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Mauvais temps : «Pour un protocole qui abordera toutes les calamités naturelles»

4 janvier 2020, 18:30

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Mauvais temps : «Pour un protocole qui abordera toutes les calamités naturelles»

Des syndicalistes font ressortir qu’il n’y a pas que les cyclones à Maurice, mais aussi par exemple des inondations éclairs ou encore des tornades. Ils plaident donc pour une révision du protocole régissant le départ ou la reprise du travail durant ces conditions.

À peine arrivés au bureau lundi dernier, les fonctionnaires ont dû rebrousser chemin en raison de l’alerte 3 émise suivant les développements de Calvinia. Et à la levée de l’alerte, peu après 10 heures le lendemain, ils n’ont pas eu à reprendre le chemin du travail. En effet, selon les règlements, la reprise s’impose s’il n’y a pas d’alerte avant 10 heures. Ces démarches s’inscrivent dans le cadre du protocole établi en cas de cyclone. Toutefois, en marge de la saison cyclonique 2019-2020, le ministère de la Fonction publique a émis une nouvelle circulaire le 10 décembre dernier.

Bien celle-ci soit plus élaborée que la précédente qui date du 25 janvier 2011 (voir plus loin), les syndicalistes estiment que certains points de cette nouvelle circulaire sont  obsolètes. Ils trouvent que l’aspect pratique n’a pas été abordé. Tout comme auparavant, les fonctionnaires sont appelés à reprendre le travail si l’alerte cyclonique est levée avant 10 heures, en assumant que le transport public soit de nouveau disponible.

«Il ne faut pas oublier que les conditions cycloniques perdurent après la levée d’un avertissement », affirme Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service & Other Unions. Sans compter qu’il faut souvent s’occuper des dégâts causés à sa maison ou dans sa cour après le passage d’un cyclone.

«Et souvent, les autobus ne reprennent pas le service immédiatement. S’ils le font, il y a souvent des embouteillages monstres en raison des arbres ou fils électriques qui obstruent les routes», fait ressortir, pour sa part, Rashid Imrith, président de la Federation of Public Sector and Other Unions. Son homologue de la State Employees Federation, Radhakrishna Sadien, ajoute qu’en cas de coupure d’électricité et de la fourniture d’eau, ces services ne sont pas nécessairement rétablis sur le champ. «Comment se préparer pour aller travailler ? Et comment fait-on pour les enfants ?» se demande-t-il.

Ces syndicalistes estiment qu’il n’y a pas le feu. «Compte tenu de ces difficultés, la reprise peut se faire le lendemain dans le cas des fonctionnaires qui ne sont pas affectés aux services d’urgence, bien entendu», estime Rashid Imrith.

Productivité

À Radhakrishna Sadien de renchérir. «Il faut démontrer un certain humanisme. Comment est-ce qu’une personne peut être productive si elle s’inquiète pour sa famille, qu’elle a dû quitter dans sa maison dans de telles conditions ?» s’interroge-t-il.

Dans la foulée, ils considèrent que les autorités sont en train de jouer les pompiers. «Quand c’est la période de grosses pluies, une circulaire est émise en ce sens. Idem pour la saison cyclonique. Or, il nous faut voir grand car, depuis un moment déjà, on est en train de faire face au changement climatique. Maintenant il n’y a pas que les cyclones, mais Maurice connaît d’autres calamités naturelles telles que tornades, tsunamis, montée des eaux, tremblements de terre», arguent-ils.

Radhakrishna Sadien fait ressortir que cette circulaire est sortie «à la veille» des événements. «Les fonctionnaires n’ont pas eu le temps de prendre connaissance de son contenu. Il y a toute une sensibilisation à faire en amont. Les différents ministères et départements ont des arrangements à faire en vue de mettre en pratique la circulaire.»

D’ajouter que le système traditionnel de communication est dépassé. «À l’ère de la technologie, il faut s’adapter. La ligne téléphonique peut avoir des problèmes. De nos jours, il y a des moyens plus efficaces tels que le SMS ouWhatsApp. On peut créer des groupes et envoyer des messages plus rapidement», propose le syndicaliste.

 

Ce qui a changé

<p>Dans l&rsquo;avant-dernière circulaire datée du 25 janvier 2011, on demandait aux chefs de département de libérer les fonctionnaires qui utilisent leur véhicule ou le transport en commun, et ceux qui habitent loin de leur lieu de travail, une fois l&rsquo;alerte 3 émise. La nouvelle circulaire parle de priorités. D&rsquo;abord, les cas cités plus haut. Ensuite les fonctionnaires qui habitent plus près et finalement ceux qui résident à une distance de marche du site de travail.</p>

<p>La reprise du travail, après la levée de l&rsquo;alerte cyclonique 3 ou 4, en assumant que le transport est de nouveau disponible, reste la même dans les deux circulaires.</p>

<p>La circulaire du 10 décembre 2019 évoque aussi les arrangements en cas de fortes pluies (hormis le protocole établi par le ministère de tutelle, en novembre 2017), dans l&rsquo;éventualité d&rsquo;un communiqué émis pendant les heures de travail. Une fois de plus, il y va d&rsquo;une liste de priorités. Partiront en premier les salariés à problèmes de mobilité, tels les femmes enceintes ou personnes handicapées physiquement. Ensuite, les employés qui vivent ou qui travaillent dans des endroits affectés, ceux qui dépendent du transport public qui pourrait cesser de circuler à cause du mauvais temps et finalement les autres employés dépendant des régions où ils habitent. Les ministères et départements concernés doivent s&rsquo;assurer de la disponibilité du transport public auprès de la National Land Transport Authority.</p>