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Sécurité des données: à quoi servira la nouvelle carte d’identité ?

25 mars 2023, 18:00

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Sécurité des données: à quoi servira la nouvelle carte d’identité ?

Faute d’une annonce officielle, complète et détaillée du gouvernement, c’est le document que Roshi Bhadain a remis aux journalistes la semaine dernière qui fait office de référence et qui explique les fonctions de la carte d’identité qui remplacera l’actuelle d’ici la fin de l’année. Conclusion : la nouvelle carte remplira les fonctions que l’actuelle n’a pu remplir. 

Quand elle avait été présentée il y a plus de dix ans, la carte d’identité actuelle était décrite comme une «one-stop solution». Elle devait contenir les données médicales, le permis de conduire, et interagir digitalement avec bien d’autres services de l’Etat. Or, avec l’interdiction sur ordre de la Cour suprême de stocker les données biométriques, et l’interdiction de déployer des «Secure Access Modules» (un lecteur qui serait capable de décrypter le contenu d’une carte et qui serait utilisé par les services privés (banques), et publics (hôpitaux)), la carte d’identité actuelle n’a quasiment aucune fonction numérique. 

Dix ans après, le gouvernement de Pravind Jugnauth – le même citoyen qui avait contesté les violations constitutionnelles de la carte actuelle – s’apprête à déployer une nouvelle carte qui sera dotée des fonctions que la carte actuelle n’a pu remplir. Officiellement, Pravind Jugnauth a expliqué en 2021 que «the usual lifetime of such IT equipment is between five to seven years. Hence, after almost eight years of operation, it has become necessary to revamp the existing MNIC system as the current hardware and software of the whole system will soon reach their end-of-support and end-of-life». 

Ce que conteste, Ish Sookun, informaticien qui avait témoigné dans le procès intenté par Rajah Madewo (un autre contestataire de la carte actuelle) en 2013. «Une mise à jour du hardware, du système d’exploitation, et du logiciel est toujours possible. Il y a une différence entre ‘end-of-support’ et ‘end-of-life’». Autre raison invoquée par le gouvernement: la carte actuelle est devenue falsifiable. Toujours selon Pravind Jugnauth, entre 2017 et 2022 il y a eu six cas d’usurpation. «Rs 300 millions, voire potentiellement Rs 1,2 milliard pour ça, c’est cher payé», analyse Ish Sookun, qui ne dément cependant pas le potentiel de la nouvelle carte. «Le gouvernement a fait des efforts dans le domaine numérique avec son «Government Online Centre». Il serait logique qu’il franchisse un nouveau palier avec une carte qui épouserait son système. Mais comment compte-t-il s’y prendre en respectant les jugements de la Cour suprême et le comité des droits de l’Homme des Nations Unies ? J’ai un doute.»

Le doute d’Ish Sookun est en effet permis. Car une des fonctionnalités de la prochaine carte, c’est le «Digital Remote ID Proofing». En termes simples, si vous n’avez pas votre carte sur vous, vous pouvez vous prendre en photo en mode selfie, et une application en ligne gérée par les autorités va certifier votre identité. Du coup, la question qui en découle : le gouvernement compte-t-il stocker les données biométriques des citoyens pour ce service ? Si oui, ce serait illégal au vu des jugements cités plus haut.

C’est le consortium Thalès-Harel Mallac qui a obtenu le contrat pour $ 8,1 millions. Mais selon Roshi Bhadain.

Harel Mallac: aucun paiement de Rs 27 millions vers Singapour

<p>Suivant les allégations de Roshi Bhadain sur ce projet, à l&rsquo;effet qu&rsquo;un pot-de-vin de Rs 27 millions allait être payé à un ministre via une entité à Singapour, Harel Mallac Technologies (HMT) avait demandé à KPMG d&rsquo;enquêter. Dans un communiqué émis jeudi, HMT cite des extraits du rapport de KPMG, notamment que <em>&laquo;aucun paiement de Rs 27 millions n&rsquo;a été earmarked, pour être payé à des sous-contracteurs via un compte bancaire à Singapour&raquo;</em>. KPMG note aussi que tous les paiements aux sous-contracteurs sont justifiés. Ces extraits du rapport de KPMG rendus publics visent à mettre fin à des semaines de polémique et de spéculations autour de ce pot-de-vin allégué.</p>