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Élections 2019: le mystère des «boîtes» retournées quatre jours après…

13 décembre 2019, 21:30

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Élections 2019: le mystère des «boîtes» retournées quatre jours après…

Il s’agit de deux boîtes de couleur noire, qui avaient renfermé les bulletins de vote, les registres et les tampons de la Commission électorale, pour être transportées au poste de police de la localité, le 6 novembre (veille des élections,) et de là, au centre de vote de Clairfonds (circonscription no 15), le jour du vote, où les boîtes sont vidées de leur contenu, qui sera évidemment utilisé. À l’issue du Polling Day, les bulletins utilisés se retrouvent dans les urnes, qui sont transportées vers le Counting Centre où les bulletins non-utilisés et les registres sont également acheminés, mais dans une autre boîte.

Après la proclamation des résultats, tous ces documents, qualifiés dans le jargon technique comme un statutory package, prennent la direction des casernes de la Special Mobile Force, à Vacoas. Les tampons iront également au centre de dépouillement après le Polling Day, mais seront par la suite retournés au siège de la Commission électorale. Les boîtes noires sont donc vides dès le matin du vote, et ne servent à rien et restent ainsi dans le centre de vote.

La procédure veut que le Presiding Officer (responsable d’un centre de vote) les remette à un collègue, dont le titre est Responsible Officer. Ce dernier doit les remettre au ministère des Infrastructures publiques (MPI), qui enverra un camion faire la tournée des centres de vote le jour suivant.

Or, selon un document qui nous est parvenu (une lettre signée et une photocopie de sa carte d’identité), le fils de la Presiding Officer du centre de vote de Clairfonds dit «retourner ces deux boîtes» à l’école quatre jours après l’exercice du vote. La lettre est assez vague et est sujette à deux interprétations. La première étant qu’il retourne les boîtes au centre de vote, ce qui implique qu’elles avaient quitté l’école, et la seconde, qu’il est en train de remettre ces boîtes au MPI.

Interrogations

Ce qui provoque des interrogations auprès de ceux qui nous ont envoyé ce document. «Ces boîtes ont-elles quitté l’école ? La lettre n’est pas précise, et si tel est le cas, c’est grave car c’est une entorse. Une entorse avérée peut justifier de dangereuses spéculations, par exemple : les boîtes étaient-elles vraiment vides quand elles ont quitté l’enceinte du centre de vote…», s’insurge notre source pour qui, le second scénario serait tout aussi grave.

«La Presiding Officer n’est absolument pas concernée par ces boîtes du moment qu’elles sont vidées de leur contenu, soit au matin du jour de vote. Comment, quatre jours après, son fils, qui sort d’on ne sait où, vient remettre ces boîtes au MPI, si c’est ce que veut dire la lettre ?» Enfin, dit notre source, «est-ce professionnel, éthique, et rigoureux, que le fils d’une Presiding Officer remplace sa mère ?»«Le Presiding Officer est une entité légale à qui la Commission électorale confère certaines responsabilités, dont celle du fonctionnement de tout un centre de vote. Peut-on lui faire confiance si elle a délégué une de ses responsabilités, même petite, à son fils ?», conclut notre source.

En présence de ces éléments, l’express a rencontré des membres de la Commission électorale, hier. La Commission n’a pas voulu prendre de position officielle pour le moment, mais elle a initié une enquête et a promis de nous fournir une réponse aujourd’hui. La seule certitude sur laquelle insiste la Commission pour le moment, c’est que «les boîtes étaient vides».