis jeudi, déclarant que «les ponts sont définitivement coupés». Sans doute jusqu’au prochain koz koze.

 

Pour le député de Port-Louis, c’est le PM qui insiste sur la reprise des négociations. Il estime que plus son leader tardera à réagir de manière ferme, «plus ce sera difficile sur le terrain». Quant à l’élu des Plaines-Wilhems, il assure que la base mauve est en train d’exercer une pression sur la direction du parti et espère que cela débouchera sur un réveil.

 

«C’est cela même qui est devenu la faiblesse du MMM. Personne n’ose dire quoi que ce soit au leader. Bérenger a fini par groomed, involontairement sans doute, tout le monde pour qu’ils ne puissent plus dire ce qu’il y a à dire», explique un autre membre du BP. Qu’en est-il de cet autre dirigeant mauve qui est toujours partant pour une déclaration à la presse ? Il affirme aujourd’hui ne plus savoir quoi dire...