La configuration de la prochaine bataille électorale commence à se préciser. Elle n’est pas fixée dans le marbre, elle pourrait même changer de contour mais nous pouvons déjà lire les stratégies qu’elle sous-tend. Il apparaît de plus en plus clairement que l’opposition bataillera en ordre dispersé. Deux blocs distincts se profilent : d’un côté ceux qui constituent l’entente de l’Espoir (MMM, PMSD, RM de Nando Bhoda), de l’autre, le regroupement d’une foule de mouvements protestataires qui s’agrippent à ce qui ressemble à une entente tacite Ramgoolam-Laurette.

Les deux camps cachent des contradictions qui pourraient, au moment des vraies négociations, les déstabiliser durablement. Je ne vois pas, par exemple, comment Ramgoolam et Bhadain régleront leur contentieux. D’autre part, plusieurs dirigeants des partis contestataires sont plutôt sensibles au slogan «Ni Pravind Ni Navin». S’ils restent fidèles à ce positionnement, ce camp implosera. Mais ces dirigeants pourraient changer de posture, estimant que le relatif succès des manifestations auprès d’une partie de la population, et auxquelles a participé le Parti travailliste, réhabilite Ramgoolam en quelque sorte. Dans le camp des partis traditionnels, le feu couve sous la cendre. Au MMM, en particulier, une sinistrose aiguë s’est emparée de plusieurs dirigeants. Elle pourrait les pousser à des décisions radicales qui affaibliraient le parti déjà à bout de souffle. Sale temps pour le changement !