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Eric Ng: «Stimuler l’emploi»

8 novembre 2013, 12:57

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Eric Ng: «Stimuler l’emploi»

L’économiste Eric Ng veut d’un budget 2014 qui stimule l’emploi. C’est l’un des objectifs que le ministre des Finances devrait, selon lui, se fixer. Donc ne pas se figer dans les bonnes intentions mais agir dans le concret.

 

«Nous nous attendons à un Etat qui ne soit pas interventionniste. Donc pas à un budget inflationniste qui taxerait davantage les ménages et ferait, en conséquence, monter les prix. Un budget qui traite la question du pouvoir d’achat mais aussi celle de l’emploi. Deux éléments qui comptent beaucoup. Bref, il faut stimuler l’emploi tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs», soutient Eric Ng.

 

Cependant, des événements extérieurs peuvent influer sur des décisions nationales. La marge d’action est relativement réduite dans une économie globalisée. On ne peut occulter le contexte international. Mais il y a un équilibre à trouver avec les réalités locales. Le gouvernement est un peu plus à mi-mandat. Il peut, en ce sens, être tenté par une action électoraliste. Ce serait, néanmoins, une erreur à ne pas commettre. Car si des canons économiques évoluent à peine, les soubresauts du marché international appellent à des initiatives locales rapides.

 

«Sur le plan international, l’économie mauricienne, il faut le rappeler, est orientée vers l’exportation, donc elle est tributaire de ce contexte. Ce qui se passe en Europe nous affecte directement car nous exportons vers ces pays. Sur le plan local, un budget présenté un ou deux ans avant les élections n’est pas le même présenté en début de mandat. A Maurice, il y a des secteurs en récession. Par exemple, la construction et le tourisme sont en relative difficulté. La situation des PME est aussi difficile», précise Eric Ng.

 

Pour ces différentes raisons, il appelle à un budget responsable. C’est-à-dire un budget qui ne fait pas déraper les dépenses publiques. Il est un fait que nous sommes un Etat insulaire et que les décisions prises par le gouvernement ont des effets sur les opérateurs. Dans les grands pays, il n’y a pas uniquement l’économie nationale, il y a des enjeux internationaux surtout. C’est, à cet effet, une occasion pour le gouvernement de décliner sa vision de l’orientation économique. «On ne veut pas qu’un gouvernement intervienne trop dans l’économie mais qu’il traduise une vision nette de sa politique générale», insiste notre interlocuteur.

 

Mais les choses se sont précipitées ces dernières années. Dans un tel cas de figure, une action continue est difficilement réalisable. Surtout lorsqu’on sait que, durant les huit dernières années, le fauteuil du ministère des Finances a été occupé par différents élus. Dont Rama Sithanen, Pravind Jugnauth, Xavier-Luc Duval. Cependant, l’homogénéité de l’équipe technique des Finances assure le prolongement de l’action gouvernementale.

 

«Les deux derniers budgets de Sithanen étaient légèrement différents de deux premiers entre 2005 et 2009. Quant à XLD, il fait relativement bien. Il a œuvré dans la continuité des choses. Son plus grand mérite, c’est qu’il n’a pas fait marche arrière sur certaines décisions audacieuses.  Cependant, on attendait un peu plus de dynamisme et d’initiative afin qu’il donne plus de confiance aux opérateurs économiques», conclut notre interlocuteur.