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Le PM: «En tant que dirigeants, nous devons être attentifs aux frustrations des citoyens dans la rue»

28 septembre 2020, 15:00

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Le PM: «En tant que dirigeants, nous devons être attentifs aux frustrations des citoyens dans la rue»

La pandémie du Covid-19, le désastre environnemental dans le lagon du Sud-Est suivant le naufrage du «Wakashio», la décolonisation incomplète de l’archipel des Chagos, le litige concernant Tromelin aussi bien que la colère de la rue… Ce sont là les principaux sujets abordés par le Premier ministre lors de son allocution préenregistrée, samedi, à la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Pravind jugnauth est intervenu pendant un peu plus de 20 minutes après son homologue indien, Narendra Modi. Le Premier ministre intervenait dans le cadre de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies, samedi. L’allocution était préenregistrée.

En première partie de son discours, il a affirmé que la priorité des priorités de Maurice, qui enregistre actuellement seulement quelques cas importés du Covid-19 qui «sont suivis attentivement», est d’éviter une possible seconde vague, qui «serait catastrophique pour notre économie».

Pour le chef du gouvernement, malgré tous les efforts entrepris, le seul remède pour contrer la propagation du virus demeure un vaccin efficace et sûr. D’où son appel aux multinationales et gouvernements concernés par le développement d’un tel vaccin pour que celui-ci soit distribué à un prix abordable. «La santé humaine et la santé planétaire sont intrinsèquement liées et ce n’est pas le moment de faire de la politique ou des profits excessifs», a soutenu Pravind Jugnauth.

Le Premier ministre a également évoqué des catastrophes liées au changement climatique, dont des feux de forêt ainsi que des agitations dans plusieurs régions du monde.

Paradoxalement, alors qu’ici des Mauriciens en colère et exaspérés restent toujours sur leur faim après trois conséquentes marches citoyennes en l’espace de moins de trois mois, Pravind Jugnauth a déclaré ceci face à l’Assemblée générale des Nations unies : «Where citizens are on the streets voicing their frustration, we, as leaders, need to be attentive to these developments.»

Avant de faire valoir que tout comme il est crucial que des efforts soient entrepris au niveau national, il est tout aussi impératif que des actions nécessaires soient prises au niveau global pour que des économies mondiales ne sombrent pas dans la dépression. Plus important encore, éviter des tensions additionnelles qui accentueront le déséquilibre économique.

Concernant les Chagos, Pravind Jugnauth, qui se tenait devant la nouvelle mappemonde des Nations unies où l’archipel fait partie intégrante de la République de Maurice, a rappelé que la décolonisation de l’archipel reste incomplète. Le Royaume Uni, soutient-il, qui devait mettre un terme à son administration le 22 novembre 2019, continue d’ignorer l’avis «clair et non-ambigu» de la Cour internationale de justice en faveur de Maurice, et datée du 20 février 2019, en occupant illégalement les Chagos.

De poursuivre que l’Assemblée générale, qui fête son 75e anniversaire, doit prendre toutes les actions nécessaires aussitôt possible afin de mettre fin à ce qui reste du colonialisme. L’Assemblée générale, a-t-il rappelé, a été chargée d’assister Maurice dans la réinstallation des Chagossiens dans leur archipel, alors que le Royaume-Uni, qui a fait un véritable crime de par la façon dont les habitants ont été déportés, continue à les empêcher de retourner dans leurs îles natales. «As soon as the situation permits we have to attend to this forcefully and effectively», a souligné Pravind Jugnauth.

En ce qui concerne Tromelin, le chef du gouvernement a rappelé qu’il fait aussi partie du territoire mauricien et dit espérer une résolution rapide au conflit concernant l’archipel, dans un esprit d’amitié entre l’île Maurice et la France.

Au sujet du déversement dans le lagon du Sud Est de près de 1 000 tonnes de fioul du vraquier MV Wakashio, qui a fait naufrage sur le récif à Pointe d’Esny, le Premier ministre a parlé du «pire désastre environnemental que Maurice a connu». Les autorités, at-il souligné, sont toujours en train d’évaluer les dégâts causés aux mangroves et autres, lesquels ne retrouveront pas leur état pré-Wakashio de sitôt.

Pour finir, Pravind Jugnauth ne pouvait manquer d’avoir une pensée pour des gens de la mer lourdement affectés par ce drame écologique et de saluer la solidarité mauricienne et le soutien des citoyens dans la protection des sites environnementalement sensibles, dont ceux décrétés zones Ramsar dans cette partie de l’île. Une solidarité exemplaire dont les images ont d’ailleurs fait le tour des principaux médias internationaux à travers le monde.