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Expulsion: la nouvelle approche du speaker

27 novembre 2021, 12:00

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Expulsion: la nouvelle approche du speaker

Un échange des plus musclés entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et Paul Bérenger, ex-Premier ministre, qui se termine par une expulsion de ce dernier de la Chambre, c’est ce qui s’est passé hier après-midi. Ce ne sera sans doute pas la dernière fois si on tient compte de la forte personnalité des deux politiques. Cependant, ce qui a crevé l’écran, c’est le moment où le président de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, a imposé son autorité par l’expression «I am on my feet» prélude à une expulsion. On a vu un speaker qui agissait en totale harmonie avec son autorité. Pas l’impression de quelqu’un qui attend avec impatience que cela tourne au vinaigre pour donner à des députés récalcitrants leurs marching orders. Il n’a pas eu recours à une suspension du déroulement des travaux de l’Assemblée pour appliquer son autorité. 

Après avoir obtenu ses marching orders, Paul Bérenger a pris tout son temps pour ramasser ses affaires. Aucun policier ne s’est déplacé pour faire montre d’autoritarisme exagéré. Bref, on était loin de ces scènes de confusion où l’administration des sanctions plaçait la destination Maurice au rang des pays d’un autre temps. Après le départ de Paul Bérenger de la Chambre, le speaker a demandé à Pravind Jugnauth de poursuivre son intervention. 

Le Premier ministre résumait, en deuxième lecture, les débats sur le Criminal Code (Amendment) Bill. Ce projet d’amendement qui a revêtu son statut d’une loi à part entière hier criminalise toute initiative visant à produire, distribuer, fournir ou assurer le service de vente de toute forme de pièces de monnaie, de timbres, de cartes géographiques ou tant d’autres types de documents ou d’objets qui implique l’intervention d’une puissance étrangère et qui fait circuler des informations erronées par rapport à la souveraineté de la république de Maurice sur une quelconque partie de son territoire. 

Les échanges musclés entre Pravind Jugnauth et Paul Bérenger se sont manifestés lorsque Pravind Jugnauth a révélé que lors d’un comité composé de parlementaires des deux côtés de la Chambre portant sur les initiatives devant permettre à Maurice d’obtenir sa souveraineté sur l’archipel des Chagos, Paul Bérenger aurait dit, sur un ton sarcastique, que le pays obtiendrait à peine une dizaine de votes en sa faveur. La protestation de Paul Bérenger a pour origine une disposition selon laquelle les débats qui ont eu lieu au sein de ce comité devaient rester confidentiels.