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Caméra embarquée: la traque aux ouvriers clandestins filmée

16 février 2017, 07:56

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Caméra embarquée: la traque aux ouvriers clandestins filmée

Quarante étrangers en situation irrégulière à Maurice ont été arrêtés par la Tracking Team du Passport and Immigration Office (PIO), le mercredi 15 février. L’opération a été menée par les officiers Narendrakumar Boodhram et Joy Prakash, qui ont effectué une descente des lieux à Pailles, Ébène, Sodnac et Bonne-Terre. Parmi les 37 hommes et trois femmes interpellés, on retrouve des ressortissants népalais, indiens, ghanéens et bangladais. Vingt d’entre eux détiennent un visa de touriste, dix ont un permis de travail et dix autres sont des étudiants.

L’enquête a démarré mercredi ; Vingt  étrangers ont fourni aux enquêteurs leurs passeports expirés depuis plus d’un an. Selon nos informations, certains de ces visiteurs avaient fait une demande pour un visa de touriste. Ils ont fait une réservation dans des hôtels pour quelques jours, mais par la suite ont été hébergés par des Mauriciens dans une maison louée.

Ces étrangers, des Indiens en particulier, disent être en situation irrégulière depuis 2016 ou même 2015. Ils expliquent qu’ils sont venus chercher du travail à Maurice. «Nous sommes ici, pour trouver un job afin de subvenir aux besoins de nos familles que nous avons laissées au pays», avancent-ils.

«Nous ne sortons pas dans la journée pour éviter d’être traqués»

Une fois à Maurice, ils décrochent un emploi dans des restaurants, des marchés ou des magasins situés en ville. «Nous travaillons dans des restaurants la nuit et nous ne sortons pas dans la journée pour éviter d’être traqués», poursuivent-ils.

Ces étrangers, âgés d’une trentaine d’années, ont expliqué aux enquêteurs avoir effectué des transferts d’argent via Western Union. Ils affirment toucher un salaire de Rs 30 000 à Rs 40 000. «Ce sont des personnes disposées à faire un dur labeur et travailler des heures supplémentaires ou même effectuer deux emplois par jour mais elles sont exploitées», dit notre source. Elle ajoute que le visa de ces étrangers leur permet de séjourner à Maurice pendant quelques mois seulement.

Les Indiens, eux, expliquent qu’ils cumulent des emplois parce que leurs salaires sont très bas. «Nous ne sommes pas bien rémunérés et c’est pour cela qu’on doit cumuler deux emplois en une journée», confient-ils.

Une compagnie de construction basée à Ébène serait dans le collimateur du PIO. Cette entreprise aurait employé des ressortissants indiens tout en sachant qu’ils n’ont pas de permis de travail. Une enquête approfondie sera menée pour traquer des employeurs qui exploitent les travailleurs étrangers. Ces patrons pourront être inculpés. Les Indiens, eux, disent qu’ils ne perçoivent que la moitié du salaire de leurs collègues mauriciens.