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Après les snipers, les gros bras…
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Après les snipers, les gros bras…
Tels des «bay», ils déambulaient dans les rues de la capitale le 12 janvier, lors de la comparution du ministre Sawmynaden. Nullement inquiétés, eux, par la police. Pourquoi cette «impunité» ? Ces «gorilles» font-ils peur aux autorités ?
La comparution du ministre Yogida Sawmynaden en cour, à Port-Louis, aura fait couler beaucoup d’encre. Hormis le rassemblement d’un bon nombre de Mauriciens en soutien à Simla Kistnen, s’il y a bien une chose qui a retenu l’attention dans cette affaire, c’est le déploiement excessif de la police lors de la deuxième comparution du ministre, le 7 janvier. Et la présence de «gros bras» – ou de gros ventres selon les internautes – le 12 janvier, pour sa troisième comparution…
Nul ne pourra contester qu’une nouvelle page s’est écrite dans l’histoire de Maurice avec la comparution du ministre Yogida Sawmynaden devant la justice. Le 7 janvier restera mémorable pour bon nombre de Mauriciens car la deuxième comparution du ministre sera marquée par une présence policière excessive. SMF, GIPM, SSU, police régulière, policiers en civil, véhicules blindés et, cerise sur le gâteau, des tireurs d’élite…
Les Mauriciens étaient choqués. Jamais n’avaient-ils vu une telle armada depuis la mort du chanteur Kaya, en 1999. Qui plus est, les policiers étaient armés et visiblement prêts à en découdre, ils étaient sur le pied de guerre. Sécurité ou intimidation ? Chacun y allait de son refrain.
N’empêche, cette date restera gravée car la raison derrière ce dispositif était uniquement la comparution d’un ministre en cour. Les tireurs d’élite qui, à la base, devaient être cachés, étaient plus que visibles. Postés sur le bâtiment One Cathédrale, ils étaient deux en repérages et un sur le bâtiment Renganaden Seeneevasen. La manœuvre, qui avait pour but, officiellement, d’«assurer la sécurité» de tout le monde parce que la police avait eu vent de possibles troubles à l’ordre public, a vite tourné à la farce quand les badauds, après avoir vu les snipers, les invitaient à descendre du bâtiment pour se joindre à eux. Ce qui restera encore plus mystérieux, ce sont les explications de la police quant à ce déploiement. L’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, devait nous assurer qu’il n’était pas au courant de la présence des tireurs d’élite. Des hommes qui portaient pourtant l’uniforme du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM).
Mais le feuilleton ne s’arrête pas là. Le 12 janvier: autre événement marquant pour la troisième comparution du ministre Sawmynaden. Alors que ceux qui soutenaient Simla Kistnen s’étaient rassemblés à la place de la Cathédrale à 9h30, derrière les barrières dressées par la police, l’ambiance bon enfant qui régnait jusque-là allait être chamboulée. Même si, la veille, le commissaire de police avait indiqué qu’il y aurait moins de policiers. Seuls la police régulière et des officiers de Special Supporting Unit (SSU) allaient être déployés. Les Casernes centrales seraient en alerte et d’autres policiers prêts à intervenir si jamais la situation venait à dégénérer.
Sauf que vers 10h15, ceux présents assisteront à une scène à laquelle personne ne s’attendait. Un groupe d’hommes vêtus de masques, pulls noirs, jeans et bottes pour certains viendront de la rue Lisley Geoffroy. Leur arrivée bruyante ne passera pas inaperçue. Un des membres du groupe, Senna Budlorun, avait annoncé leur présence à Port-Louis d’une manière particulière sur sa page Facebook, en lançant une invitation pour une séance de prière…
«Ramass sa, baisse sa», hurleront ces gros bras aux journalistes présents, notamment. Les membres du groupe, emmené par le récidiviste Vishal Shibchurn, et Manan Fakoo, n’appréciaient guère d’être filmés. L’un d’eux allait même menacer une journaliste. «Ramass sa telefonn la avan mo kraz li.» La police interviendra non pas pour arrêter ces hommes, mais pour demander à la journaliste d’arrêter de filmer car elle n’en avait pas le droit… Les «gros bras» seront alors hués par la foule, stupéfaite par le «traitement complaisant» accordés aux gorilles. Plus tard, l’inspecteur Shiva Coothen expliquera que ces hommes ne faisaient «rien de mal» et qu’ils «marchaient devant la New Court House», l’accès n’étant pas interdit.
Il affirmera également que la police n’a en aucun cas protégé ces hommes mais les a empêchés d’entrer en contact avec le public afin d’éviter un affrontement.
Ken Arian (senior advisor au PMO)
<p>«Toute violence ou menace de violence contre n’importe qui, dont des journalistes, est condamnable. Autant je condamne ces actes, je me demande pourquoi on n’a pas fait grand cas du comportement de ce syndicaliste le 7 janvier dernier. Pour moi, ce syndicaliste, qui représente des milliers de travailleurs, a commis du ‘mischief in public’.»</p>
<p><strong>Vinod Appadoo (security advisor au PMO) </strong></p>
<p>«De quel incident me parlez-vous ? Non, je ne suis au courant de rien. J’ai simplement entendu vaguement à la radio qu’il y a des gens qui sont descendus dans la rue. Donc je ne peux faire aucun commentaire.»</p>
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