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L’apprentissage des langues étrangères gagne du terrain

13 septembre 2019, 19:45

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L’apprentissage des langues étrangères gagne du terrain

Dans une salle de classe à Montagne-Blanche, ça s’agite et ça papote. Au tableau, plusieurs mots, «Ni hao», «Ni hao ma ?», «Xièxiè», délient rapidement les langues. Quelques jeunes s’amusent à marmonner ces salutations en pratiquant leur mandarin. «Comme c’est une toute nouvelle langue pour moi, on avait des fous rires lors des introductions faites par notre professeur. Au fur et à mesure, on a commencé à aimer cette langue. Je suis bien motivée désormais», confie Marie Auralie Edouard, inscrite à l’International Diploma en Hotel and Tourism Management à Polytechnics Mauritius.

Caroline Muller, enseignante d’allemand à StudyWays, à Ébène, confie que ceux qui apprennent cette langue sont de plus en plus nombreux.

Étudiante en première année, cette Rodriguaise soutient que cette langue boostera ses projets. «Ce sera un avantage pour moi. Et si je veux me rendre en Chine pour des études, je pourrai aussi mieux communiquer avec les gens et les futurs clients dans l’hôtellerie.» D’ailleurs, en décembre 2017, 1 253 Mauriciens poursuivaient des études en Chine, selon les statistiques de la Tertiary Education Commission.

 
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De son côté, Mohammud Bundhoo adhère à son deuxième niveau d’apprentissage. «Les Chinois sont omniprésents dans le monde. Puis, le mandarin figure parmi les langues les plus couramment parlées. C’est ce qui m’a poussé à l’apprendre. C’est difficile mais pas impossible.» Afin de se parfaire, les étudiants multiplient les conversations, la révision audio des notes de cours, les vidéos en ligne. Quant à l’écriture, ils utilisent les cahiers dotés de grilles pour plus de pratique.

Etudes en Allemagne

Outre le mandarin, l’allemand connaît un bel engouement. En effet, ce moyen d’enseignement est privilégié dans la majorité des universités publiques allemandes qui offrent des exemptions de frais de scolarité. «Au début, nous avions peu d’élèves, mais on voit plus d’intérêt, notamment des jeunes voulant partir y étudier», déclare Caroline Muller, enseignante d’allemand à StudyWays. Selon Al-Israil Noor, directeur de ce centre d’encadrement pour les futurs étudiants, en 2016, il n’y en avait que quatre à cinq. Aujourd’hui, il gère entre 80 et 90 Mauriciens.

Comment se fait l’apprentissage de l’allemand ? Les élèves sont familiarisés aux niveaux A1 et A2. «Cela implique la prononciation, les sons, etc. Si on ne les connaît pas, on aura des difficultés à lire. On offre aussi des livres qui aident les jeunes à s’intégrer et à s’adapter», souligne l’enseignante. Ensuite, trois autres niveaux d’apprentissage – B1, B2 et C1 – doivent être complétés en Allemagne avant le test DaF, un examen national, qui permet alors l’admissibilité en université.

Cours intensif de 120 heures

Pour se faire la main, plusieurs Mauriciens s’y sont immédiatement attelés dans l’île avec un cours intensif de 120 heures. «Le premier jour, c’était bizarre. Je n’étais pas habituée à la langue. Comme j’avais des cours tous les jours, on s’est vite lancé. Il faut faire beaucoup de lecture et être en contact avec la langue», relate Anshini Nundloll, future étudiante en Fashion and Design en Allemagne.

Pour Yuvraj Ramdharry, futur étudiant en ingénierie, ces bases sont essentielles pour la communication. «Par exemple, si je ne maîtrisais pas les mots simples, ce serait vraiment compliqué de débarquer ainsi dans un pays étranger.» Il s’est perfectionné avec des séries et émissions radio dans la langue de Goethe.

Après le premier niveau à Maurice, il a complété son apprentissage en Allemagne et a réussi son examen linguistique. Maintenant, il a hâte de commencer son programme universitaire le mois prochain. «Je suis vraiment impatient. C’est important dans ma vie pour ma carrière. J’ai aussi des craintes pour l’ingénierie, d’autant que ce sera en allemand. Mais je demeure optimiste

Médecine en Russie

Qu’en est-il du russe ? Olga Dassayah, qui enseigne cette langue à Mahébourg, constate aussi que l’apprentissage est actuellement prisé. «Maurice accueille davantage de touristes. J’ai d’ailleurs des cours spécialisés pour les Mauriciens qui travaillent ou souhaitent exercer dans ce domaine.» Idem pour ceux qui désirent étudier la médecine en Russie.

Une autre option pour l’étude de la langue de Tolstoï est le Marcus Training Centre, à Floréal. D’après le Dr Ranjit Radhay, qui gère une association d’assistance aux Mauriciens pour leurs études, l’établissement propose des cours pour débutants et intermédiaires à fréquence de 24 séances et 30 séances respectivement.

Cela dit, face au faible taux d’étudiants en médecine comme ces diplômes ne sont plus reconnus par le Medical Council, l’apprentissage peut être effectué sur demande de quatre à cinq étudiants. En dépit de cela, le potentiel est bien là, remarque Olga Dassayah : «Le russe peut même être appris par les enfants. D’autant que Maurice s’aligne comme une plateforme pour les investisseurs étrangers. Cet apprentissage est donc un atout

Les coûts

<p style="text-align: justify;">Pour l&rsquo;allemand, Al-Israil Noor, General Manager de StudyWays, affirme que l&rsquo;apprentissage A1 est de Rs 24 000. Idem pour le niveau intermédiaire A2. La durée est de trois mois pour chaque niveau.</p>

<p style="text-align: justify;">Quant au mandarin, le cours est intégré au programme de diplôme international en tourisme et gestion de Polytechnics Mauritius. Le public peut y adhérer à condition d&rsquo;avoir un groupe d&rsquo;au moins 20 participants. La durée est de 80 heures et comprend la conversation en face-à-face et une évaluation après six mois.</p>

<p style="text-align: justify;">Pour le russe, le coût est de Rs 9 600 pour les cours de débutants. Vingt-quatre sessions de deux heures chacune ont lieu sous ce programme au Marcus Training Centre. Quant au niveau avancé, 30 séances de deux heures chacune sont prévues au tarif de Rs 12 000.</p>