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Murvin Clélie: «Kan to fer lamizik, a tou moman to kapav desann enn sel kou»

22 mai 2022, 18:03

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Murvin Clélie: «Kan to fer lamizik, a tou moman to kapav desann enn sel kou»

Murvin Clélie, du groupe The Prophecy, a lancé un nouveau single, en partenariat avec Galaxy, après six mois. Que devient donc ce chanteur et ce groupe tant appréciés ? «Laglwar» est-elle toujours au rendez-vous ?

Vous étiez sollicité de toutes parts avant le Covid-19. Que devient donc The Prophecy ? Ce virus a-t-il eu raison du groupe, comme cela a été le cas pour de nombreux artistes ?
La pandémie de Covid-19 a mis le monde musical à genoux, à Maurice. En tant qu’artiste c’était assez difficile de faire ce que nous avions l’habitude de faire. Surtout qu’avant nous étions sollicités partout. Nous avions commencé à établir des relations internationales et lorsque le coronavirus a fait son apparition, beaucoup de projets ont été bloqués. Jouer devant un grand public dans les festivals internationaux, entre autres, n’était plus possible.

Avez-vous dû vous éloigner de la musique pour faire autre chose ?
Depuis que j’ai quitté le secondaire, je n’ai exercé aucun autre métier que la musique. Mais pendant le confinement, nous ne pouvions plus chanter. J’ai effectué de petits boulots dans le milieu musical même, comme ingénieur du son.

Peut-on donc dire que le Covid-19 a affecté votre vie ?
Oui, mais pas seulement de manière négative. Parce que je suis devenu papa pendant le confinement en 2020 et j’ai pu passer du temps avec mon enfant et ma famille. J’ai eu la chance de vivre pleinement les joies de la paternité. Donc je retiens aussi le côté positif de cette pandémie.

On comprend mieux votre single de l’année dernière, «Lamour paternel». Ce petit a-t-il une empreinte sur vos nouveaux singles ?
Je dois avouer que la paternité m’a fait prendre conscience d’une chose majeure : la famille. Le fait d’être père m’aide à m’exprimer davantage. Bann zafer ki mo trouvé, ki mo tandé, li diféran.

En parlant de single, «Grander to lamour» a été financé par Galaxy. Comment ce partenariat a-t-il abouti ?
Au moment où Galaxy m’a contacté pour faire une chanson pour la fête des Mères, j’étais au Canada. Galaxy voulait quelque chose qui rappelle l’importance d’une mère. J’ai trouvé que c’était une fabuleuse idée. Je voyais déjà les paroles se construire dans ma tête. J’ai déjà eu la mélodie et nous avons travaillé à distance, chacun chez soi, comme on dit. Sa santé-la li rann homaz tou bann mama ek li dédié à tou dimounn kinn perdi zot mama.

Depuis votre dernier album, The Prophecy sort surtout des singles. Y a-t-il une raison à cela ?
Le monde musical a changé. Chaque mois, un artiste sort une nouvelle chanson, on doit s’adapter, donc je préfère faire des singles qu’un album qui demande plus de temps et d’argent. De plus, nous sommes dans une ère où la technologie est reine. CD inn vinn kouma kaset lontan. Lémond mizikal an transisyon, nou bizin adapté a lévolisyon…

Nous sommes en période de crise où le coût de la vie est préoccupant. Comment vont vos finances,sans concerts ?
Nous n’arrivons pas à travailler comme il se doit. En tant qu’artiste, nous apportions notre contribution à l’économie du pays à travers des activités comme des concerts, festivals, entre autres. Mais là, avec ces restrictions sanitaires, nous sommes tous affectés et nous devons nous fier à des contrats et des concerts à l’étranger et souvent les finances manquent pour y aller. Parski isi nou pa pé travay.

Quid du rôle des autorités dans tout ça ?
Le gouvernement a fait des choses qui ont été bénéfiques aux artistes au cours des dernières années. On peut parler du Festival kreol par exemple. Cependant, là, avec les problèmes actuels, nous avons besoin de plus de soutien de l’État. Il est fondamental que nous ayons une plate-forme pour valoriser les artistes et reconnaître que c’est un métier. Les ministres vont chercher des financements pour des projets alors pourquoi ne pas pour le milieu artistique aussi ? Et solliciter des compagnies étrangères, entre autres ? De plus, nous sommes un pays africain et la musique africaine est en vogue et a de plus en plus de valeur autour du monde. Li lé moman pou rod finansman ek fer valoriz lamizik nou bann artis.

Depuis «Sirmonté» ou «Laglwar», Murvin Clélie a-t-il évolué ?
Oui, certainement. Monn grandi mizikalman. Inn pas par bann sirkonstans kinn fer mwa miri. Monn konpran ki kan to fer lamizik, a tou moman, mem si to ti a enn nivo, to touzour kapav desann enn sel kou, pou plizyer rezon. Il faut se réinventer, tout en gardant sa touche personnelle. Essayer de rester au sommet tout en gardant les pieds sur terre.