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Ramgoolam: «Ce budget est une illusion»

6 juin 2020, 13:01

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Ramgoolam: «Ce budget est une illusion»

Lors d’un point de presse ce samedi 6 juin, le leader du Parti travailliste (PTr) a commenté le budget présenté par le ministre Padayachy. Pour lui, il s’agit d’une «vaste fumisterie». «Ils disent que c’est un budget équilibré, c’est une illusion», insistera Navin Ramgoolam.

 
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Le leader des Rouges s’est surtout attardé sur l’argent décaissé par la Banque de Maurice en faveur de l’Etat. «La Banque de Maurice n’est pas censée prendre de risque commercial. C’est un lender of last resort.»

La création de la Mauritius Investment Corporation (MIC) a également essuyé les critiques de Navin Ramgoolam. «La Banque de Maurice investit dans des compagnies ? Le régulateur est partie prenante pour prendre des risques commerciaux, ce n’est pas possible. Ce n’est plus une Banque centrale.» 

La MIC devrait en fait venir en aide aux entreprises faisant face à des difficultés «systémiques» avec un montant de Rs 80 milliards décaissé par la Banque centrale. «Mais sur quels critères ? Ti copain ?»  

Cette instance, souligne Navin Ramgoolam, n’a pas été validée par le parlement. Elle n’y a pas de comptes à rendre. «Une opacité totale. Comme un Special Purpose Vehicle. La MIC tombe sous la Banque de Maurice donc il n’y a pas de ‘scrutiny’ au Parlement.» Et, puis, dira le leader des Rouges, à quoi sert donc la State Investment Corporation, qui a été créée à cette fin ?

Le déboursement par la Banque de Maurice risque aussi d’entraîner un problème au niveau des devises étrangères. «Les réserves vont baisser automatiquement et dangereusement. Nou importon surtout en dollars … Li pa réalisé. Li pena lexpériens. Li amenn pei dan trou.»

Navin Ramgoolam se dit inquiet car les secteurs pourvoyeurs de dollars sont eux-mêmes en difficulté notamment les services financiers, Maurice ayant été placée sur liste noire des centres financiers ; le tourisme et les entreprises manufacturières orientées vers l’exportation.

Il y a aussi le risque d’inflation avec autant de milliards en circulation suivant le déboursement de la BoM, prévient Navin Ramgoolam. Il y a déjà la dépréciation vis-à-vis du dollar qui est de l’ordre de 10 %, ajoute-t-il.   

Pour démontrer l’illusion dont il parle dans le budget, Navin Ramgoolam relève la promesse de construire 12 000 logements sociaux. Sous sir Anerood Jugnauth, c’était 10 000. Sous Pravind Jugnauth, 6 000. «Pa mem 1 000 inn fer kan so papa ti Premier minis. La nou guété comié pou fer.»  

Puis, il y a aussi le «trop-plein» de pouvoirs accordés à l’Economic Development Board (EDB). «Pé vann passpor morisien», déplore Navin Ramgoolam qui relève que puisque le seuil d’investissement a été abaissé afin d’obtenir un Occupation Permit (Rs 2 M contre Rs 4 auparavant), «c’est peanuts. Résultat : zot pou vinn pran travay Morisien. Morisien pou vinn enn 2e categori dan so prop pei.» L’EDB n’a pas non plus de comptes à rendre au Parlement mais «elle pourra décider qui pourra venir ou pas à Maurice».

Au sujet de l’abolition du National Pension Fund, Navin Ramgoolam dira qu’il aurait fallu venir de l’avant avec un White Paper au Parlement d’abord pour qu’il puisse y avoir débat. «Enn trait de plume sans aukenn explication inn tir tou.» 

La politique d’imposition de taxe révisée est aussi à prendre en considération. «Dans le Global Business, nous avons de jeunes professionnels. Pourquoi resteront-ils ici s’ils peuvent aller à Singapour ? La taxe y est moindre et le pays n’est pas sur liste noire…» 

Autant d’aspects font dire à Navin Ramgoolam «ki pé acapar pouvoir» et que les contestations des élections en Cour devraient venir bien assez vite...