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Goodlands: un maçon meurt écrasé sous des blocs de ciment

21 juillet 2014, 22:23

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Goodlands: un maçon meurt écrasé sous des blocs de ciment

(Mis à jour) Il n’est pas mort sur le coup. Il a même tenté de parler à ses collègues. Et soutient Frédéric André, son cousin aurait pu avoir la vie sauve s’il y avait une unité de premiers soins sur le chantier. Hier, lundi 21 juillet, Jacques Porphyre, un maçon de 30 ans, a perdu la vie lorsque deux blocs mal sécurisés sur le chantier du Goodlands Boys SSS, lui ont fracturé les côtes provoquant ainsi une rupture du coeur.

 

 

«Je n’ai pas de mots pour décrire ce que j’ai vécu», lâche Frédéric André. Le drame s’est produit vers 11 h 30, dit-il. Il déplore que ce n’est que 15 à 20 minutes après qu’une ambulance est arrivée sur place. 

 

 

La victime qui habitait Palma, Quatre-Bornes, Frédéric André et d’autres maçons travaillaient sur ce chantier depuis six semaines. Le ministère de l’Éducation a, en effet, alloué un contrat à la compagnie Marbobois Ltée pour l’agrandissement du collège.  Selon Frédéric André, son cousin était le chef de l’équipe.

 

 

Père d’un fils de 9 ans et séparé e sa femme, il travaillait de 7 h 30 à 17 heures. Hier, il montait sur un échafaudage au deuxième étage de l’école afi n de faire un coffrage lorsqu’il est tombé, causant des blocs mal sécurisés à lui tomber sur le dos.

 

 

Pris au dépourvu devant un tel accident, ses collègues n’ont pu qu’enlever les blocs. «S’il y avait une unité de first aid, je pense qu’on aurait pu sauver mon cousin. Nous, nous n’avons pas les connaissances requises pour prodiguer des soins à un blessé», déplore Frédéric André. 

 

 

C’est dans l’ambulance qu’on a tenté de faire un massage cardiaque à Jacques Porphyre, poursuit-il. Il explique que la portière de l’ambulance étant entrouverte, il a pu voir ce que faisaient les secouristes. 

 

 

Le frère de la victime, Michael Porphyre, est, lui aussi, persuadé que «s’il y avait une unité de premiers secours sur le chantier, on aurait pu (le) sauver». Plusieurs questions le taraudent. «Comment se fait-il qu’on leur a permis d’utiliser un échafaudage qui n’est pas adéquat ? Pourquoi n’y avait-il pas de sécurité sur le chantier ?»

 

 

Travaillant lui-même dans le secteur de la construction, Michael Porphyre souligne avoir suivi une formation sur la sécurité sur le lieu de travail. Il ne comprend pas pourquoi il n’y avait pas de secouriste sur place, d’autant plus que ces travaux sont entrepris par le ministère de l’Éducation.

 

 

Les obsèques se tiendront demain à Quatre-Bornes. La police de Goodlands s’est chargée de cette enquête.

 

 

Contacté hier au téléphone pour un commentaire, Shakeel Mohamed, ministre du Travail, explique que les mesures de sécurité sur les chantiers dépendent, en fait, de plusieurs paramètres. «Cela dépend de la taille de la compagnie, si cette compagnie  a un health and safety officer à plein temps ou non, entre autres», déclare-t-il.

 

 

Il explique que c’est ce matin qu’il recevra le rapport concernant cet accident du travail et qu’il ne peut donc s’engager à plus de commentaires.