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[Vidéo] Agalega: pas de base militaire, Monsieur le PM ?

20 septembre 2022, 17:00

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[Vidéo] Agalega: pas de base militaire, Monsieur le PM ?

Des bâtiments. Encore et encore. Leur nombre et envergure à mesure que leur construction touche la phase finale, impressionnent. Mais, ils soulèvent surtout à nouveau la question fondamentale : pendant combien de temps encore, le Premier ministre Pravind Jugnauth continuera à nier – comme il l'a fait plus d'une fois sous le couvert de l'immunité parlementaire – l'installation d'une base stratégique indienne à Agalega?

Ainsi, après la piste d'atterrissage de 3 km de long et 60 mètres de large couvrant la moitié de l'île du Nord de cet archipel de seulement 260 habitants (Statistics Mauritius), c’est au tour des infrastructures connexes d'interpeller. 

C'est ce qu'on constate sur ces images exclusives que nous a fait parvenir, hier, lundi 19 septembre, un Agaléen, lui-même estomaqué par l'envergure de ces installations indiennes. Des travaux sur sa terre natale où lui comme tous les autres locaux ne sont pas à ce jour toujours pas propriétaires terriens mais où sortent du sable des infrastructures indiennes puisqu'elles sont financées entièrement par la Grande péninsule et qui mobilisent des milliers de travailleurs indiens. 

Sur une vaste étendue de sable bulldozée, entre les quelques rares cocotiers non sacrifiés encore, on y distingue des chambres-froides, un entrepôt de bouteilles de gaz, une tour de contrôle déjà peinte en blanc et un impressionnant hangar qui pourra sans aucun nul doute accueillir de gros porteurs autres que des B737 et des A321. 

Puis, comment rater cet autre bâtiment avec le haut peint tout en... orange dont la fonctionnalité n'est qu'une question de temps. En sachant par ailleurs, comme c'est ressorti à l'Assemblée nationale, que l'aéroport d'Agalega sera aussi doté d'un terminal passagers (certainement pas destiné aux touristes puisqu'il n'y a ni hôtel ni chambre d'hôtes là-bas) et d'une unité de dessalement. 

Au fur et à mesure qu'Agalega se transforme avec des images qui parlent d'elles-mêmes, il va sans dire que l'Inde n'a pas injecté Rs 8,8 milliards (financement non final) dans des travaux qui lui facilitent, de facto, un accès aérien et maritime à cet avant-poste stratégique dans l'océan indien ou cette «soft base», comme l'appelle un fonctionnaire de la Grande péninsule, rien que pour les beaux yeux des gouvernants de son pays-ami.  

Après tout, la logique veut que s'il n'y avait rien à cacher, l'accord entre l'Inde et Maurice (avec l'ensemble du projet revu et modifié en 2015), n'aurait pas été classé secret d’État, tout comme la clause de confidentialité qui le régit. Les travaux n'auraient, non plus, été exemptés de l'Environnement Impact Assessment.