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Autopsies

Ces cas compliqués qui ont retenu l’attention

8 octobre 2023, 12:30

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Ces cas compliqués qui ont retenu l’attention

Alors que le flou plane toujours sur le cas de Khatiba Goburdhun, d’aucuns affirment que le travail médico-légal dans cette affaire n'aurait pu aboutir à une autre conclusion avec les éléments de l'enquête fournis. D’ailleurs, on explique que les autres affaires complexes du médecin légiste sont déjà devenues des «classiques».

Dans l’affaire Soopramanien Kistnen, l’autopsie avait conclu à une mort suite à l’inhalation de fumée. Cependant, lorsque la Dr Shaila Parsad Jankee a déposé, elle avait confirmé que c’était un cas de strangulation. Pour rappel, elle était partie sur les lieux lorsque le cadavre a été découvert, mais, par la suite, c’est un autre médecin légiste qui avait fait l’autopsie. «Il ne faut pas oublier qu’en cour, c’est elle qui s’était démenée pour présenter des photos prouvant clairement ce qu’elle avançait à la magistrate. Ces photos, prises par la police, n’étaient pas dans le dossier original pour une raison qu’elle ignorait. Mais elle a tout fait pour que ces clichés, qui prouvaient clairement que Soopramanien Kistnen n’était pas mort par asphyxie, soient produits», avance une source proche de l’enquête.

D’ailleurs, à l’époque déjà, dans les milieux de l’enquête, certains avançaient que les preuves n’avaient pas été collectées car elle n’a pas demandé aux policiers de le faire. «On voit mal comment le médecin légiste peut demander aux policiers de faire leur travail. Limem bizin fer lanket aster?» ironise-t-on, réitérant l’importance pour le légiste de visiter le lieu du crime. Il n’y a pas que cela. Dans le cas du petit Ayaan, l’autopsie pratiquée par la Dr Shaila Parsad Jankee avait démontré que l’enfant était battu. Cependant, il avait été décidé que les photos étayant cette théorie n’allaient pas être produites en cour pour ne pas influencer le jury. Il a alors fallu que la spécialiste explique, sans tomber dans le gore et en restant impartiale, ce qu’elle a constaté sur le cadavre à la cour afin que le jury se fasse une idée.

D'autres problèmes se posent également : les conditions dans lesquelles les autopsies sont pratiquées à Maurice. Certes, des fois, même sur un cadavre en décomposition avancé, il est possible de déterminer la cause du décès. Il y a une dizaine d’années, ceux qui s’en souviennent parlent d’un corps découvert dans une maison abandonnée. Il s’agissait d’un toxicomane, découvert après plusieurs jours. Malgré l’état du cadavre, l’autopsie pratiquée par la médecin légiste avait établi la cause du décès, car les os étaient fracturés. Ailleurs, dans le monde, souvent, les cadavres sont passés aux rayons X pour y voir plus clair. Mais à Maurice, cette pratique n’est pas répandue, et les légistes, avec la pratique, parviennent à déceler ces types de fractures sans les appareils. Dans ce cas, deux suspects avaient été appréhendés.

«De toute façon, même dans le cas où la cause du décès est indéterminée, celui ou celle qui fait le rapport d’autopsie doit aller s’expliquer en cour. Ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère», rappellent des sources policières.