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La présentation de Bhadain boudée par des ténors

19 novembre 2015, 07:54

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La présentation de Bhadain boudée par des ténors
La présentation du projet de loi sur les richesses inexpliquées, au Bar Council, n’a pas connu un succès d’affluence, mercredi 18 novembre. Sur les 570 membres du barreau, seuls 105 étaient présents. Contrairement à la première assemblée spéciale du Bar Council sur le même sujet, tenue vendredi dernier, l’assistance était, cette fois, composée d’une majorité de juniors. Dont plusieurs délégués par leur mentor.
 
Interrogé hier à l’issue de la réunion, le secrétaire du Bar Council Yahia Nazroo a préféré tempérer les choses : «Nous comptons 200 membres actifs et 105 étaient présents.» Quant au président du Bar Council, Me Antoine Domingue SC, il s’est dit satisfait de l’assistance, déplorant toutefois que les avocats présents «n’ont pas fait leur homework».
 
«Cette loi est bonne pour combattre les fléaux qu’on connaît déjà mais il faut l’améliorer»
 
Dans le public, parmi les rares aguerris du barreau, on pouvait trouver entre autres Mes Ajay Daby, Patrice Doger de Speville et Yousuf Mohamed SC. Ces deux derniers ont d’ailleurs été parmi les six membres – sur les 105 présents – à avoir interrogé le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance sur la question.
 
Pour Me Patrice Doger de Speville, ancien président du Bar Council, Roshi Bhadain a fait une belle présentation. «Cette loi est bonne pour combattre les fléaux qu’on connaît déjà mais il faut l’améliorer. J’espère que le ministre va prendre en compte les propositions et les suggestions de la profession, pour que la loi soit efficace et équilibrée», soutient-il.
 

Ecouter le public

 
Pour Me Ajay Daby, le ministre a su «vendre son produit en utilisant les bonnes formules». Cependant, ajoute-t-il, le rôle des avocats n’est ni d’être le conseiller du gouvernement, ni d’en être l’antithèse : «Il faut pouvoir conseiller un client.» Et cette loi, estimet-il, peut être contestée en Cour suprême car «there is room for judicial interpretation. This law will be the subject matter of jurisprudence».
 
Me Jean-Claude Bibi, qui n’était pas présent à la réunion, est d’avis que le Good Governance and Integrity Reporting Bill «a sa raison d’être. Il faut un cadre concernant l’enrichissement illégal. Cette loi a les mêmes principes que celle présentée en Australie. Quatre États l’ont déjà appliquée». Toutefois, il est d’avis qu’il faut aussi écouter le public avant de venir avec une telle loi.
 
Après cette deuxième réunion spéciale du Bar Council, Yahia Nazroo explique qu’un rapport sur les interventions des membres, hier et vendredi, sera compilé avant d’être circulé au sein de la profession. «À la fin de cette étape, nous enverrons nos recommandations aux autorités concernées», affirme le secrétaire du Bar Council.