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Infrastructures: chantiers balisés

Des chantiers qui changent la vie des citoyens. Une fois les inconvénients de la construction passés, routes, flyover et metro ont un impact sur notre quotidien. Des usagers témoignent. A commencer par le Verdun bypass, la dernière route inaugurée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, la semaine dernière. 

Le nouveau troncon Verdun bypass : une libération enfin !

On ne va pas bouder notre plaisir. Habitant à Bonne-Veine sur la route du village de l’Espérance, j’ai pesté pendant des années du calvaire quotidien que représentait la route du rond-point de Quartier-Militaire à St.-Pierre. Plus de 40 minutes pour couvrir quelques kilomètres avec deux énormes goulots d’étranglement : Alma et Dagotière. Cette situation était un stress permanent à l’aller comme au retour. Elle a contribué à me pousser à la retraite tellement elle était devenue intenable. Pour arriver à Port-Louis à 8h30, il fallait quitter Quartier-Militaire à 6h45 pour éviter le gros du trafic. Or le nouveau tronçon Alma/Côted’Or est venu décongestionner tout ce trajet. Dorénavant, ceux qui avaient l’obligation de passer par Verdun pour rallier Côted’Or et éventuellement prendre la direction de Rose-Hill ou le Sud sur la M3, empruntent le nouveau tronçon libérant ainsi l’ancienne route Alma/Verdun pour ceux en direction de St.-Pierre. Cela fait un gros lot de véhicules, spécialement les poids lourds qui ralentissaient considérablement la fluidité de la circulation. En trois occasions, à 9 heures, j’ai fait le trajet Quartier-Militaire/Verdun en moins de 15 minutes ! Et si l’on veut éviter le bouchon Helvétia/Moka/MGI, il est conseillé de passer par le tronçon Verdun/Wellkin.

Budget 2023-2024: tour de l’île des projets annoncés

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a annoncé, dans son discours du Budget 2023-24, que Rs 3,4 milliards seront allouées à la «modernisation et l’extension de notre réseau routier sur 60 km».

Pour faciliter l’accès à Port-Louis

  • Le nouveau Quay D Flyover est opérationnel depuis le mois de mai.
  • Rs 360 millions sont allouées pour l’achèvement de l’A1-M1 reliant Coromandel à Sorèze d’ici fin décembre 2023.

Les ponts

  • Des ponts aériens à Wooton, Terre-Rouge, Ébène et Saint-Pierre sont prévus d’ici août 2024. 
  • Le Pont Bruniquel, Baie-du-Tombeau sera amélioré d’ici août 2024.
  • L’amélioration des ponts à Rivière-du-Rempart, Bel-Ombre, Grande-Rivière-Nord-Ouest, Sainte-Croix et Pont Rouge sont annoncés.

Les «bypass»

Si le bypass de Verdun est opérationnel depuis la semaine dernière, d’autres sont attendus. Celui de Bois-Chéri est prévu d’ici janvier 2024. Il y en aura aussi à Hermitage et Flic-en-Flac.

Les routes

  • Un flyover pour l’autoroute M1 à La Vigie est annoncé.
  • Des travaux d’amélioration de la route B28 de Bel-Air à Beau-Champ sont prévus d’ici avril 2024.
  • Une route reliant La Vigie, La Brasserie et Beaux-Songes est programmée d’ici octobre 2024.
  • Cinq routes routes reliant la M1 à la M3 à Hillcrest, La Laura à Morcellement VRS L’Avenir, Rivière Baptiste à La Laura, Dagotière à Alma et Alma à La Valette sont annoncées.
  • L’amélioration de la route Holyrood à Vacoas.
  • L’amélioration de la route de Savanne.

Pistes cyclables

«Le vélo n’est pas seulement un moyen de transport écologique, il favorise également un mode de vie plus sain», a déclaré le ministre des Finances. Il a annoncé que de nouvelles routes, notamment celle reliant La Vigie-La Brasserie et Beaux-Songes, les bypass de Verdun, Saint- Pierre et Bois-Chéri, ainsi que la route de Savanne, comprendront des pistes cyclables.
 

Grande-Rivière-Nord-Ouest: ne dérangeons pas le Donjon Saint-Louis sur la colline

<figure class="image"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/grande-riviere-nord-ouest.jpg" width="620" />
	<figcaption>Les travaux s&rsquo;approchent dangereusement de la structure classée patrimoine national en haut de la colline. C&rsquo;est la crainte exprimée par un défenseur du patrimoine.</figcaption>
</figure>

<p><strong>Tout-à-l&rsquo;égout: un chantier qui &laquo;s&rsquo;approche trop près d&rsquo;un patrimoine national&raquo;</strong></p>

<p>Signal d&rsquo;alarme. Juste après l&rsquo;entrée de Canal Dayot et le pont de Grande-Rivière-Nord-Ouest, les pelleteuses ont inquiété un défenseur du patrimoine. Ses craintes &ndash; formulées dans un courriel envoyé au <em>National Heritage Fund</em> (NHF) il y a deux semaines &ndash; c&rsquo;est que les pelleteuses s&rsquo;approchent trop près d&rsquo;un vestige historique classé patrimoine national. &laquo;<em>Je voudrais souligner que les travaux d&rsquo;extension de la route qui passe près du Donjon Saint-Louis sont à environ cinq mètres des fondations de cette fortification qui date de la période française. Cela pourrait poser un sérieux problème à l&rsquo;intégrité de cette structure en pierres&raquo;,</em> écrit le défenseur du patrimoine (qui a souhaité rester anonyme) au NHF. Avant d&rsquo;encourager l&rsquo;institution gardienne du patrimoine national à faire une visite des lieux.<br />
	Du côté du NHF, on indique que, <em>&laquo;nous sommes au courant de ce chantier de tout-à-l&rsquo;égout. Il y a déjà une surveillance régulière qui est en place. Une visite des lieux s&rsquo;est déroulée il y a deux semaines. Il y en aura d&rsquo;autres. Les craintes exprimées ne sont pas fondées&raquo;.</em></p>

<p><strong>Donjon Saint-Louis, fortification de l&rsquo;époque française</strong></p>

<p>Sur la colline qui donne sur l&rsquo;estuaire de la grande rivière se trouvent des fortifications de l&rsquo;époque française. Le Donjon Saint-Louis, aussi désigné comme Fortin Saint-Louis, Bastion Conti ou Batterie Montaudevert a été construit entre 1729 et 1734. Le site a été classé patrimoine national en juin 1958. Ce donjon, ou cette batterie servait à défendre l&rsquo;entrée de Port-Louis par Grande-Rivière-Nord-Ouest. Selon les documents disponibles, en 1759, les lieux étaient armés de trois canons. En 1810, année de l&rsquo;arrivée des Anglais, il y en avait deux.<em> &laquo;La structure de ce fortin, entouré de trois parapets autour d&rsquo;un petit poste au sommet, est unique à Maurice. A l&rsquo;arrière, il y avait une petite réserve pouvant contenir 40 barriques de poudre. En 1837, il y avait encore une caserne en pierre au toit en bardeaux.&raquo; </em>L&rsquo;aqueduc du Canal Dayot qui alimentait Port-Louis en eau passe derrière le Donjon Saint-Louis. Au cours de l&rsquo;année financière 2018- 2019, un nettoyage du site &ndash; laissé à l&rsquo;abandon &ndash; avait eu lieu. Des aménagements avaient aussi été mis en place pour faciliter l&rsquo;accès des visiteurs.</p>

<p><strong>À la fin de l&rsquo;année: Le pont de Grande-Rivière-Nord-Ouest sera agrandi</strong></p>

<p>Au ministère des Infrastructures nationales, on indique qu&rsquo;un nouveau chantier s&rsquo;ouvrira &laquo;<em>d&rsquo;ici la fin de l&rsquo;année&raquo;</em>, dans cette région de Port-Louis. Il s&rsquo;agira de travaux d&rsquo;agrandissement du pont de Grande-Rivière-Nord-Ouest. D&rsquo;ici là, il faudra d&rsquo;abord s&rsquo;occuper des tuyaux qui passent sous le pont actuel. <em>&laquo;Pour ce projet design &amp; build, tout sera fait pour respecter la structure&raquo;</em>, indique-t-on.</p>


Expérience vécue: Prendre le bus, triste voyage dans le temps

Dès 7 h 20, à l’arrêt d’autobus de Saint- Julien Village, dans l’Est de l’île, c’est la cohue. L’abribus – vieux, rouillé et peint en orange, avec des toiles d’araignées accumulées par manque d’entretien et un toit qui coule – est insuffisant pour accueillir les usagers. Chaque minute est comptée, personne ne veut rater le bus. Dans le matin plutôt froid, voici le bus de la ligne n° 106. Direction la capitale.

Plus que quelques places libres. Quelques arrêts plus tard, le bus est bondé. Comme il roule plutôt lentement, regarder régulièrement sa montre devient une habitude. La musique aide à calmer l’esprit pendant le trajet, tout en admirant le beau paysage à travers la fenêtre. Une heure plus tard, un arrêt sur l’autoroute à Terre-Rouge, avant le rond-point. Les passagers qui étaient confortablement vêtus de leur pull d’hiver ouvrent les vitres, car la chaleur est accablante. On ne dirait pas que c’est l’hiver dans cette région.

À un moment donné, le chauffeur du bus éteint le moteur au milieu du trafic. On avance pouce par pouce dans le bouchon. C’est à 9 heures que le bus atteint le centre-ville, plus d’une heure et demie après avoir quitté Saint-Julien Village.

17 heures, la gare du Nord est animée. Le bus en direction de Flacq quitte la gare avec peu de passagers, l’heure de pointe est passée. Mais il faut compter un quart d’heure pour que l’autobus sorte de la gare. On arrive à destination à Saint-Julien Village vers 18 h 30, au moment où la baisse de température se fait sentir, à l’heure où une atmosphère maussade et noire s’installe. C’est la solitude à l’arrêt d’autobus, à l’exception des quelques automobiles circulant sur la route principale. Un membre de la famille m’attend pour s’assurer que je ne risque rien en marchant vers la maison.

Flash-back. C’était il y a dix, 13, voire 15 ans. J’étais une élève qui faisait ce trajet chaque matin. Ma mère, salariée dans la capitale à l’époque, était aussi parmi les passagers de la ligne 106. Plus d’une décennie plus tard, mes études secondaires et supérieures terminées, et maintenant salariée, j’emprunte le même trajet avec les mêmes inconvénients. La jeune citoyenne que je suis se demande : qu’est-ce qui a changé ? L’avènement des technologies, des nouveaux médias. L’évolution du transport grâce au projet Metro Express qui traverse les villes et va jusqu’à Réduit.

Pendant ce temps, nous avons vieilli d’une dizaine d’années. Si nombre de ceux qui se trouvaient aux arrêts de bus sont toujours là, beaucoup ont pris leur retraite. Pour nous usagers usés, du transport est resté inchangé. Entre chaleur torride et humidité de l’été, hiver rude et saison pluvieuse, nous devons encore nous inquiéter d’arriver en retard au travail chaque jour après nous être pressés de prendre l’autobus. Comme si rien n’avait changé.

Métro by night: alternative payante au trafic

<figure class="image"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/reportage_metro.jpg" width="620" />
	<figcaption></figcaption>
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<p>Dessinés parmi les arbres, ils se dressent entre lumières et sons. Depuis 2019, Mauricio en a vu du chemin. C&rsquo;est en octobre 2019 que, pour son premier trajet, il quitte le dépôt de Richelieu avec, à son bord le Premier ministre et des invités, et emprunte le tracé jusqu&rsquo;à Rose-Hill. Depuis, beaucoup d&rsquo;eau a coulé sous les ponts ; et en quatre ans, le tram couvre toutes les villes jusqu&lsquo;à Réduit avec un voyage qui ne s&rsquo;arrêtera pas de sitôt.</p>

<p>Il est 18 h 30, jeudi, à la station de métro de Port- Louis. Alors qu&rsquo;un tram se dirige vers la nouvelle station Place d&rsquo;Armes, un autre repart déjà vers Rose-Hill avec des passagers les uns plus pressés que les autres de regagner leur domicile. Nous croisons Yadav qui n&rsquo;aura le temps d&rsquo;échanger que quelques mots avec nous, juste le temps de taper sa carte sur la machine avant de gagner le tram. <em>&laquo;J&rsquo;ai laissé ma voiture à la maison aujourd&rsquo;hui. J&rsquo;ai fait tout le trajet en tram depuis Beau-Bassin car je bosse dans la capitale. Ce matin en me préparant, j&rsquo;ai écouté l&rsquo;info trafic à la radio et j&rsquo;ai compris que le trafic ne serait pas très commode. Comme je sentais que j&rsquo;étais déjà un peu en retard, j&rsquo;ai décidé d&rsquo;emprunter la voie rapide et hop ! J&rsquo;étais&nbsp;dans le métro.&raquo; </em>Un choix qui s&rsquo;est avéré payant pour lui.</p>

<p>Davina Ramsaran- Durgadoo abonde dans le même sens. &laquo;Pour moi, à n&rsquo;importe quel moment, c&rsquo;est très avantageux. J&rsquo;ai une station à quelques pas de chez moi. Donc, ça m&rsquo;arrange aussi énormément, pour être à l&rsquo;heure à tous mes rendezvous, même si le métro s&rsquo;arrête à 19 heures&raquo;, confie cette habitante de Quatre-Bornes de longue date. Elle ajoute que l&rsquo;aspect sécurité n&rsquo;a pas été oublié. En effet, les stations de métro sont toutes bien éclairées en soirée. Les lumières ne manquent pas et cela, dans toutes les stations de métro de Port-Louis à Curepipe.</p>

<h2>Soutenir &laquo;lakiltir&raquo;</h2>

<p>Nous allons plus loin, aux stations de Coromandel, Beau- Bassin et Vandermeersch, où nous arrivons pile-poil après le départ du dernier tram de 19 heures. Les derniers passagers descendent et prennent la route pour chez eux. À la station, hormis les agents de Metro Express, on aperçoit des agents de sécurité en noir de la compagnie Edmond Security, ainsi qu&rsquo;un policier. Chose que les passagers apprécient. Hailey Rose quitte le tram et&nbsp;s&rsquo;apprête à rentrer chez elle. Nous allons échanger quelques mots avec elle.<em> &laquo;Mo fek sorti parti Port-Louis mem la. Sa bann ler la larout mari bloké. Monn pran métro. Monn rant Port-Louis dan mwins ki 30 minit dépi Rose-Hill siouple&raquo;</em>, nous dira-t-elle. François, qui est musicien, voit un plus loin pour le tram. <em>&laquo;Si Port-Louis vinn kapital lakiltir ek Côted&rsquo;Or! Métro kapav vinn enn pion inportan pou véikil bann melomann san pran volan.&raquo;</em></p>

<p>Hormis la facilité de transport, il est indéniable que l&rsquo;implantation du métro dans la vie des Mauriciens et dans certaines régions a redonné vie à certaines activités, à des infrastructures et aussi à ce que beaucoup appellent la<em> night life</em>. En plusieurs occasions, Metro Express a étendu ses heures d&rsquo;opération pour faciliter le déplacement vers la capitale pour divers événements, comme aujourd&rsquo;hui, ou le métro s&rsquo;arrêtera vers 22 h 30 afin de permettre le déplacement vers la capitale pour le Festival du Livre.</p>

<p>Le métro compte gagner d&rsquo;autres régions ; donc embarquement immédiat et <em>&laquo;pa bliyé trap bann bar zonn pou zot sékirité !!!&raquo;</em></p>

Urban Terminals: les autres villes en attente

Après Port-Louis, quelle ville verra son terminal urbain sortir de terre en premier ? «Cela va se jouer entre Rose-Hill et Vacoas», indique-t-on au ministère des Collectivités locales. Alors que les appels d’offres dans les différentes villes ont été relancés, faute de satisfaire les critères des autorités.

Dans le cas du Vacoas Urban Terminal, l’appel d’offres a été relancé le 6 avril dernier. Il prendra fin le 5 juillet. Un précédent appel d’offres avait vu l’allocation du contrat au consortium Laxmanbhai/Manser Saxon l’an dernier, pour environ Rs 4 milliards. Un contrat résilié par la suite. «Le nouvel appel d’offres comporte de nouvelles spécifications», indique-t-on au ministère des Collectivités locales.

À Rose-Hill, le scénario se répète. Un premier appel d’offres lancé en 2018 est annulé. Un deuxième appel d’offres – où la location à bail est moindre- a à nouveau été annulé. Pour être relancé à nouveau l’an dernier.

À Quatre-Bornes, l’appel d’offres pour Design, Build, Finance, Manage, Maintain and Operate l’Urban Terminal a été étendu au 17 août.

Les Urban Terminals sont un «projet de modernisation des villes depuis 2015/2016», rappelle-t-on au ministère des Collectivités locales. Le concept d’Urban Terminal, «à Port-Louis c’est un coup d’essai, coup de maître. Face au succès enregistré dans la capitale. Linn vinn enn plas kot dimounn anvi alé. Nous voulons répliquer cela dans les autres villes».

Le métro est arrivé jusqu’à la Place d’Armes – une station temporaire - depuis le début de l’année. Mais il n’entre pas encore Place de l’Immigration. Tout dépend du feu vert de l’Unesco parce que le futur Immigration Urban Terminal se trouve dans la zone tampon de l’Aapravasi Ghat, classé patrimoine mondial. «Nous ne traitons pas directement avec l’Unesco. Cela passe par son consultant, EcoAfrica, qui défend le dossier», indique-t-on au ministère des Collectivités locales.