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Budget 2021-2022: une synergie public/privé pour relancer l’économie

20 avril 2021, 20:22

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Budget 2021-2022: une synergie public/privé pour relancer l’économie

Les discussions en vue du budget 2021- 2022 visent à mettre dans le coup tous les partenaires sociaux pour relancer l’économie. Business Mauritius estime que trois principaux axes d’action sont nécessaires : un partenariat étroit public-privé, un renforcement de la résilience économique et un modèle favorisant un développement durable et inclusif.

Avec une pandémie dont les effets n’ont pas encore dit leur dernier mot, Business Mauritius, qui regroupe les acteurs clés de l’économie mauricienne, ne veut prendre aucun risque. Ce risque, dans les circonstances actuelles, consisterait à négliger l’importance d’une étroite collaboration entre le gouvernement et les partenaires sociaux, dans le but d’identifier des solutions durables pour résoudre les nombreuses difficultés provoquées par cette seconde vague du Covid-19. D’où sa proposition pour l’institution d’un groupe conjoint secteurs public et privé pour travailler sur la relance économique. Ce travail de fond devrait ainsi aboutir à un plan de développement économique, véritable feuille de route en matière de politique économique pour les années à venir.

Pour permettre au pays d’entamer la relance des activités économiques dans le cadre de la présentation prochaine du Budget 2021- 2022, Business Mauritius estime que l’attention devrait s’articuler autour de trois principaux axes d’action. Il s’agit de la relance économique, du renforcement de la résilience économique et du développement durable.

Les détails de l’approche de Business Mauritius pour l’exercice budgétaire 2021- 2022 sont contenus dans son «Budget Memorandum» remis au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, vendredi dernier. Rien de nouveau pour le ministre car les dirigeants de Business Mauritius lui avaient déjà fait part de leurs propositions lors d’une rencontre le mercredi 14 avril.

Parmi ces trois axes, c’est le renforcement de la résilience économique, facteur indispensable pour assurer la relance des activités économiques, qui contient le plus grand nombre de propositions, soit sept au total, contre quatre pour l’axe relance économique et deux pour sur le développement durable. Les mesures, dont l’objectif vise à assurer la résilience économique, concernent la nécessité :

  • de préserver et de développer l’employabilité ;
  • de bâtir un environnement des affaires moderne, prévisible et résilient avec des institutions renforcées et une meilleure collaboration entre les secteurs public et privé pour combattre la corruption ;
  • d’œuvrer dans le sens d’une transition énergétique en augmentant la part des énergies renouvelables dans la production d’énergie électrique, une démarche susceptible de déboucher sur la création de plus de 3 500 emplois d’ici 2030. Le passage des énergies fossiles aux sources renouvelables devrait permettre, à terme, de produire 100 % d’énergie propre, entre autres ;
  • de favoriser la transformation des cliniques privées en centres médicaux spécialisés et dans le même souffle avoir recours à des amendements aux lois existantes susceptibles de rendre possible la mise en place de nouvelles activités ;
  • de mettre à exécution un plan d’action pour stimuler l’enseignement supérieur pour attirer davantage d’étudiants étrangers dans les universités et autres établissements d’enseignement tertiaire à Maurice ;
  • d’entreprendre la recherche préclinique, un secteur considéré comme ayant un fort potentiel et qui peut facilement être introduit à Maurice. Business Mauritius est d’avis qu’un des secteurs susceptibles de tirer profit de cette recherche pré-clinique est celui du bien-être des animaux. Il propose, par conséquent, des amendements à l’Animal Welfare Act afin que le secteur de la recherche préclinique puisse prendre de l’essor ;
  •  d’exploiter au mieux les nouvelles opportunités du marché. Business Mauritius se prononce pour une stratégie Afrique qui s’appuie sur la diplomatie économique et un meilleur échange entre les secteurs émergents mauriciens et ceux du continent. En ce qui concerne la relance économique, Business Mauritius propose quatre pistes susceptibles de permettre qu’elle se matérialise. Ce sont :
  • La réouverture rapide et responsable des frontières en élaborant parallèlement des protocoles sanitaires, démarche indispensable pour minimiser les risques qu’entraîne dans son sillage l’ouverture des frontières ;
  • le recours à un mécanisme susceptible de favoriser un accroissement de la capacité et de la compétitivité des services portuaires du pays et ainsi se mettre en bonne position pour attirer les grosses compagnies maritimes dans la région ;
  • la mise en place pour les acteurs de l’industrie et ceux du marché international d’une plateforme d’information qui devrait leur permettre de suivre l’évolution des actions entreprises pour que Maurice soit retiré de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) et de la liste noire de l’Union européenne. À ce chapitre, Business Mauritius propose que soient prises des mesures appropriées pour améliorer le cadre réglementaire, en accordant une attention particulière au principe de l’évaluation des risques (risk-based assessment). L’association recommande le suivi des mesures concernant les services financiers à l’échelle internationale afin de dégager des stratégies pour préserver l’attractivité de la juridiction mauricienne ;
  • l’institution d’un cadre devant favoriser l’investissement privé dans les projets publics. Pour que cette proposition puisse voir le jour, Business Mauritius se dit en faveur de la mise en place d’un cadre conjoint pour faciliter la participation des entités privées à des projets d’investissement publics. Avec l’impact des projets de développement sur la nature et le climat, Business Mauritius souhaite que la présentation du prochain budget donne un signal fort de la volonté et la détermination du gouvernement de ne pas envisager son plan de développement sans qu’il s’aligne sur la philosophie d’un développement durable et inclusif qui recommande l’implication de la responsabilité élargie du producteur et la création d’éco-organismes. D’où son insistance pour :
  • la mise sur pied d’un modèle de développement qui préconise une économie durable et solidaire avec une phase pilote axée sur la sécurité alimentaire en impliquant tous les partenaires susceptibles d’y contribuer ;
  • une révision du fonctionnement de la Corporate Social Responsibility (CSR) afin de permettre aux entreprises de verser, exceptionnellement pour l’année financière 2021-2022, la totalité de leurs fonds CSR, soit 2% des profits après impôt, à leur fondation afin de tenir compte de la baisse de profitabilité des sociétés et, par conséquent, des fonds alloués à leur fondation et autres projets CSR.