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Suicide de Mahima: les parents réclament justice au Hindu Girls’

17 septembre 2014, 08:22

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Suicide de Mahima: les parents réclament justice au Hindu Girls’

Ils veulent que justice soit faite. Et attendent que la vérité éclate au grand jour pour prendre des mesures légales. Les parents de Mahima Joory ne souhaitent à personne ce qu’ils sont en train de vivre. Cette jeune fille de 13 ans aurait été accusée du vol d’un portable par un membre du personnel de son établissement scolaire, le Hindu Girls’ College. Le lendemain matin, soit mercredi dernier, elle s’est suicidée en se jetant dans le Bassin Bleu, à Allée Brillant.

 

Indignées par l’attitude de l’administration du collège, des élèves ont manifesté leur colère lundi. La famille de Mahima laisse entendre qu’elle soutient leur révolte. «Nous soutenons pleinement l’initiative de ces jeunes filles», laisse-t-elle entendre. Les parents de Mahima indiquent qu’ils ne veulent pas que d’autres élèves subissent les insultes ou les accusations des membres de la direction de l’école. «Il faut à tout prix que ça s’arrête. Il faut que nous mettions un terme à cela.» Ils demandent aux parents des jeunes filles qui ont déjà été victimes d’abus d’aller de l’avant pour dénoncer les coupables. «Nous sommes dans l’attente de témoignages pour pouvoir aller de l’avant. Les filles qui ont voulu témoigner sont mineures et ont dû garder l’anonymat. Mais nous voulons que les témoins se manifestent», explique Pravin Aubeeluck, un oncle de Mahima.

 

Les parents de la jeune fille, eux, sont désemparés.Ils ne comprennent pas pourquoi elle a pris cette décision. D’autant plus qu’elle respirait la joie de vivre. C’est lundi dernier, en rentrant de l’école, qu’elle avait ramassé un téléphone portable dans le bus scolaire. «Linn montre kontroler bis portab la, kontroler inn dir li gard li, kapav pou enn zelev mem sa.» La jeune fille a donc décidé de garder le téléphone pour le remettre à la direction de son établissement scolaire le lendemain.

 

Mais à l’école, rien ne s’est passé comme prévu. Ayant eu vent que Mahima Joory avait le téléphone dans son sac, la direction lui a ordonné de venir se présenter au bureau de la rectrice adjointe. «Apre ki madam la inn fouy dan so sac ek kinn trouv portab la, linn akiz li de volez.» Devant ces accusations, l’adolescente n’a pas su se défendre.

 

Un préposé du collège a alors téléphoné à sa mère pour lui demander de venir au collège dans la semaine. La mère n’a toutefois pas été informée de la situation. Ce que déplore la tante de Mahima, Veena Joory, qui indique qu’il faudrait y avoir, dans les collèges, une personne appropriée qui s’occupe de ces cas-là.

 

La mère de la jeune fille étant à l’hôpital pour une consultation, le préposé lui a donné rendez-vous le lendemain matin à 10 h 15. Mais il était déjà trop tard… Car à cette heure mercredi matin, Mahima avait déjà commis l’irréparable.

 

Le ministre de l’Education, pour sa part, ne compte pas se précipiter pour prendre des sanctions en ce qui concerne cette affaire. Contacté hier, mardi 16 septembre par l’express, Vasant Bunwaree affirme qu’il faut attendre les conclusions de l’enquête ouverte par la Private Secondary Schools Authority (PSSA) et la police. Déjà, fait-il comprendre, certains témoignages recueillis sont favorables à Padma Sewraz, la directrice du collège, jusqu’alors montrée du doigt par les élèves de l’établissement. «Avant de prendre une sanction, il faut d’abord voir s’il y a des preuves flagrantes», explique le ministre de l’Éducation.

 

Selon ce dernier, il faut avancer prudemment dans l’affaire, d’autant plus que des témoignages viennent contredire les accusations portées contre la directrice. «Des témoins disent du bien de cette dame qui est accusée. Certains disent que des fauteurs de troubles profitent de la situation pour faire du grabuge. Elle est connue comme une dame qui fait du très bon travail», ajoute le ministre. Selon Vasant Bunwaree, l’enquête de la PSSA ira «relativement vite», car le ministère apporte son aide dans l’affaire. «S’il s’avère que quelqu’un a fui ses responsabilités ou a pris des décisions qui ont fait du mal, il y aura des retombées», assure le ministre.

 

Ce dernier révèle également qu’il visitera bientôt la famille de l’adolescente, une fois qu’il aura plus d’éléments concrets en mains. Hier, ce sont les psychologues du ministère de l’Éducation qui les ont rencontrés afin de mieux s’informer de la situation.