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Après une première tentative d’alliance entre PTr, MMM et PMSD en 1993, trouverait-on la bonne formule en 2020 ?

27 juillet 2020, 20:07

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Après une première tentative d’alliance entre PTr, MMM et PMSD en 1993, trouverait-on la bonne formule en 2020 ?

Une première tentative d’alliance entre le Parti travailliste, le MMM et le PMSD échoua le 20 décembre 1993. C’était deux ans avant, jour pour jour, avant que les Rouges et les Mauves n’obtiennent une victoire sans appel de 60-0 sur Anerood Jugnauth.

En 1993, la rencontre entre Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval eut lieu au restaurant Tung Fong à Grande-Rivière-Nord-Ouest alors qu’une alliance entre le Parti travailliste et le MMM était déjà dans le sac. Les deux dirigeants étaient intéressés à prendre le PMSD on board mais cela n’aboutit pas car la famille Duval elle-même était divisée, le père Gaëtan et son fils ne s’entendant pas.

Qu’en est-il de la présente tentative en 2020, 27 ans après, de trouver un terrain d’entente entre les trois dirigeants politiques?

En effet en 2020, Parti travailliste, MMM et PMSD ont eu une première réunion de travail commune, le samedi 25 juillet. Si le mot alliance n’a pas été prononcé officiellement, leur seule rencontre laisse entendre un accord de principe en vue des élections, municipales ou législatives. Malgré les désaccords passés…

La réunion entre les dirigeants du Parti travailliste (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM) et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) de samedi débouchera-t-elle sur une alliance en vue des élections ? Bien que le mot «alliance» n’ait pas été prononcé, le fait qu’ils se soient rencontrés hors du contexte des travaux parlementaires et des pétitions électorales laisse penser que ces trois partis auraient déjà accepté le principe d’aller ensemble aux prochaines élections, qu’elles soient municipales ou générales.

C’est surtout le fait de retrouver le MMM et le PMSD à la même table qui fait dire aux membres de ces partis que tous les espoirs sont permis. «De tout temps, ces deux partis se sont battus même quand ils étaient tous deux dans l’opposition», commente un membre des Mauves. Alors qu’entre le MMM et le PTr d’une part ainsi que le PMSD et les travaillistes d’autre part, les relations ont toujours été cordiales, nous rappelle-t-il. «Ce rapprochement ente le PMSD et le MMM autour du PTr ne peut que donner une dynamique au-delà de l’addition des votes de leurs partisans respectifs», surtout dans les villes. En fait, c’est la course au même électorat qui avait séparé ces deux partis.

Pour rappel, lors du dernier mandat orange, les cri- tiques mutuelles entre le MMM et le PMSD n’étaient pas rares, dont celles accusant l’autre formation de vouloir s’allier au Mouvement socialiste militant (MSM) et de ne pas être assez agressive dans l’opposition. Lors d’une des dernières conférences de presse du MMM avant les élections de 2014, à une question d’un journaliste demandant si le MMM comptait avoir au moins une entente avec le PMSD dans certaines circonscriptions, le leader des Mauves avait rejeté avec véhémence cette éventualité.

Cette hostilité provient en partie, nous dit-on, du choix du PTr ou du MSM de laisser tomber l’un des deux pour s’allier avec l’autre à la veille des élections. «Comme en 2014 quand Navin Ramgoolam avait choisi de prendre le MMM comme allié et non le PMSD. Mais désormais, une alliance du PTr avec l’un n’exclut plus une alliance avec l’autre parti.»

Selon Navin Ramgoolam, la situation répressive et d’absence de démocratie a permis que les trois partis de l’opposition se retrouvent à la même table. À noter que des réunions entre le PTr, le MMM et le PMSD seront, selon Paul Bérenger, régulièrement organisées tous les 15 jours avec une présidence tournante. Celle de samedi était présidée par le leader des Rouges. «Égalité», a déclaré Paul Bérenger. Ces rencontres pourront déboucher sur un grand meeting.

Le leader du MMM a aussi annoncé que cinq jeunes de chaque parti participeront aux prochaines réunions avec, en ligne de mire, des campagnes sur les réseaux sociaux. Si Navin Ramgoolam a mis l’accent sur le viol de la démocratie par le gouvernement et une tentative de division de la population à travers la MBC, Xavier-Luc Duval a lui surtout parlé de la mauvaise situation économique et «des milliers de pauvres» en perspective. Le leader du PMSD a également désigné l’accaparement des institutions par le pouvoir et l’État policier.

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, a conclu en disant que cette solidarité retrouvée est une continuation de celle existant entre ces trois partis à l’Assemblée nationale. Et que cette union se veut un signal fort envoyé au gouvernement.