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Cavadee : les vertus de la simplicité

9 février 2020, 09:30

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Cavadee : les vertus de la simplicité

Des dévots déploient des trésors de patience pour confectionner des cavadee de plus en plus grands et élaborés. Les processions à l’occasion du Thaipoosam Cavadee auront lieu aujourd’hui à travers l’île. Elles sont le point culminant de dix jours de jeûne.

Pour Siven Nagapen, prêtre, actuellement consultant au temple Kaylasson, «on fait des choses par amour. Certains pensent que c’est de cette façon qu’ils vont plaire au dieu Muruga. C’est en lisant et en comprenant les textes sacrés que l’on apprend qu’il existe d’autres chemins, ceux de l’amour et de l’humilité, qu’il faut cultiver à l’intérieur de soi»

À partir du mois de mai, ce prêtre officiera à plein-temps à l’Aroul Migou Dhandayuthabani Swami Kovil, qui est parmi les édifices religieux classés patrimoine national. Ce temple, construit entre 1856 et 1859 par des travailleurs engagés, est l’un des plus anciens temples tamouls du pays.

La tradition n’empêche pas l’utilisation des technologies pour véhiculer des messages. C’est aussi via PowerPoint et messages WhatsApp, entre autres, que le prêtre dispense des enseignements, expliquant le sens profond de la célébration. «Ce que l’on demande aux dévots, c’est de maîtriser leurs cinq sens, ainsi que leur colère, et d’emprunter le chemin de la transformation de soi», poursuit Siven Nagapen. L’un des aspects des processions de Cavadee : les aiguilles qui transpercent diverses parties du corps des dévots, notamment les joues et la langue.

Cette tradition d’acupuncture s’appelle le «kouttoosi», explique Siven Nagapen. Y a-t-il un nombre d’aiguilles à respecter ? Le prêtre indique qu’il y a des «chiffres sacrés tels le 36, le 54 et le 108. Mais certains les dépassent

 Cette tradition est suivie grâce à la connaissance «des nerfs et des chakra». Résultat : «Le corps devient plus léger.» Il précise que la langue est transpercée au moment où «le dévot entre en transe. Cela veut dire que l’énergie de Muruga s’empare du corps physique. À ce moment-là, le dévot ne sent pas la douleur».

 Porter ces aiguilles dans sa chair jusqu’au bout de la procession s’accompagne du rituel de récitation des mantras. Cette tradition d’acupuncture a des vertus de guérison, ajoute Siven Nagapen. Ainsi, quand la langue est transpercée et que la salive s’écoule, «ce sont aussi les toxines du corps qui s’en vont».