Publicité

Meurtre de Chansella Perrine: de gros moyens pour capturer Jean Maurice Collet

21 septembre 2019, 13:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Meurtre de Chansella Perrine: de gros moyens pour capturer Jean Maurice Collet

Maurice Collet, présumé meurtrier de son ex-compagne, Chansela Perrine, poignardée à Citron- Donis, est en cavale. Depuis, des dizaines d’appels anonymes ont signalé la présence du fugitif et plusieurs actes de vandalisme – vol de nourriture, d’argent, d’ustensiles de cuisine et autres – lui ont été attribués dans plusieurs régions de Rodrigues. Il aurait souvent changé de planque entre Roseaux, Crève-Coeur et Baie-Lascars. La dernière fois remonte au lundi 16 septembre, où un vol avec effraction dans un snack à Port-Mathurin a été rapporté à la police. Celle-ci étant à la recherche du suspect jour et nuit, sans succès.

Pour aider à mettre fin à cette cavale qui crée une psychose chez les Rodriguais, une équipe du Central Criminal Investigation Department (CCID), sous la houlette de Deputy Commissioner of Police (DCP) Devanand Reekoye, est sur place depuis  lundi pour renforcer l’équipe de la Criminal Investigation Division (CID) de Rodrigues, menée par l’ASP Seetul. Sollicité pour une déclaration, le DCP Reekoye explique, qu’avec des enquêteurs des unités comme l’Anti-Robbery Squad et le Field Intelligence Office, le CCID s’est déplacé pour mettre en place une stratégie. «Selon les renseignements reçus de nos informateurs sur le terrain, cet homme se déplace rapidement de lieu en lieu.»

Son équipe collabore avec les différentes unités à Rodrigues, comme la police criminelle, le Field Intelligence Office, la Special Mobile Force et le National Security Service, pour développer un plan d’action sur le terrain. «Depuis jeudi, nous avons mis une dizaine d’équipes dans des lieux stratégiques pour ratisser large et exercer une surveillance étroite.» Le DCP explique aussi qu’il est reparti, hier, à Rodrigues, après une escale à Maurice jeudi, le temps de recevoir sa promotion à Phoenix, dans le but précis de tenir une réunion aujourd’hui avec les forces vives de Port-Mathurin. «Nous avons travaillé avec un encadrement spécifique, mais à mesure que les jours avancent, nous faisons face à des contraintes en termes de renseignements sur le terrain. Cependant, il nous faut changer de tactique. Ce sera un comité élargi et je vais rencontrer des gens influents dans le quartier.»

«...pé soutir li»

Une source policière à Rodrigues explique pourquoi la police n’est pas parvenue, jusqu’à l’heure, à mettre la main sur le fugitif. «La topographie de l’île est différente de celle de Maurice. À Rodrigues, les forêts, qui sont denses, et la vitesse à laquelle il se déplace rendent la tâche difficile. Mais, avec la collaboration mauricienne, son arrestation ne saurait tarder.»

Des rumeurs veulent que des personnes lui viennent régulièrement en aide. Un appel leur a donc été lancé. «Ceux qui ravitaillent Jean Maurice Collet en nourriture ou l’hébergent ou le véhiculent commettent une offense grave, selon la loi. De plus,

des officiers de la Crime Prevention Unit sont actifs pour sensibiliser la population à cet effet.» Mais, bien sûr, de nombreuses personnes ne cautionnent pas cette complicité. «Tou sa letan pa pé gagn li, la, bizin ena dimounn pé ed li, pé soutir li. Li pa tousel tou sa letan li. Mé enn bann pov inosan dan prizon akoz li», soutenait un badaud aux abords du tribunal de Port-Mathurin, hier.

 

C’est là qu’ont comparu, une fois encore devant le magistrat Paul Dangeot, jeudi, les quatre personnes accusées provisoirement de complot. Les deux hommes et deux femmes, qui n’ont pas obtenu la liberté sous caution, ont été reconduits en cellule policière en attendant leur prochaine comparution, le 26 septembre. Toutefois, leurs proches n’en démordent pas. «Sa bann zanfan-la inosan. Zot pa’nn fer nanyé zot. Zot inn zis kolabor avek lapolis, get so rezilta. Éna enn madam ladan li malad. Lapolis pena pitié pou zot. Séki inn fer krim-la li pé dormi trankil aswar li», a déclaré l’un d’eux.

Quant aux parents de Chansela Perrine, qui ont désormais la charge de six enfants en bas âge, ils vivent dans l’angoisse et l’appréhension, malgré une protection policière. «Nou pa dormi aswar. Nou viv dan laper. Nou tann dir ki li dir li pou vinn touy mwa apré li pou rann so lekor lapolis. Akoz lot fwa kan li ti met difé dan lakaz pou bril mo tifi ek so bann zanfan, mo ti ankoler avek li. Nou pa koné ki demars bizin fer pou gagn li. Mo ti anvi demann li rann so lekor. Pans sa bann zanfan ki pou grandi san zot mama- la», supplie le père de la victime, Jean Claude Perrine.

Jean Maurice Collet avait déjà fait une tentative de suicide par pendaison dans le passé et la victime l’en avait empêché en coupant la corde. Au moment du meurtre, il était en liberté conditionnelle après avoir essayé de mettre le feu à la maison.

Cette affaire fait couler beaucoup d’encre. Certains la comparent à celle de Margéot Ravina. Dans la nuit du 3 juillet 2001, avec la complicité de son cousin Joseph Rajesh Momus, il a commis le double assassinat d’un couple de boutiquiers, à St.-Gabriel. Il avait été en cavale pendant plus de 45 jours avant de se rendre à la police. Margéot Ravina a aussi été inculpé pour viol.