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Sidharth Sharma: «Pas d’accord sur le coût d’opération d’un service de feeder buses»

11 septembre 2019, 11:12

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Sidharth Sharma: «Pas d’accord sur le coût d’opération d’un service de feeder buses»

Sidharth Sharma estime que la négociation avec le gouvernement constitue une occasion unique devant permettre aux compagnies d’autobus de faire des propositions susceptibles de les aider à compenser les pertes encourues actuellement.

Où en sont les négociations avec le gouvernement ? 
Des négociations ont été entamées mais on n’arrive pas à trouver un consensus et il reste très peu de temps avant le démarrage de l’opération du tram.

Les opérateurs des compagnies d’autobus se disent inquiets. En quoi consiste leur inquiétude ? 
Depuis que les travaux ayant trait à la mise en place des infrastructures liées au Metro Express ont commencé à Rose-Hill, nos revenus ont baissé drastiquement. Il n’y a plus de marge. On subit d’importantes pertes depuis deux ans. De Rs 1,5 million par mois au départ, elles sont passées à Rs 2 millions. Avec l’entrée en opération du système de transport par tram, on perdra entre 50 % et 70 % de nos revenus. On plaçait beaucoup d’espoir par rapport aux recettes que l’introduction d’un service de rabattement destiné à transporter les passagers vers les stations du Metro Express allait occasionner. Nous y voyions une excellente opportunité pour compenser les pertes que nous encourons en ce moment. Malheureusement, on n’est parvenu à aucun accord avec le gouvernement.

Pour pouvoir mettre en route un système d’autobus de rabattement, il faut d’abord renouveler votre flotte et faire l’acquisition de véhicules qui n’existent pas en ce moment à Maurice. C’est-àdire des bus qui peuvent accommoder entre 25 et 30 passagers et desservir les quartiers résidentiels. Êtes-vous en mesure de faire ces acquisitions ? 
Nous avons suffisamment d’autobus de taille appropriée, les feeders buses, pour démarrer un service de rabattement de passagers vers les stations de Metro Express. On étudie sérieusement la possibilité de faire l’acquisition d’une flotte de véhicules électriques qui seront consacrés à ce service de rabattement.

D’autres mesures d’accompagnement ont été évoquées par le gouvernement, telles que le recours à un plan de départ volontaire à la retraite aux employés du transport. Où en est-on ? 
Le gouvernement a, à maintes fois, souligné qu’il n’y aurait pas de perte d’emplois dans le secteur. Dans l’éventualité où un programme de départ volontaire à la retraite est envisagé, les opérateurs auront besoin du support de l’État pour en assurer le financement. On ne dispose pas de suffisamment d’argent liquide pour soutenir l’implication financière du départ simultané d’un grand nombre d’employés.

Y aurait-il licenciements et que faudrait-il faire pour qu’il n’y en ait pas ? 
En l’absence d’un consensus sur le montant pour financer le coût d’opération d’un service d’autobus de rabattement, on sera obligé de restructurer nos opérations. C’est une démarche qui entraînera une réduction de nos effectifs.

Nous sommes à trois semaines du lancement du Metro Express. Sans les autobus destinés à transporter les passagers vers les stations du Metro Express, le système est voué à l’échec. Pourra-t-on les faire venir à temps ? 
Nous disposons d’une flotte appropriée pour assurer la mise en place de ces opérations. On est capable de démarrer immédiatement.

Quel regard portez-vous sur le futur de l’industrie du transport ? 
Je crois fermement dans un système de transport public organisé avec le tram comme l’épine dorsale de son fonctionnement. Il faudra densifier le réseau avec plus de lignes. Autour de ce réseau devrait se développer une panoplie de services comme celui d’un parc relais, des solutions de micro mobilité de même que des logiciels applicatifs destinés à être utilisés sur un appareil électronique mobile, comme le Mobility as a Service, le MaaS.

Pour atteindre un tel objectif, il faudra revoir le schéma d’opération des autobus avec des lignes dont le fonctionnement ne contiendra aucun élément compétitif et qui seront octroyées sur la base d’un concours. Pour assurer la réalisation de cette vision, il y a plusieurs étapes à engager. Celle qui sera sans doute la plus décisive consiste à assurer la transition des opérateurs d’autobus d’un schéma traditionnel vers un qui comprend également le tram.