Publicité

Ces petits business qui roulent avec la campagne électorale

23 octobre 2019, 16:10

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ces petits business qui roulent avec la campagne électorale

«On travaille de jour comme de nuit. Non seulement il faut s’occuper des commandes pour les élections, mais aussi celles des clients réguliers», déclarent Menon et Radha Cheekhoory. Opérationnelle depuis 1981, la compagnie ne chôme pas en cette campagne électorale. Le couple a même dû solliciter des renforts, avec cinq à six travailleurs saisonniers, face à l’affluence des commandes de banderoles, oriflammes et drapeaux de tous partis.

«On essaie de trouver le maximum de matières premières comme le tissu localement. Mais dans d’autres cas, comme pour les «flex banners» pour l’impression numérique, on doit importer. Le problème, c’est que la campagne est très courte», confient-ils.

Avec cette course contre la montre, les prix sont-ils majorés pour plus de profitabilité ? Menon et Radha Cheekhoory affirment que les tarifs restent inchangés : «On ne fait pas de grand profit. On arrive à se débrouiller. Il faut rester compétitif car plusieurs compagnies sont également de la partie». Quels sont les prix pratiqués ? Selon le couple, une banderole coûte Rs 300 tandis qu’un drapeau de 50 cm x 1 mètre est à Rs 30. Et les fameuses oriflammes ? Le mètre revient à Rs 6, indiquent-ils.

Rs 6 à Rs 10 le mètre d’oriflamme

De son côté, Mico, responsable d’une petite fabrique, met également les bouchées doubles matin, soir et même les weekends. «J’ai rameuté d’anciens employés pour me donner un coup de main. Avec l’affluence, il a même fallu refuser des commandes politiques», confie-t-il.

Ses oriflammes coûtent entre Rs 6 et Rs 10 par mètre. «Les quantités varient selon les partis. Certains en commandent de 50 000 à 100 000 mètres», déclare-t-il. Quant aux t-shirts électoraux, ils coûtent Rs 100 l’unité. Avec ces tarifs et une production tournant matin, soir et en week-end, l’entrepreneur réalise entre 30 et 40 % de profit.

Outre les petites entreprises, certains partis s’organisent avec les membres déjà dans le domaine. «Par exemple, si l’un d’eux est dans l’impression ou les t-shirts, il peut nous sponsoriser intégralement ou partiellement», confie le responsable de communication d’un parti. Il évoque une production de 2 000 t-shirts et 25 000 mètres d’oriflammes à Curepipe/ Midlands. Néanmoins, ces chiffres demeurent inférieurs à ceux des élections précédentes. En effet, les producteurs recevaient jusqu’à 50 %, voire plus de commandes puisque la campagne électorale durait quelques mois.

Le transport gagnant

En revanche, du côté de l’industrie du transport par autobus, la rentabilité est assurée, indépendamment de la courte échéance électorale. «Les réunions sont nombreuses, et ce, même si la campagne est courte. Les services des autobus de 40 à 60 places sont sollicités, en soirée surtout. Cela permet aux chauffeurs d’accomplir des heures supplémentaires pour déposer des participants aux congrès, meetings et réunions nocturnes et de les ramener après. Les compagnies individuelles arrivent à faire des profits», déclare Sunil Jeewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation.

Pour chaque circonscription, ces entreprises fournissent une dizaine de véhicules par semaine. Si certains peuvent offrir leurs services gratuitement en cette période électorale, d’autres réclament un tarif variant entre Rs 3 000 et Rs 5 000 dépendant du trajet. Et après le Nomination Day d’hier, quand s’intensifiera la campagne, les prestataires de services feront sans doute fructifier davantage leur productivité.