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Anarath à sa mère: «Ma tir moi depi la!»

5 décembre 2019, 18:32

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Anarath à sa mère: «Ma tir moi depi la!»

Il avait la paupière droite ouverte. Des bleus sur les bras. Mohummad Khaleel Anarath était alors sous détention policière. Il avait été arrêté le 11 novembre et détenu à Alcatraz pour avoir donné des instructions afin de commettre un crime. Deux semaines plus tard, le suspect âgé de 38 ans est mort. Sa famille crie à l’injustice. Lors d’un point de presse ce jeudi 5 décembre, sa mère, son père et son frère ont insisté sur un fait : le défunt avait explicitement indiqué qu’il a été victime de brutalités policières. «Il m’a même donné le nom du policier. Un certain M…» confie le frère.  

Revenant sur tout cet incident, la mère de Khaleel Anarath explique que lorsqu’elle a vu son fils à l’hôpital, elle lui a demandé «couma to lizié rouz coum sa ?». «Linn dir linn gayn baté cout matrak. Linn dir moi ma tir moi depi la.»

Elle le reverra ensuite à l’ICU. Et là «monn gayn sok mone guet leta mo garson. Li ti inconscient». Son médecin traitant explique qu’une veine a éclaté dans sa tête. Aucune chance de rétablissement. S’il s’en sort, il sera totalement handicapé, soutient le médecin.

Lors du point de presse de ce jeudi, le frère du défunt a fait ressortir que ce dernier a aussi impliqué une famille B avec laquelle il aurait eu des démêlés. «Li finn gayn renseignement ki ena enn famille B finn debourse enn gro som larzan pour eliminn li.»

 
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Au sujet des bleus sur son corps, il a expliqué à son frère que des policiers l’ont battu afin qu’il accepte les charges contre lui et signe les aveux. «Tank ki to pa signé nou pa pou fini ar toi», lui auraient déclaré les policiers.

Les avocats qui accompagnaient la famille, Mes Adrien Duval Sanjeev Teeluckdharry et Anoop Goodary qui étaient également présents ont insisté sur la nécessité d’introduire le Police and Criminal Evidence Bill. Pour Adrien Duval, il faudrait aussi une Police Academy afin de former les policiers à l’enquête scientifique au lieu de se baser uniquement sur des aveux.

Du reste, une enquête sur ce «murder» aurait déjà eu être initiée. «Il faudrait une enquête scientifique avec les caméras dans les cellules», insiste Sanjeev Teeluckdharry.

Ce jeudi, le Directeur des poursuites publiques par intérim a demandé l’institution d’une enquête judiciaire sur cette affaire. Celle-ci sera appelée le 13 janvier.