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Question rejetée: la speaker parle de député frustré de ne pouvoir voyager

9 août 2019, 13:45

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Question rejetée: la speaker parle de député frustré de ne pouvoir voyager

«Par rapport aux voyages de la speaker depuis son élection, peut-on avoir la liste des pays visités ? Le but des visites ? Le coût de chaque voyage et les allocations qu’elle a touchées ?» Les réponses à ces interrogations d’Aadil Ameer Meea ne seront jamais connues. Tout simplement parce que cette question parlementaire a été rejetée. 

Le député mauve a reçu une lettre venant du bureau de la clerc mercredi 7 août, lui expliquant pourquoi cette question n’a pas été retenue pour la séance de la semaine prochaine. Le bureau du clerc lui a indiqué qu’une question dont la réponse a été fournie ou qui se trouve dans la catégorie de questions auxquelles un ministre a refusé de répondre ne peut être posée une seconde fois. 

Or, le 5 avril 2016, le député avait posé une question similaire concernant la période de 2014-2016. Le Premier ministre d’alors, sir Anerood Jugnauth, n’avait pas répondu à la question, arguant qu’il y a une séparation entre l’exécutif et le législatif. De plus, il avait évoqué le House of Commons et le Lok Sabha. 

À l’express, Aadil Ameer Meea affirme être très déçu. «D’abord, la question concerne une autre période. Il faut aussi savoir que c’est le Premier ministre et ministre des Finances qui approuve les voyages. Finalement, ce sont les parlementaires qui votent le budget de l’Assemblée nationale. C’est l’argent du public. Il nous faut des réponses», plaide-t-il. En Angleterre et en Inde, ajoute-t-il, les speakers rendent eux-mêmes publiques toutes les dépenses liées à leurs voyages.

«Pa pou pran fon piblik pou bangole»

Quant à Maya Hanoomanjee, sollicitée, hier, à l’issue de la session du National Youth Parliament, elle a expliqué pourquoi la question du député Adil Ameer Meea sur ses voyages n’a pas été retenue. «Les Standing Orders ont établi le principe qu’il n’y a pas de questions sur le président de la République et le speaker. C’est clair qu’il y a une démarcation entre le législatif et l’exécutif. Nous sommes indépendants. De plus, je suis une personne raisonnable et je connais la hauteur de mes responsabilités. Mo pa pou pran fon piblik pou bangole.»

Elle dit ne pas avoir assisté à des conférences importantes, dont celle des parlementaires du Commonwealth, car elle ne se déplace pas quand le Parlement siège. «L’association des parlementaires francophones voulait me proposer un leading role. J’ai dû refuser car je sais que je n’aurais pas pu y aller. J’y suis allée une seule fois en compagnie de Rajesh Bhagwan. Je suis disposée à donner tous les renseignements car ces voyages ont porté leurs fruits. Le National Youth Parliament n’existait pas. C’est après avoir rencontré des confrères que je l’ai mis en place. Même chose pour le Gender Caucus. Je n’ai aucune crainte à divulguer les détails mais je refuse qu’un député de l’opposition frustré de ne pas voyager essaie de m’acculer.»