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Bagarres familiales: Chassés du toit paternel à coups de sabre

2 février 2019, 22:01

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Bagarres familiales: Chassés du toit paternel à coups de sabre

Un homme qui soutient avoir été tabassé par son père ; ce dernier qui rétorque que c’est son fils qui a commencé ; des plaintes et des menaces entre un frère et une sœur, un chômeur qui envoie sa mère à l’hôpital… Les relations sont parfois plus que tendues au sein des familles. Et quand la belle-famille s’y mêle, c’est pire. L’alcool et la drogue ne sont pas étrangers à cette dégradation des mœurs.

Qui dit vrai ? Entre le père et le fils, la hache de guerre a été déterrée. Jean Aldo Magon, un mécanicien de 38 ans, allègue avoir été agressé à coups de sabre par son père, Harold Magon, qui ne voudrait plus de lui et de son épouse dans la maison familiale à Vieux-Grand-Port. Ce que réfute son père.

Jean Aldo Magon a été blessé à la tête et son épouse au bras.

Le trentenaire a porté plainte au poste de police de la localité jeudi soir, peu après les faits. Il a été admis à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle. Jean Aldo Magon a reçu plusieurs points de suture à la tête. Son épouse en a, elle, reçu au bras après avoir été agressée par sa belle-sœur.

Au dire du mécanicien, c’est aux alentours de 20 heures que les faits se sont produits. «Mon père se trouvait sur la terrasse en compagnie de l’un de mes frères. Il buvait et à un certain moment, il aurait commencé à dire du mal de mon épouse. Mon frère a dit qu’il fallait la mettre à la porte et il s’en est pris à elle», raconte le trentenaire.

Il soutient que sa femme et lui ont tenté de s’échapper et de s’enfermer dans leur chambre. «Mon frère et mon père m’ont tiré par le bras. Puis, mon père est allé chercher un sabre et m’a agressé à la tête. Je saignais beaucoup, mais je me suis rendu au poste de police de Vieux-Grand-Port.» Il a été rejoint quelques minutes après par son fils, qui l’aurait informé que sa famille s’acharnait sur son épouse. «Je suis retourné sur place pour la sortir de leurs griffes.»

Selon Jean Aldo Magon, son père devient violent à chaque fois qu’il boit. «Depuis l’an dernier, il ne veut plus me voir dans la maison. Mon frère l’influence pour que je parte.» Père de trois enfants, il dit ne pas savoir où aller. «Mais c’est invivable là-bas.»

Ce que confirme son épouse, encore traumatisée par les événements. Elle déclare que sa belle-sœur a tenté de l’agresser avec un couteau de cuisine. «Mo’nn préfer al res kot mo papa parski mo népli santi mwa an sékirité dan sa lakaz-la.»

Pourtant, le père de Jean Aldo Magon réfute ses allégations et lui fait porter le chapeau. «Sé mo garson kinn komansé. Li pé dir nou pé koz so fam.» Harold Magon affirme que son fils s’est mis à les insulter tandis que sa belle-fille filmait la scène à l’aide de son téléphone portable. Et s’il concède que «nou’nn lager», Harold Magon dit qu’il n’a jamais agressé son fils avec un sabre. «C’est totalement faux. Je n’ai jamais dit que je n’aimais pas son épouse.» Et a-t-il mis son fils à la porte ? «Bé kan li’nn sey agres nou, mo’nn dir li alé nou népli anvi trouv li.» Et Harold Magon d’insister : «Pa mwa ki’nn koumansé.»

Il tente d’étrangler sa belle-sœur enceinte

La future mère ne serait pas en bons termes avec ses proches depuis qu’elle est venue vivre dans la même cour qu’eux. Cette habitante de Résidence Vallijee, âgée de 24 ans, allègue que son beau-frère a essayé de l’étrangler suivant une dispute avec l’épouse de celui-ci, jeudi. La jeune femme, enceinte de huit mois, a porté plainte au poste de police de Bain-des-Dames, hier. «Zamé nou kozé. Cela fait un bail qu’on ne s’entend plus. Mais hier (NdlR, jeudi), ma belle-sœur, qui habite au rez-de-chaussée, m’a appelée. J’ai trouvé cela bizarre», relate la jeune femme. Lorsqu’elle est sortie pour s’enquérir de la situation, avance-t-elle, sa belle-sœur a commencé à se disputer avec elle. «So mari osi inn vini pou agres mwa. Il a tenté de m’étrangler.» Heureusement, dit-elle, que son époux est intervenu. Sinon, les choses auraient dégénéré.

Un fils toxicomane agresse sa mère pour de l’argent

«Lafin di mwa la, to’nn fini gagn lapey. Donn-mwa kas ek twa.» C’est ce qu’aurait lancé un jeune chômeur de 24 ans à sa mère, âgée d’une cinquantaine d’années. Avant de la frapper et de l’envoyer à l’hôpital, avec des blessures au visage et à l’estomac. Lasse de subir sans cesse les coups de son fils «dépendant de la drogue», la quinquagénaire a décidé, sur son lit d’hôpital, de porter plainte contre lui.

L’incident a eu lieu dans la soirée du mercredi 30 janvier. Après une journée de travail, la mère de famille rentre chez elle, à GRNO. Alors qu’elle s’apprêtait à préparer le dîner, elle raconte que son fils est venu lui demander de l’argent. «Je lui ai dit qu’il faudra qu’il patiente. Mais qu’entre-temps, ce serait bien s’il trouvait un travail.» Vers 19 h 30, le jeune homme est revenu à la charge. Selon sa mère, il est entré dans la cuisine, a pris un couteau et a renversé la table sur elle. «Il a ensuite menacé de me tuer si jamais je ne lui remettais pas Rs 10 000. Il me disait qu’il avait besoin de cet argent, c’était une question de vie ou de mort…» La mère lui a alors répondu qu’elle n’avait pas une telle somme. «J’étais par terre et il me donnait des coups de pieds. J’avais mal et je le suppliais de me laisser tranquille», relate la plaignante. À l’arrivée d’un voisin, le jeune homme a pris la fuite. D’autres voisins sont arrivés pour porter secours à la victime. Ce n’est pas la première fois que le jeune homme agresse sa mère, apprend-on. Il le fait à chaque fois qu’il lui manque de l’argent pour se procurer sa dose de drogue.

Une guerre sans fin entre frère et sœur

Elle parle de vengeance. Lui, de complot. Frère et sœur se regardent en chiens de faïence depuis de nombreuses années. Vishnu et Maga Cuttayen, dont feu le chanteur Bam Cuttayen est le frère, ont fait plusieurs dépositions et d’incessants va-et-vient entre les postes de police et le tribunal.

Dernier épisode en date : un acte de vandalisme au domicile de Maga Cuttayen, à Mont-Roches, samedi soir. Elle est catégorique : c’est son frère Vishnu qui en serait à l’origine. Vers 23 h 45, raconte-t-elle, deux hommes ont enjambé son mur de clôture et tailladé ses plantes. «Je suis sûre que c’est de la pure méchanceté. Nous nous occupons de nos plantes avec amour. Je sais qui est derrière cet acte. Kapav si mo mari ti sorti dan sa ler la, li ti pou trouv lamor», lance Maga Cuttayen.

Un voisin qui a aperçu les deux hommes a reçu des menaces et a dû porter plainte à la police de Camp-Levieux. Plus tôt ce jour-là, Maga Cuttayen raconte avoir entendu son frère dire : «Zordi mo pou kraz tou.» Et il y a quelques jours, ajoute-t-elle, il les aurait menacés, son époux et elle, avec une pelle. «Li ti dir li pou kraz nou latet. Nou ti al lapolis.»

25 plaintes contre lui

Cela fait bientôt 18 ans que cette «mésentente» entre frère et sœur dure. À l’origine : une déposition qu’elle a faite contre lui après la mort de l’un de leurs frères. Il lui en aurait gardé rancune, déclare-t-elle.

Depuis, Maga Cuttayen dit vivre constamment dans la peur. «Il menace de nous tuer, mon époux et moi. Je n’en peux plus. Il nous agresse et puis il se rend au poste de police en premier pour porter plainte contre nous.» De plus, allègue-t-elle, son frère l’empêcherait de voir leur mère. «Mo mama res a koté mé li anpes mwa get figir mo mama…» Lasse de cette situation, elle ne souhaite qu’une chose. «Je veux vivre en paix.»

Mais Vishnu Cuttayen nie catégoriquement. Il parle de complot. «Je ne sais pas ce qu’il y a dans sa tête. Tout ce qu’elle raconte est faux. À chaque fois elle dit que je la menace de mort, mais elle est toujours en vie», fait-il valoir. De révéler que sa sœur a porté plainte contre trois frères maintenant décédés et qu’elle s’acharne désormais contre lui. «Komié kout mo’nn al fermé pou nanié akoz li. A sak fwa li met fos case. Éna plis ki 25 case kont mwa dan stasion…»