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Inondations: à qui la faute?

29 avril 2021, 16:15

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Inondations: à qui la faute?

Une grande partie de l’île vit un véritable cauchemar depuis quelques jours sous des pluies diluviennes, surtout les villages du Sud qui se noient sous des tonnes d’eau. C’est dans ces moments-là qu’on constate l’absence de drains dans certaines régions ou un manque d’entretien là où il y en a.

Colère, frustration et dégâts. Les intempéries ont touché plusieurs régions du pays causant des inondations et accumulations d’eau. C’est la moitié sud du pays qui est concernée, dont les villages du Sud et les localités du plateau central. Les villages les plus touchés sont Souillac, Surinam, Chemin Grenier, Chamouny, Nouvelle-France, Grand-Bois, Rose-Belle, Mare-d’Albert, Bois-des-Amourettes, Vieux Grand-Port, Ferney, Anse Jonchée, Rivière-des-Créoles, Petit-Bel-Air, Blue-Bay et Mahébourg. Des régions de Curepipe, à savoir Forest-Side, 16e Mille, Mon-Bois, ont aussi été affectées depuis une quinzaine de jours par les pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations et des accumulations d’eau.

Ce qui interpelle c’est que les épisodes de flash floods sont plus fréquents sur l’Est, le plateau central, le Sud-Est et le Sud. Les régions mentionnées ont en- registré une pluviométrie anormalement forte de l’ordre de 100 mm voire presque 200 mm en 12 heures ou 24 heures. Une première explication serait le changement climatique où la majeure partie de la saison estivale a été relativement sèche. Mais les phénomènes météorologiques combinants ont provoqué des averses orageuses et localement fortes.

Ces flash floods ont provoqué les crues des rivières et des accumulations d’eau dans les zones résidentielles et ont endommagé les plantations. Ce qui interpelle, c’est la montée soudaine des eaux pluviales qui a pris par surprise plusieurs régions copieusement arrosées depuis une quinzaine de jours. Et les pluies de ces derniers jours ont causé une saturation d’absorption.

Ces inondations ont été notées dans les quelque 70 localités et régions connues comme des zones à très hauts risques inondables et hauts risques inondables. Ce sont des régions qui souffrent le plus lors des intempéries à cause de la topographie, les constructions illégales, le manque d’infrastructures adéquates et aussi l’incivisme.

La Land Drainage Authority (LDA) est responsable d’identifier les zones inondables et de planifier les travaux pour réduire l’impact de ces flash floods. Notamment grâce à des drains adéquats pour évacuer l’excédent d’eau. Sauf que ces travaux sont confiés à des entrepreneurs privés. Les travaux sont réalisés selon un calendrier et se heurtent à des difficultés comme le retard dans l’allocation des contrats dans une centaine de cas comme l’indique le rapport de l’Audit 2019-2020.

Les Mauriciens victimes d’inondations souhaitent plus de drains et de plans adéquats pour évacuer l’eau pluviale vers des canalisations performantes comme des «cut off drains» et des «storm drains». Il y a aussi l’incivisme, avec les détritus qui bouchent les drains, la mauvaise planification des canalisations, les développements fonciers dans certains endroits et des empiètements sur des drains naturels.

À ce jour, un Digital Elevation Model est en préparation au niveau de la LDA pour avoir toutes les données topographiques et hydrologiques afin de faire des prévisions lors des inondations. Même si la liste des 48 zones hautement à risques existe de- puis longtemps, des travaux se font au fur et à mesure dans ces régions.

Le cube satellite Mir Sat1, mis en orbite récemment, va pouvoir envoyer des don- nées en temps réel sur les inondations dans le pays, permettant ainsi aux autorités de réagir rapidement.

Le Nord, l’Est et le plateau central ont également été touchés hier soir.